Pouliquen se souvient de Herbin

29/04 08:48
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Ancien milieu de terrain des Verts et actuel agent de joueurs (dont le gardien des U19 stéphanois Lenny Montfort), Yvon Pouliquen se souvient de Robert Herbin dans la dernière édition du Télégramme. Extraits.

"Je me souviens de ma première entrevue avec lui, lors du premier jour d’entraînement. J’arrivais dans un grand club, j’étais jeune et Robert Herbin était une icône. Il y avait un peu de pression. La première question qu’il m’avait posée c’était : « A quel poste tu joues ? » Ça m’avait surpris, mais il aimait les joueurs de caractère, et j’en avais. L’année que j’ai passée avec lui m’a marqué. Il a beaucoup compté, au même titre que Michel Le Millinaire ou Gilbert Gress. Il fait partie des trois entraîneurs qui ont beaucoup compté dans ma carrière de joueur et qui m’ont inspiré dans ma carrière d’entraîneur.

C’était quelqu’un qui allait toujours à l’essentiel, à l’efficacité. J’entretenais de bons rapports avec lui. On discutait souvent football ensemble. À l’entraînement, on travaillait beaucoup, avec une préparation athlétique poussée car il considérait que l’on devait être capable pendant 90 minutes d’être performant. Il avait une approche du football offensive. Sa volonté était d’aller de l’avant et marquer des buts. Il était aussi très exigeant tactiquement, il avait des principes et des schémas de jeu que l’on devait bien respecter.

Il y avait deux Robert Herbin. Il y avait celui qui parlait avec le groupe et les joueurs dans le contexte football et qui parlait peu. Ses discours à la mi-temps duraient 30 secondes, on ne le voyait pas, il arrivait juste à la sonnerie pour reprendre. Il corrigeait deux-trois choses collectivement et discutait individuellement avec un joueur ou deux et c’était tout. Et il y avait le Robert Herbin hors du football, beaucoup plus ouvert et jovial. Il m’est arrivé de prendre le petit-déjeuner avec lui le matin au stade, discuter football et lorsqu’il arrivait dans le vestiaire avant l’entraînement, il me serrait la main comme s’il ne m’avait pas vu une heure avant. Là, il devenait le patron."

Néry marqué par Roby

29/04 07:42
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Actuellement confiné à Sainté (sa ville natale), le latéral de l'ASNL Loris Néry parle du Sphinx dans la dernière édition de L'Est Républicain.

"C’est l’entraîneur mythique des Verts pour l’éternité. Robert Herbin était adoré de tout le monde à Saint-Etienne, sa disparition fait beaucoup parler ici. Moi-même, ça me touche énormément même si je n’étais pas né au moment de l’épopée des Verts en 1976. C’est un grand monsieur que j’avais eu la chance de croiser plusieurs fois lorsque j’étais au centre de formation de l'ASSE. Je me souviens d’une interview au cours de laquelle Robert Herbin avait parlé de moi en bien, ça m’avait rendu très fier. C’est vraiment dommage que la situation actuelle, avec le Coronavirus, empêche les supporters de Geoffroy-Guichard de lui rendre un magnifique hommage. Il faudra attendre quelques mois pour voir un Chaudron plein à craquer qui salue la mémoire de Robert Herbin."

Une statue de Roby à GG ?

29/04 07:33
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"C’était Roby quoi ! Je l’ai vu gamin alors qu’il était joueur. J’étais impressionné par cette tête incroyable de rouquin doué d’une détente phénoménale C’était quelqu’un de très observateur, cultivé, intelligent, tacticien" souligne le grand chef Pierre Gagnaire dans la dernière édition du Progrès. "Une longue carrière d’entraîneur dans un seul club, ça n’existe plus aujourd’hui. C’était un solitaire qui n’a pas su profiter de son succès. Il a marqué le club et c’est indélébile. Il mériterait une statue et elle aurait dû être édifiée de son vivant. Il a construit mon âme de supporter."

"Je suis tout à fait favorable à une statue de Robert Herbin à Geoffroy-Guichard. Est-ce qu’elle sera à l’intérieur du stade ou à l’extérieur ? Il faudra voir ça avec Saint-Etienne Métropole. De toute façon, ce que l’on fera ne sera jamais assez grand par rapport à tout ce que Robert Herbin a apporté à ce club" déclare Roro dans le même quotidien. "Pendant longtemps, on a dit "impossible n’est pas Stéphanois". Avec tous les renversements de situations en Coupe d’Europe, il nous a persuadés que l’impossible, dans le football, n’existait pas."

La finale début août ? (2)

29/04 00:22
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Comme il l'avait indiqué mardi soir au Télégramme, Noël Le Graët espère encore dans la Pravda du jour que la finale de Coupe de France pourra se jouer début août.

"C'est au football de reprendre contact avec la ministre des Sports pour voir si on peut jouer à huis clos en août. Je souhaite vivement que cela soit possible. Sinon, je considère que la décision prise par les pouvoirs public est justifiée, il n'y a rien à dire. Mais si on ne pouvait démarrer qu'au mois de septembre, on serait dans l'embarras. J'ai eu une conservation téléphonique avec les dirigeants de l'UEFA Aleksander Ceferin et Théodore Theodoridis  On les a prévenus que, malheureusement, notre calendrier ne tenait plus la route. Ils regrettent vivement et nous ont demandé si on pouvait jouer à huis clos en août... On a intérêt à jouer la finale de Coupe de France tout début août, sinon elle n'est pas jouable, car l'UEFA voudra les qualifiés français en Coupe d'Europe le plus rapidement possible."

Nanard réclame un plan Marshall (pas Sylvain)

29/04 00:06
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Comme il l'avait fait il y a une semaine dans une interview accordée à News Tank, Bernard Caïazzo réclame un plan Marshall dans la Pravda de ce mercredi.

"Depuis plusieurs semaines, je parle du besoin d'un plan Marshall pour le football, on y est. Les scénarios les plus optimistes ont été travaillés, mais pas le pire. Le football est un secteur sinistré, comme l'aérien ou le tourisme. Tous les scénarios étudiés étaient ceux de technocrates, mais la vraie vie est financière. Alors que c'est le nerf de la guerre, le seul groupe de travail de la Ligue qui n'a rien rendu et pour lequel rien n'a été arrêté est celui sur les finances... Le foot est en danger, comme le sport professionnel dans son ensemble. Là, il va falloir tenir près de cinq mois sans recettes, mais toujours avec des charges énormes."

Il l'a étreint, il s'est éteint

28/04 23:33
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Dans Le Parisien, Patrick Revelli se souvient avec émotion de Robert Herbin.

"Renommer le centre d'entraînement du club Centre Robert-Herbin, c'est une idée magnifique pour lui rendre hommage. C'était un entraîneur très exigeant, avec lui-même d'abord, donc forcément avec ses joueurs. Finalement, notre équipe en 1976 lui ressemblait beaucoup : sérieuse, avec un seul objectif en tête, celui de gagner. C'est Roby qui a bouleversé les habitudes du football du français quand il est devenu entraîneur. C'était très professionnel. Evidemment, ces années à l'ASSE, ce sont les plus belles de ma carrière. Je suis arrivée à 17 ans, j'ai connu Roby en tant que joueur, puis après en tant qu'entraîneur. Ça nous fait dix ans de vie commune au sein du club. S'il fallait ne choisir qu'un moment, ce serait celui du match retour à Eindhoven en 1976, où on décroche la qualification. Roby m'a serré très fort dans les bras. C'était un moment très intense car c'était quelqu'un de solitaire, mais il partageait ses émotions à travers le football."

Rovert Herbin

28/04 23:17
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"Robert Herbin, joueur et entraîneur mythique des Verts, célèbre pour ses succès et ses silences, son palmarès et sa discrétion, est mort — est-ce un hasard ? — alors que les stades sont silencieux et que pas plus de vingt personnes pourront être à ses obsèques. J'avais le privilège, à Geoffroy-Guichard, d'aller dans le vestiaire après le match. J'y rencontrais les joueurs, mais aussi Roger Rocher, le président, Pierre Garonnaire, le recruteur, Robert Herbin, l'entraîneur. Morts tous les trois. Ce matin, le vert est la couleur du deuil" a écrit Bernard Pivot ce mardi dès potron-jacquet sur son compte twitter. 

En septembre 1980, le mythique présentateur d'Apostrophes avait brossé "le portrait de Rovert Hervin" dans son excellent Le Football en Vert (éd. Hachette/Gamma). Extraits.

"Robert Herbin est la personnalité la plus fascinante du football français. Pas seulement à cause de sa tignasse afro-niçoise, importatrice en Forez des soleils blancs et des lunes rousses de la Côte d'Azur. De lui on ne peut pas faire le tour en une demi-heure. Ni en une journée ou en un an. Il porte en lui on ne sait quelle rare exigence qui attire et qui tient à distance, comme un secret que les journalistes montrent quelque agacement à ne pas percer (mais ils ne s'en découragent pas), comme une blessure aussi mince que ses lèvres et qu'il se serait faite le jour où, à 32 ans et demi, il est passé du milieu de terrain au banc de touche, du statut de joueur à la statue d'entraîneur, de la jeunesse qui se bat à la maturité qui commande.

Son palmarès est aussi riche d'un côté que de l'autre, le succès ne le quitte pas. Mais il est de ces hommes toujours tournés vers le lendemain, qui, éternels gagneurs, n'éprouvent aucune nostalgie et qui pourtant, à leur insu peut-être, sont à jamais marqués par la fuite du temps. D'ailleurs, mondanités en moins, Roby est un personnage de Fitzgerald. Comme Gatsby, il a l'impression d'avoir été toujours à la fois adulte et enfant. Il n'y a pas moins méridional que l'ex-junior du Cavigal. Ne serait-ce que parce qu'il est né à Paris d'une mère bretonne et d'un père qui, venu d'Armentières, est ensuite allé, par hasard, jouer du trombone à l'opéra de Nice. Robert Herbin a trop peu vécu dans les Alpes-Maritimes pour être devenu expansif et disert.

Ayant hérité de ses parents le goût de l'effort, la religion du travail, il s'est retrouvé à Saint-Etienne sur son terrain génétique. La rencontre d'un homme avec le lieu qui lui convient, d'une âme avec sa géographie, est toujours une chance exceptionnelle. Ses racines foréziennes sont aujourd'hui celles d'un chêne. Et cet arbre ne cache pas le Forez. Habitant du petit village de L'Etrat, à quelques minutes du stade Geoffroy-Guichard, il regarde et parle avec amour de la campagne environnante. Pour un peu il s'écrierait : "L'Etrat, c'est moi !"

Cet homme qu'on dit froid parce qu'il a de la dignité, insensible parce qu'il ne pratique pas la démagogie, lit Baudelaire et Eluard et écrit des poèmes. Si nous sommes toujours dans le football, nous sommes évidemment loin des petits casseurs de Manchester, des bonimenteurs de l'Olympique de Marseille et des tricheurs du totonero. Joueur correct et honnête, dirigeant consciencieux et rigoureux, Robert Herbin est de surcroît un athlète pour qui la culture n'est pas seulement physique. C'est cette incongruité - qui devrait être une banalité - qui le fait passer pour distant et bizarre aux yeux des trop nombreux niquedouilles du football.

Roby porte le glorieux maillot vert depuis 1957. C'est lui qui incarne l'ASSE le plus charnellement. Quand Jean-Michel Larqué, Dominique Bathenay et Dominique Rocheteau quittent le club, la presse a raison de dire que c'est une  page de l'épopée des Verts qui est tournée. Robert Herbin, lui, représente bien davantage : un chapitre. Et même un gros volume, sur la couverture duquel on pourrait lire, grâce à une judicieuse coquille : Rovert Herbin."

Roby était leur meilleur ennemi

28/04 22:14
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Deux illustres anciens Canaris se souviennent de Robert Herbin dans Ouest-France.

Gilles Rampillon : "J’avais fait une semaine d’essai à Saint-Etienne en 1970 avec les pros dont Robert Herbin. Finalement, j’ai opté pour Nantes et j’ai joué face à Robert Herbin le 9 janvier 1972, on avait perdu 2-1 à Geoffroy-Guichard. Il a toujours été élogieux sur nous. Il avait déclaré un jour qu’il n’avait pas trouvé de solution à Saupin sur Amisse ou sur moi, qu’il mette Lopez, Janvion ou Synaeghel sur l’un ou sur l’autre. Il avait une personnalité complexe mais j’appréciais sa sérénité et son intelligence tactique. Il a aussi été un super joueur au parcours similaire à celui d’Henri Michel, il a commencé au milieu et terminé en défense centrale. Henri Michel, Michel Hidalgo et maintenant Robert Herbin, ce sont de grandes personnalités qui nous ont quittées. Je pense qu’il était aussi très apprécié à Nantes."

Maxime Bossis : "À 15 ans, alors que j’étais en finale du concours du jeune footballeur, le premier match pros que je vois, c’est Nantes-Saint-Etienne en finale de la coupe de France à Colombes. Nantes prend 5-0. Robert Herbin était le capitaine. C’était un très bon joueur. Par la suite, je l’ai vu une ou deux fois lorsque j’étais directeur sportif à Saint-Etienne. On a eu très peu d’échange parce qu’il avait un œil assez critique sur tout ce qui s’est fait après lui. Je l’ai plus croisé quand il était entraîneur des Verts. C’était le meilleur ennemi du FC Nantes des années 70. Il a incarné le Saint-Etienne de la grande époque où toute la France était derrière les Verts, y compris nous les Nantais. On avait l’impression qu’il n’avait aucune émotion. C’était assez particulier cette façon d’intérioriser."

Roby, c'était la classe

28/04 21:31
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Entraîneur du RC Strasbourg champion de France 1979, Gilbert Gress évoque sur le site de So Foot son admiration pour son ancien homologue stéphanois, qui nous a quittés hier soir.

"Il avait ce souci de sortir le ballon proprement. C'était une époque où, en France, quand on faisait une passe latérale, ça sifflait de tous les côtés. Il fallait balancer le ballon devant ! Jouer vertical - droit au but, comme on dit à Marseille. Roby, il avait une très bonne technique et un très bon jeu de tête, ce qui faisait de lui un libéro comme Beckenbauer.

Il faisait partie de ces entraîneurs qui étaient des seigneurs. Albert Batteux, Lucien Leduc, Jean Snella, José Arribas, quelques autres encore et Roby Herbin. C'est des gens qui ne critiquaient jamais l'entraîneur de l'équipe adverse - alors qu'ils auraient pu le faire, comme ils gagnaient souvent.

La grande différence entre le football de Saint-Étienne et celui de l'OM et des autres équipes de l'époque, c'est que l'on voyait chez les Verts des défenseurs qui attaquaient. Je pense à Piazza. Au moment où l'adversaire avait le ballon, il y avait onze défenseurs sur le terrain. Saint-Étienne, c'était déjà le football moderne.

Un jour, je lui ai demandé : "Roby, comment as-tu réussi à faire défendre tes attaquants ?" Il m'a répondu : "Je ne me suis jamais occupé de ça, ce sont les joueurs qui s'en occupent." Ça m'avait frappé. Comment avait-il réussi à responsabiliser ses joueurs ? Ça, il aurait fallu lui demander.

J'ai revu récemment le Strasbourg-Saint-Étienne de 1978-1979, la saison du titre du Racing. On avait gagné 2-1 et on nous avait interviewés à la fin du match. Roby était très calme, comme d'habitude. En trente secondes, il avait très bien analysé le jeu en mouvement de mon équipe... mieux que moi-même.
(Rires.) Et ça m'avait fait plaisir."

La finale début août ?

28/04 20:54
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Président de la FFF, Noël Le Graët espère encore que la finale de Coupe de France puisse se jouer en août comme il l'a déclaré ce soir au Télégramme. Extraits.

"On a informé le Comex, ce qu’il savait déjà, que la Ligue 1 ne redémarrerait pas. Cette compétition est définitivement arrêtée pour la saison 2019-2020. La D2 devrait avoir deux descentes et deux montées et donc deux descentes de Ligue 1 car je ne vois pas comment on pourrait faire des barrages. Il n’y a pas d’autre solution que de se baser la dernière journée complète jouée. C’est la dernière journée qui comptera pour les équipes européennes, sauf si la Coupe de France, qui est prioritaire, peut se jouer, et si Saint-Etienne l’emporte.

Qui va valider officiellement ces positions ? Il y aura sûrement des discussions à la Ligue puis un Comex de la fédé. C’est la fédération qui décide en dernier ressort. Ce que je n’ai pas bien compris des annonces d’Edouard Philippe, c’est si on pourrait jouer à huis clos au mois d’août. Nous avons posé la question par courrier à la ministre des sports. Qu’on fasse que la Coupe de France puisse avoir lieu début août."

Un Ange passe, les Green Angels aussi

28/04 20:35
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"Un monument nous a quitté, Roby le Sphinx était avant tout un homme attachant, d’une grande simplicité et d’une grande humilité à l’image du peuple vert. Repose en paix. Quand il me convoquait dans son bureau, je n'en menais pas large comme la plupart des joueurs. Il était très intelligent dans son management. Ses briefings étaient courts. Il savait aller à l'essentiel. C'était notre guide charismatique" a écrit l'Ange Vert sur son compte twitter.

Les Green Angels ont quant à eux affiché une banderole devant le Chaudron et un panneau en hommage à Robert Herbin.

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Bibi salue Roby

28/04 19:40
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Robert Herbin a également marqué des joueurs nés après 76, comme l'atteste ce joli message publié aujourd'hui par Fabien Boudarène sur son compte facebook.

"Salut Robert, Salut Roby, Salut Coach.

Une immense tristesse m’envahit aujourd’hui. Tu as été l’un des premiers à me lancer dans le grand bain en me faisant porter le maillot vert. Tu as toujours été là pour moi dans chaque moment important de ma carrière qu’ils soient bons ou mauvais. Nous avions le même poste sur le terrain.

Tu avais toujours les mots justes quand tu me convoquais dans ton bureau pour me remonter les bretelles et de me demander "d’aller chercher encore plus loin mentalement car le courage tu l’as naturellement tu es Stephanois !" (chose qui d’ailleurs ne m’aura jamais quitté tout au long de ma carrière). Tu as été le premier à me surnommer (Boubou), "le guerrier au mental d’acier" !

Moi le Stephanois et tout Le Peuple Vert sommes en deuil aujourd’hui, merci de ta confiance et de ta bienveillance que tu auras eu à mon égard. J’espère que tu auras des adieux dignes pour tout ce que tu as accompli à Saint-Étienne.
Je pense bien évidemment très fort à toute ta famille et présente mes condoléances les plus sincères."

Roby était révolutionnaire

28/04 19:25
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Sur le site de la Pravda, Osvaldo Piazza rappelle tout ce que l'ASSE et lui-même doivent à Robert Herbin. Extraits.

"La première chose qui m'a frappé, c'est sa conviction. J'ai vécu un an sans savoir où j'étais, je passais au travers des matches. Le club était venu me chercher à 11 000 km et je ne lui apportais rien. Roby a toujours cru en moi. Il voulait que je sois dans l'équipe. Il avait cette capacité à voir quelque chose chez un joueur. Il m'a mis ailier droit, milieu de terrain... Jusqu'à ce qu'il me trouve le poste de stoppeur. À ce moment-là, le plus content des deux, c'était lui.

Les anciens disaient qu'il était feignant, pas un joueur très fin techniquement et qu'il ne s'entraînait pas. Et il nous faisait des entraînements de fou ! Il nous connaissait à la perfection et il nous demandait toujours plus. On travaillait toutes les semaines de la même manière parce qu'il voulait former une équipe à sa façon. Quand on vomissait lors de ses séances, il nous demandait : "Tu as pris ton petit-déjeuner à quelle heure ? Ah, c'est pour ça. Tu l'as pris trop tard."

Il réclamait un avion privé pour que l'on puisse rentrer dormir chez nous, après les matches. Roby, c'était un révolutionnaire. Il a fait la révolution du football français avec les Verts comme fil conducteur. Les Verts de 76, c'était son équipe. Il l'avait en tête depuis longtemps. Il l'a bâtie avec des joueurs qui n'étaient pas des joueurs d'exception. La preuve, une fois partis, à part Dominique Rocheteau et un peu Dominique Bathenay, très peu ont continué à briller.

Il nous a tout donné. Il a fait de nous des joueurs professionnels, des gagneurs, habitués aux bons résultats alors qu'on ne possédait qu'un groupe de quatorze joueurs. Il avait cette notion de groupe. Il ne parlait pas seulement aux onze titulaires avec ses mots justes et très précis. Il parlait à tout le groupe. Il te regardait dans les yeux, convaincu de ce qu'il te disait. Tout ce qu'il nous a inculqué m'a servi pour la vie. Je lui dois beaucoup, je ne le remercierai jamais assez."

Roby était le roi

28/04 18:52
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André Fefeu (à la droite de Roby et sous Mémé sur la photo ci-dessus), qui a gagné trois titres de champions (1967, 1968, 1969) et une Coupe de France (1968) aux côtés de Robert Herbin, lui rend hommage dans Ouest-France. Extraits.

"Pour nous, c’était Roby. Notre relation avait débuté avant Saint-Etienne puisque nous avons fait le Bataillon de Joinville mais aussi la guerre d’Algérie au même moment. Je me rappelle qu’à Joinville, Robert s’était trouvé une petite maison à l’écart du Bataillon, où il vivait seul… Sa disparition me fait la plus grande peine. Robert était peut-être un solitaire, mystérieux, mais je m’entendais plutôt bien avec lui.

En tant que capitaine, il décidait du positionnement. À côté de ça, Roby pouvait être exécrable avec certains ! Sur le terrain, même s’il ne faisait pas le poids, il ne fallait pas venir le chatouiller, et encore moins l’emmerder ! Il aimait le beau jeu et partageait la même conception du football que les Stéphanois Georges Bereta et Aimé Jacquet ainsi que l’entraîneur Jean Snella : les hommes de l’époque.

En 1966, lorsque nous avons été recrutés avec Bernard Bosquier, mon copain de chambre, l’accueil a tout de suite été bon dans l’équipe. Entre le championnat et la Coupe de France, on gagnait tout… sauf la Coupe d’Europe, on n’a pas fini le travail à l’époque. Roby était le roi. On a vécu de belles choses avec Roby. Certains le trouvaient un peu marginal, pas bavard, mais moi je l’aimais bien… Il laisse une image énorme."

Mollo marqué par ses vertes années

28/04 18:24
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S'il n'aura pas permis à Orléans de quitter la zone rouge de la L2, Yohan Mollo est revenu aujourd'hui sur ses vertes années (2013-2016) dans La République du Centre.

"Le meilleur souvenir de ma carrière, c'est la victoire en Coupe de la Ligue avec Saint-Étienne pour tout ce que ça représentait. Le club n’avait pas gagné de titres depuis je ne sais pas combien de temps. On était au Stade de France, on a vécu un match intense, j’ai joué mon rôle. Franchement, on savait qu’on allait gagner, on avait tellement confiance en nous. On avait sorti le PSG en quart de finale et on avait empilé les buts lors des matches précédents. Je me souviens, on rigolait dans le tunnel avant d’entrer sur la pelouse ! Ces moments-là sont rares mais on se sentait indestructible

Le meilleur joueur avec lequel j'ai joué, c'est Pierre-Emerick Aubameyang. Il avait les qualités d’un attaquant moderne, de vitesse, de déplacement dans la surface. À Saint-Étienne, il était déjà impressionnant. Derrière, il a eu une progression linéaire. Le coach qui m’a le plus le plus marqué, tactiquement, c'est Christophe Galtier. Son approche du match était très cohérente et pleine de maîtrise.

Le stade qui m’a le plus impressionné , c'est Geoffroy-Guichard. J’ai joué dans beaucoup de stades, en Espagne, en Grèce, en Russie. Dans certains, c’était très chaud ! Mais Geoffroy-Guichard, c’est une ambiance particulière. Les supporters vivent le match avec nous. C’est une ville 100% football et quand on est joueur, c’est super."

Mon coéquipier le plus fou, c'était certainement Brandao. Pas fou au sens strict du terme. Mais j’aimais bien son état d’esprit. Il ne se prenait pas la tête et il était toujours en train de rigoler. C’est une mentalité qui me correspond bien. Il faut bosser et être sérieux mais le foot doit rester un plaisir."

Ghislain rend hommage à Herbin

28/04 18:04
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S'il n'est plus l'entraîneur des Verts, Ghislain Printant a conscience que Robert Herbin était le plus grand de ses prédécesseurs. Après avoir posté la photo ci-dessus sur son compte twitter, il s'est confié au Midi Libre.

"Je suis triste de voir partir le Sphinx. On l’avait côtoyé avec Jean-Louis, lors d’un repas pour ses 80 ans où étaient présents de nombreux anciens, puis on le croisait quelque fois à l’Etrat. Il était fidèle à son image, très simple, réservé, parlait en toute modestie. Les gens écoutaient ses paroles. Il a été celui par qui le renouveau du foot français est arrivé. Le nombre de titres qui ont été remportés avec lui, déjà en tant que joueur puis surtout en tant qu’entraîneur, c'est considérable. Il a été le déclencheur du succès pour le foot français, il l’a décomplexé à l’image de Michel Hidalgo puis Aimé Jacquet. Il avait façonné un ensemble de joueurs.

En tant que supporter dans ma jeunesse, il m'a emmené avec les Français à se découvrir dans le football après une longue traversée du désert. Vraiment, l’aventure européenne, les titres, cette finale à Glasgow ont fait de lui un personnage à part. Pour en avoir parler avec Dominique Rocheteau et Ivan Curkovic, on voyait toute la place qu’il avait pu prendre dans ce club. Même si l'ASSE lui rendra hommage dans le futur, c'est dommage que des gens comme lui, comme Hidalgo n’aient pas pu avoir les adieux qu’ils mériteraient."

Soirée hommage à Herbin sur le canal 21

28/04 17:48
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La chaîne de la Pravda (Canal 21 de la TNT) a décidé de casser sa grille pour rendre hommage au Sphinx. Ce soir, à 20h55, elle rediffusera "Saint-Etienne, L'épopée 76".

Ce remarquable documentaire d'1h20 est aussi à revoir ici :

Nanard donne son avis sur Roby

28/04 17:24
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Dans Le Parisien, Bernard Caïazzo rend hommage lui aussi à Robert Herbin.

"Le peuple vert est en deuil, mais c'est tout ceux qui aiment le football français qui doivent ressentir une immense peine. Nous garderons le souvenir à jamais d'un grand joueur international mais encore plus d'un coach d'exception qui a su redonner sa fierté à notre football à un moment ou nous étions au creux de la vague. Si la France a pu conquérir une place de grande nation du football, c'est grâce à des hommes comme Robert Herbin qui ont été les pionniers d'un renouveau inespéré à l'époque.

Je garde le souvenir de nos conversations ces dernières années avec Roby sur le football, mais aussi sur les chiens dont nous partageons la passion comme avec Roland Romeyer. Roby adorait les Leonberg et il me demandait toujours des nouvelles de mes trois gros Leonberg qui sont des animaux très affectueux. Un homme qui aime à ce point les animaux est toujours une bonne personne."

Sarramagna salue son guide

28/04 17:07

sarramagna

Christian Sarramagna, ailier légendaire de l'épopée verte, réagit à son tour à la disparition de Robert Herbin sur le site de Sofoot. Extraits :

" En tant que joueur, Robert était un grand professionnel dans le travail. Au contact des anciens comme Roby, nous avons eu la chance d’avoir des relations importantes et du vécu très tôt dans nos carrières. Il y avait déjà un côté pédagogue vis-à-vis de la nouvelle génération. En cela, il avait ce côté visionnaire. Comme entraineur, il est devenu notre guide sur une très longue durée, celui à qui nous devons beaucoup."

Sarramagna a également été l'adjoint de Roby :

" Avec Pierre Repellini, nous avions pour habitude d’aller une fois chez l’un, une fois chez l’autre, et une fois chez Robert. A partir de là, j'ai découvert ses deux grandes passions : la musique classique et les chiens. À l’époque, beaucoup le considéraient comme un solitaire, un ermite... C’est faux. Robert était un artiste d'une grande richesse d’esprit. Vous pouviez l’embarquer dans n’importe quelle discussion, il avait de quoi répondre avec pertinence. J’ai le souvenir de passer les trois quarts de la nuit à échanger. C’étaient des grands moments de vie."

Un résumé de son passage à Sainté ? :

"Le terme exact, ce serait la sublimation. Il nous apprenait ce qu’était le dépassement de soi. Lors du match retour contre Kiev, Dominique Rocheteau n’arrêtait pas de se plaindre des crampes, il voulait sortir. Robby s’est approché pour lui dire : « Regarde-moi Domi... Regarde-moi ! Les crampes, c’est une douleur physique. Tu dois trouver en toi la possibilité de dominer cette douleur parce qu’en aucun cas je ne te sortirai, j’ai trop besoin de toi. J’ai tellement confiance en toi que tu vas nous qualifier ! » C’est exactement ce qu’il s’est passé."

Lolo aussi ...

28/04 16:16

Passé par l'ASSE entre 2010 et 2019 et actuel entraîneur de Troyes, Laurent Batlles a également rendu hommage au Sphinx en fin de matinée via son compte Twitter :

"Une grosse pensée pour la famille et les joueurs mais aussi les supporters qui ont connu ce grand entraîneur des Verts MR ROBERT HERBIN RIP...".

Jacky rend hommage à Roby

28/04 16:05
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Principal adjoint de Claude Puel, Jacky Bonnevay a rendu hommage au Sphinx cet après-midi sur son compte twitter.

"Michel Hidalgo, Robert Herbin. Deux Seigneurs du Football... Petit, ils m'ont fait rêver. J'ai eu la chance de les côtoyer à l'OM et au Red Star. RIP."

Fin de saison !

28/04 15:57
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Comme l'avait annoncé en début d'après-midi par Mohamed Bouhafsi (RMC Sport) via son compte Twitter, le Premier Ministre Edouard Philippe vient de confirmer à l'Asemblée Nationale la fin de la saison.
 
"Pour donner aux organisateurs d'événements de la visibilité, je veux préciser que les grandes manifestations sportives, tous les événements qui regroupent plus de 5 000 participants, et font à ce titre l'objet d'une déclaration en préfecture et doivent être organisés longtemps à l'avance, ne pourront se tenir avant le mois de septembre. La saison 2019-2020 de sports professionnels, notamment celle de football, ne pourra pas reprendre."
 
 

Galette rend hommage au Sphinx

28/04 14:28

Sur le compte twitter de Score Agencies, Christophe Galtier a rendu hommage à son tour à Robert Herbin.

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Roby restera à L'Etrat

28/04 14:14
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Comme l'avait deviné notre fidèle potonaute Thomi, Roland Romeyer a révélé ce midi à Europe 1 qu'il avait décidé de rebaptiser Robert Herbin le centre d'entraînement et de formation de l'ASSE situé à L'Etrat, village où résidait le Sphinx.

"On va rendre un hommage à la dimension du monument du football qui vient de disparaître. On va faire comme on avait fait précédemment pour des amis, on a renommé un stade à l'Etrat pour Aimé Jacquet, un autre stade synthétique a été renommé Georges Bereta. Là, ça ne va pas être un stade, ça va être le centre de vie, le centre de l'Etat, qu'on va rappeler centre sportif Robert Herbin. On fera une belle manifestation et une belle inauguration quand on pourra le faire, compte tenu de ce satané virus."

Platoche rend hommage à Roby

28/04 11:56
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Michel Platini a livré sa réaction à l'AFP suite au décès de son ancien entraîneur Robert Herbin.

"Nous avons vécu ensemble de très belles aventures dans ce club qui ne ressemble à aucun autre. De ces aventures qui marquent toute une carrière et fabriquent de magnifiques souvenirs comme le titre de champion de France en 1981. J'ai aussi une pensée affectueuse pour la communauté des supporters de l'ASSE qui viennent de perdre l'un des plus grands entraîneurs de l'histoire du club."

L'immense tristesse de Curko

28/04 11:40
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Très marqué par la disparition de son ancien entraîneur, Ivan Curkovic a confié sa peine au Parisien. Extraits.

"Je ressens une immense tristesse. Je l'ai appris vers minuit et je n'ai pas fermé l'œil de la nuit. Tous ces souvenirs que j'avais avec lui me sont revenus. Je n'ai pensé qu'à cela. Il y a tant de choses qui me liaient à Robert Herbin. Il avait une grande qualité. Il était extrêmement calme et quand il avait des critiques assez dures à faire, il le faisait toujours sur un ton calme et avec des arguments. Cela permettait de mieux faire passer son message. On ne le voyait jamais crier sur son banc de touche. Et, ainsi, il a façonné notre équipe à son image.

On n'était pas une formation qui criait et faisait du cinéma mais on restait concentrés tout le temps. C'était grâce à Herbin. C'était un homme qui montrait l'exemple. Saint-Etienne lui doit tellement. La réussite des Verts était liée au fameux trio Roger Rocher - Pierre Garonnaire et lui. Maintenant, les trois sont morts et c'est terrible. S'il n'y avait pas eu le confinement, je serais déjà en train de regarder comment prendre l'avion et aller aux obsèques. Là, c'est impossible. Mais je promets que la prochaine fois que je pourrai venir à Saint-Etienne, je lui rendrai l'hommage qu'il mérite."

Jean-Mimi pleure son Roby

28/04 10:40
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Jean-Michel Larqué, qui a joué aux côtés de Robert Herbin avant de devenir son capitaine, salue la mémoire du Sphinx sur RMC

"J’ai passé des années avec Robert en tant que joueur puis avec lui en tant qu'entraineur, je ne l’ai jamais entendu élever la voix. C'était un homme compliqué, mais c’est ce qui faisait son charme. On n’était pas en très bon termes quand j’ai quitté Saint-Etienne, mais j’ai beaucoup apprécié l’homme. J’ai été peiné de voir quelques articles parler de son addiction, de son caractère compliqué. Il avait tellement de qualités à côté qu'on aurait mieux fait d'en parler avant qu’il soit parti.

On se souvient de Robert comme entraîneur d’une équipe qui a gagné trois titres d’affilée, mais on oublie que quand il a repris l'équipe, elle était en totale reconstruction. Il a fait jouer plein de jeunes. Les Rocheteau et Revelli, ils avaient à peine 19 ans quand Robby leur a donné leur chance. C’est un entraîneur qui a formé des joueurs et les a amenés au plus haut niveau.

La force de Sainté à cette époque-là, c’est qu’on avait des garçons qui étaient des monstres, physiquement. La différence se faisait dans la dernière demi-heure. Notre façon de jouer, c'était le pressing. Ce n'était pas tout à fait ma tasse de thé, mais je m’y pliais volontiers parce qu’on a eu des moments de joie indicibles. On a toujours eu une défense extrêmement solide, mais on a  aussi marqué beaucoup de buts. Dans notre équipe qui évoluait toujours en 4-3-3, chacun savait de manière très précise ce qu’il avait à faire.

Ses causeries étaient très réduites. Il était avare de parole, mais il savait faire passer les messages. On travaillait beaucoup à l’entraînement. Il était encore joueur quand il est devenu entraîneur. Il n’y a pas eu d’année de transition. Il nous faisait une grande confiance. Peut-être qu'il était compliqué, mais il faisait énormément confiance à ses joueurs. Je garde l’image de quelqu'un qui était secret. J’ai des images fabuleuses qui sont de notre monde. Quand je débutais à l’âge de dix-huit ans et demi, j’avais la place juste en face de celle de Roby dans le vestiaire. A la fin des matchs, il enlevait ses chaussures, mais avant de retirer ses chaussettes, il tirait sur une gitane sans filtre. Mais c’était un athlète fabuleux. Nous, les Verts de 76, on sait tous ce qu’on lui doit."

Larios a perdu son père

28/04 10:05
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Très attristé par le décès de Robert Herbin, Jean-François Larios explique à la Pravda ce qu'il représentait pour lui. Extraits.

"J'avais trois papas : mon père biologique, mon grand amour, Monsieur Jean Larqué et lui. Ces gens ont fait du bien à tout le monde. Voilà. J'ai perdu mon père. Un homme intelligent, affectueux, humain, respectueux, mélomane et philosophe. Quand j'ai appris cette triste nouvelle, j'ai dit à mon fils : "C'est toute ma vie qui part" » Mais pas seulement. C'est pratiquement toute l'AS Saint-Étienne qui part avec lui, après Roger Rocher et Pierre Garonnaire. Il ne restera qu'une légende. Parce que pour moi, c'est lui qui incarnait le mieux les Verts. Il adorait le club et il lui est resté fidèle. 

C'était quelqu'un d'extraordinaire et l'idole de mon père. C'est pour cette raison que mon père biologique m'a fait signer à Saint-Étienne, plutôt qu'aux Girondins de Bordeaux. Parce que Roby en était l'entraîneur. Et parce que Jean-Michel Larqué, le fils de Monsieur Larqué, y jouait aussi. Roby était vachement ouvert et sensible. Il a vécu pour les autres. Il s'est coupé du monde sur la fin de sa vie parce qu'à un moment donné, parler aux cons, ça les enrichit. Et il n'en avait plus envie. Il a préféré terminer ses jours dans son monde, entouré de ses chiens et bercé par sa musique. Sans déranger personne."

Vendroux rend hommage au Sphinx

28/04 08:58
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Jacques Vendroux, qui a annoncé hier soir la disparition du Sphinx, lui rend hommage aujourd'hui dans la Pravda. Extraits.

"J'ai beaucoup de peine, c'est une immense partie de ma vie qui s'en va... Depuis la finale de Glasgow en 1976, quand je l'appelais, je lui disais : ''Je suis bien chez la légende ?'' et il me répondait : ''Oui, c'est elle-même''. Il a toujours été un peu à part... Mais c'était un affectif comme vous ne pouvez pas l'imaginer. Je ne supporte pas les gens qui n'ont pas d'émotions, lui en était rempli. Quand tu as de l'affect, tu es un peu excessif et tu peux être un peu taiseux dans certaines circonstances. Ce n'était pas le cas avec son petit cercle d'amis. Robby était quelqu'un de très fidèle.

Je ne suis pas en train de vous dire que c'était Jésus, c'était un gros ''casse-couilles''. De toute façon, quand tu réussis, tu es forcément un peu hors normes. Il devient entraîneur à 33 ans, il succède à son coach Albert Batteux. Et son caractère bien trempé a été déterminant... Vous croyez qu'on réussit en étant faux-cul et mielleux ? Non ! Simplement, quand on n'est pas incolore et inodore, cela ne plaît pas à tout le monde. Il était dur, intransigeant, il ne faisait pas de cadeaux. D'un point de vue professionnel, il me fait penser à Claude Puel, il l'aimait beaucoup, d'ailleurs.

En 1972, Roger Rocher le nomme entraîneur de Saint-Etienne. Je lui dis : ''Robert Herbin, vous voilà entraîneur des Verts, c'est magique !'', il me répond sobrement : ''Oui'' ». Je le relance : ''Non mais c'est extraordinaire, vous avez fait une carrière de joueur, maintenant vous succédez à Batteux, c'est formidable ce qui vous arrive !''. Sa réponse ? ''Oui''. ''Non mais Roby, après tout ce que vous avez vécu dans le football, joueur, international français, c'est votre bâton de maréchal d'être l'entraîneur de cette équipe mythique !' '. Et il se contente encore d'un ''Oui''.

J'ai coupé le micro et je lui ai dit : ''Écoute, tu commences à me casser les couilles, même un sphinx ne m'a jamais fait ça !'' Et là, Robby réplique : ''Quoi, j'ai une tête de sphinx ?'' C'est vrai que ça collait bien avec sa chevelure mais je lui explique : ''Oui, t'es un sphinx, tu ne réagis pas, tu ne dis rien.'' Ensuite, à chaque fois que j'arrivais au centre d'entraînement, je lançais : ''Où est le sphinx ?'' et on me répondait : ''Dans son bureau.'' Voilà, c'est venu comme ça et ce surnom est resté !"

Avec autorité et solidarité

28/04 08:16
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Sur France Bleu, Osvaldo Piazza témoigne lui aussi son éternelle reconnaissance envers Roby, parti hier mais à jamais dans nos coeurs verts.

"Il a su mener ce bateau qui n'était pas un petit bateau alors qu'il venait d'arrêter de jouer. Il est passé entraîneur de l'équipe sans avoir aucune expérience. Mais il était clair dans sa tête. Il savait ce qu'il voulait faire. Et il disait des choses justes, frontales. Il te demandait plus, toujours plus. Voilà comment il a formé cette équipe, avec autorité et solidarité. Sans lui, je n'aurais pas été dans cette équipe. Sans lui, je serais rentré à Buenos Aires un an et demi après mon arrivée."

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