A la tête d'une sélection, on n'entraîne pas les joueurs. On a de longues périodes de travail dans l'ombre médiatique, et énormément de pression sur de courtes durées lors des rencontres. Je ne me projette pas sur le long terme. Pour l'instant, mon seul objectif ce sont les trois matches en juin de poule de qualification pour le mondial. Ici, bien plus encore qu'ailleurs, il faut vivre au match le match. Car c'est un poste exposé. On est jugé uniquement sur les résultats en oubliant le travail. Mais c'est une expérience fabuleuse !"

"Au tour précédent, nous avons réalisé une entame de match brouillonne avant de rectifier le tir. Contre Paris, il sera nécessaire de faire plus. On en est conscient. Il faudra faire un exploit. Nous n’avons rien à perdre. On a la chance de jouer chez nous. Si on perd c’est normal, mais je veux qu’on donne tout" déclare l'entraîneur des Vertes dans Le Progrès du jour. "Les filles sont confiantes. Elles savent qu’il faudra se défoncer, faire de gros efforts d’un point de vue collectif et se mettre en surrégime.  L’ASSE n’est pas favorite mais elle peut le faire ! Je me répète, il faudra que les filles se mettent minables, comme elles avaient su le faire en 2011 en remportant le trophée."

"Tout va très bien malgré la petite déception de vendredi. Maintenant on a les yeux tournés verts Lorient, on a à cœur de faire un très beau match là-bas. Tout à l’heure en taxi j’ai eu la chance de repasser devant le Stade de France. Le 20 avril j’y étais, c’était vraiment une très belle fête. On se devait de donner ça au peuple stéphanois, ça faisait plus d’une trentaine d’années qu’il attendait. On a réussi à le faire, maintenant il faut terminer le championnat sur une bonne note !

Bafé m’avait souhaité bonne chance avant la finale de la Coupe de La Ligue. Il m’a dit qu’il avait eu la chance de remporter la Coupe de France l’année dernière. Il m’a dit que gagner des trophées, c’était la plus belle des choses qui pouvaient arriver à un sportif de haut niveau. Jouer des matches et tout ça, au bout d’un moment ce n’est pas assez. Quand on regarde l’armoire à la fin de la carrière, il reste seulement les titres, les trophées. C’était vraiment une très belle histoire.

J’ai toujours voulu faire du foot. C’est vers l’âge de 13 ans, lorsque j’ai vu mes coéquipiers partir en centre de formation, que j’ai souhaité les imiter. Je me souviens que j’ai dit à ce moment-là à mon père que je souhaitais devenir joueur professionnel ou au moins partir dans un centre de formation. J’ai eu la chance d’intégrer le centre de l’ASSE. J’étais arrivé un an avant, au mois de décembre, il faisait super froid, je n’avais pas réussi à courir, j’avais oublié mes gants. Moi, en tant que bon sudiste, quand j’ai vu tout ça, la neige, le froid et tout, je n’ai pas su relever le défi. J’ai eu la chance que l’année suivante, en coupe nationale avec l’entraîneur Bruno Bini, l’actuel sélectionneur de l’équipe de France féminine, j’ai réussi à taper dans l’œil des recruteurs du centre de formation.

En fait on s’était arrêté juste avant de partir à Clairefontaine, on avait fait un mini stage de préparation à l’ASSE. J’étais le seul joueur à ne pas évoluer dans un centre de formation, à en pas avoir signé un pré-contrat. C’est là que David Guion m’a repéré. Pour dire à quel point j’avais été nul, il avait oublié que j’étais venu l’année précédente ! Avec beaucoup de chance, j’ai pu intégrer le centre de formation. Durant un stage de pré-sélection à Clairefontaine, Erick Mombaerts a frappé à ma porte, il m’a dit qu’il aimait bien mon profil et qu’il voulait me faire intégrer l’équipe de France des moins de 18 ans pour jouer contre l’Allemagne. Quand il m’a dit ça, j’ai fait comme si j’étais serein alors que dans ma tête, ça bouilait, ça bouillait ! J’ai eu envie d’appeler mon père pour lui dire : « regarde, ton petit poulet a réussi à être en équipe de France ! »

Honnêtement, je pense qu’aujourd’hui pour être un milieu de terrain de haut niveau, il faut savoir jouer à tous les postes, que ce soit dans un 4-4-2 ou un 4-3-3, que ce soit en tant que relayeur ou devant la défense. Après, c’est sûr que toute l’année j’ai évolué plus haut car on avait vraiment un Monsieur au nom de Jérémy Clément qui maîtrisait à la perfection le poste de sentinelle. Malheureusement il a eu une très grosse blessure, maintenant j’essaye de compenser un peu cette perte. On parle beaucoup, il me donne beaucoup de conseils, c’est quelqu’un que j’apprécie énormément. Quand vous avez joué toute une saison aux côtés de Jérémy, vous avez de suite des repères qui vous permettent de se projeter dans ce rôle-là.

Vieira et Diaby sont-ils des références à mon poste ? Ce sont deux très grands joueurs. Moi j’ai vécu avec l’épopée des Gunners, lorsqu’il y avait la colonie française : Robert Pires, Patric Vieira, Thierry Henry… C’était vraiment impressionnant ! J’ai la chance de rencontrer Monsieur Vieira, de lui serrer la main juste avant la coupe du monde 2006 parce qu’ils avaient fait leur stage de préparation à Saint-Etienne. Durant cette coupe du monde il a vraiment rayonné. Il n’a pas vraiment joué devant la défense car il y avait Monsieur Makélélé un peu plus bas, mais c’est un modèle.

Notre défaite à Toulouse a été un tournant de notre saison. Après deux matches et deux défaites, on se devait de se dire les choses. Le coach a eu la grandeur de venir nous voir, de convoquer certains joueurs pour qu’on puisse parler. Il venu dans une démarche de renseignements, il n’est pas venu pour nous taper sur les doigts. Au contraire, il essayait de comprendre pourquoi ça ne fonctionnait pas, pourquoi on n’arrivait pas à continuer dans le même registre que la saison précédente. A la suite de cette discussion, toute le mond es’est senti grandi et on a pu enchaîner ces formidables résultats.

Nos objectifs de cette fin de saison, on en a tout d’abord parlé avec le coach mais aussi avec notre capitaine. C’est un réel plaisir d’être sous les ordres de Loïc Perrin. Il m’a vraiment très bien accueilli lors de ma première année pro. Il m’a beaucoup parlé, il m’a fait beaucoup de bien. On parle aussi des matches. Mon match retour de Rennes a été le plus difficile car j’ai manqué de repères. Loïc m’a beaucoup aidé dans mon travail. Si on peut terminer à la troisième place, on ne va pas s’en priver, mais il faut quand même rester assez modeste. Si on arrive à terminer au moins quatrièmes pour éviter un tour préliminaire de la Ligue Europa, ce sera déjà très bien.

J’ai prolongé mon contrat avec l’ASSE jusqu’en 2016 la saison dernière. Honnêtement, je suis bien à Saint-Etienne. Ça fait huit ans que je suis au club. C’est le club qui m’a « élevé » car je suis arrivé à 14 ans, à un âge où est dans une quête humaine, où on apprend à être un homme. J’ai appris à être un homme ici, j’ai découvert la ville et j’ai appris à l’aimer. C’est sûr que moi venant du sud, habitué à aller à la plage et me retrouver à Saint-Etienne où il peut faire -15° C, c’est dur ! Mais je me sens bien ici. J’ai des souvenirs, quand je voyais Bafé faire la Coupe d’Europe ici, c’était vraiment magique. En tant que footballeur, vous avez envie d e revivre ces sensations qui vous ont touché lorsque vous étiez plus jeune. Maintenant j’ai la chance de pouvoir peut-être la jouer la saison prochaine, je ne vais pas m’en priver.

Lorient est une équipe qui nous a souvent posé des problèmes. J’espère que les Niçois ne vont pas finir devant nous. Pour ma part, j’ai la chance de connaître Eric Bauthéac car il a été au centre de formation de l’ASSE. C’est un garçon que j’apprécie beaucoup, d’autant plus que j’ai pu côtoyer l’homme pendant quelques années. Je lui souhaite de marquer encore beaucoup de buts mais plutôt l’année prochaine.

L’équipe de France, forcément, j’y pense, mais il faut encore beaucoup travailler. Je viens à peine d’être « un titulaire indiscutable. » J’enchaîne les matches. Pour prétendre à une place en équipe de France, il faut être un cadre dans son club. Je travaille, je fais mon petit bout de chemin. On récolte aujourd’hui ce que l’on sème hier. Je suis en train de travailler pour avoir de beaux lendemains. Une saison pleine pour moi, ce serait 35 matches comme titulaire et des matches en Coupe d’Europe.

Le championnat européen qui me fait envie, c’est l’Angleterre. J’ai eu la chance d’assister au match Arsenal-Newcastle pendant le Boxing Day. C’était vraiment un match fou, avec beaucoup de rebondissements. Mais plus que le championnat, pour un sportif, jouer des matches devant un stade plein, beaucoup d’ambiance, beaucoup de supporters, beaucoup de cris, pas beaucoup d’insultes, c’est magique. J’ai du mal à réaliser le départ de Sir Alex Ferguson. Quand on parle de Manchester, c’est le premier qui vient à l’esprit. Il quitte ce club comme un champion, il laisse une très belle trace, il a tout gagné, il part avec un titre… Bonne chance à son successeur !

L’affaire Leonardo ? Lorsqu’on touche un arbitre, il faut s’attendre à avoir des sanctions derrière. Concernat Thiago Silva, je ne pense pas qu’il ait été agressif envers l‘arbitre. Ce qui est dommageable, c’est qu’il soit suspendu deux matches. C’est un vrai plaisir de le voir jouer. Il pratique un football qui fait penser que c’est un sport très simple.

Le match aller contre Lorient ? Honnêtement ça fait partie des trois matches où on est passé complètement à côté cette saison. On a eu vraiment beaucoup de mal à mettre notre jeu en place. Lorient de son côté a joué le football qu’on lui connaît c’est-à-dire un jeu très simple avec de belles phases combinées collectivement. J’espère qu’on pourra garder notre invincibilité après le match au Moustoir. Je pense que les Merlus sont favoris car ils nous ont quand même battus deux fois cette saison, en championnat et en coupe. Mais comme on le sait, on est animé par un objectif : aller chercher la troisième place ou au moins garder la quatrième place. Ça passe par un résultat à Lorient." 

"On aurait pris trois points contre Bordeaux, on serait vraiment encore dans la course. C’est dommage, on n’a pas réussi à forcer la décision. A Lyon non plus, on n’est pas passé loin de l’emporter. Maintenant il faut regarder les matches qui arrivent. Le premier c’est Lorient ce dimanche. Il y a encore des matches compliqués pour nous - on a un calendrier qui n’est pas évident – mais aussi pour les autres. On voit qu’il y a un Nice-Lyon la semaine prochaine. On a encore une carte à jouer même si on a quatre points de retard sur Lyon, ce qui est assez beaucoup (sic). De toutes façons, je pense qu’il faudra qu’on fasse le carton plein pour espérer finir troisième. On va jouer la carte à fond. On joue sans pression, il faut tout lâcher.

Les Parisiens ne sont toujours pas champions. Ils le seront mais ils sont un petit peu nerveux. Il y a un beau match qui s’annonce dimanche à Lyon. On espère que les Parisiens ralentiront un peu les Lyonnais. J’espère qu’on aura gagné quelques heures avant à Lorient. Contre l’OM, je serai suspendu. Les Marseillais arrivaient à gagner sans faire forcément de bonnes performances. Depuis un peu plus d’un mois, ils font des performances plus solides, ils sont plus costauds. Au départ de a saison, on ne les aurait peut-être pas mis à ce niveau-là. Ça montre que lorsqu’on a un groupe – il y a quand même de très bons joueurs à Marseille – qui est solidaire et que tout le monde travaille dans le même sens, on arrive à faire de très bons résultats.

Lyon a fait une super première partie de saison. Les Lyonnais ont ensuite été un peu moins bien mais on voit qu’ils se reprennent. Ils sont sur une belle série. A Lyon, il y a une culture de la gagne, je pense que c’est une habitude depuis plus de dix saisons d’être toujours dans les premiers et de toujours bien finir les saisons. Plus on a l’habitude de faire des gros matches, plus on a l’habitude de faire des matches à enjeu et à pression, plus les joueurs et l’entourage sont habitués, et forcément on gère mieux les émotions, l’approche de ces matches. Quand on est sur le terrain, c’est plus facile. A Lyon, ils ont développé ça. Maintenant, j’espère qu’à Saint-Etienne, avec ce titre et cette belle saison qu’on est en train de faire, on arrivera un peu à suivre les pas de cette culture de la gagne.

Nice fait une super saison, on ne les attendait pas à ce niveau-là. On pensait surtout qu’ils allaient lâcher mais ils n’ont pas lâché. J’ai joué là-bas avant de rejoindre Sainté, je les connais assez bien. Il y a toujours eu à Nice un caractère un petit peu spécial, un gros caractère. On le voit sur ces matches-là, quand on pense qu’ils sont un peu en difficulté, ils arrivent toujours à rebondir. Je pense qu’il faudra compter avec eux jusqu’au bout. Je pense que s’il y a moins de trois points d’écart entre les deux équipes, le Nice-Lyon va être chaud.

A Saint-Etienne on a un super groupe, on est en osmose avec le staff et même avec l’ensemble des composantes du club et toute l’équipe. On s’entend tous très, très bien. Je pense que ça joue beaucoup pour les résultats. Que ce soit avec les jeunes ou les joueurs plus expérimentés, on s’est toujours très bien entendu, dans la bonne humeur et le respect. On a vraiment un très bon groupe ici.

Un retour en équipe de France, pourquoi pas ? On sait quand même qu’il y a beaucoup de monde, il y a pas mal de bons joueurs à mon poste. Mais on se tient prêt, on verra. On sait que ça passe par de bonnes performances avec son club. Après, c’est le sélectionneur qui choisit… on est attentif à tout ça, on verra bien ce qui se passera."