Friteuse a écrit : ↑19 nov. 2024, 17:17
Danish a écrit : ↑19 nov. 2024, 13:52
Friteuse a écrit :C'est bien de suivre les Vertes parce que ça reste le même club, même avec beaucoup moins de poids historique leur histoire peut parfaitement se greffer à la plus ancienne de l'ASSE. Mais professionnaliser le foot féminin au même titre que le foot masculin, d'une est-ce qu'on le veut vraiment (parce que bon, l'économie prédatrice du foot masculin qui consiste à priver des jeunes pauvres de leur enfance pour en garder 1 à 5% afin de nourrir un modèle mafieux qui ferait câbler n'importe qui, y'a peut-être mieux à faire), de deux ça demanderait des investissements qui ne sont tout simplement pas là à part pour deux clubs qui ne développent rien et vampirisent juste leur championnat.
Je réfute l'argument: l'histoire récente de la section féminine de l'ASSE a montré qu'il n'est pas nécessaire d'être pourri par l'argent pour verser dans les pratiques douteuses à la limite de l'humainement acceptable.
J'imagine que tu parles de Teissier et en effet ce qu'il a fait est très bas dans l'échelle de l'humanité (mais très haut dans l'échelle de l'exploitation, ce qui au fond reste bien intégré dans le foot business). Cependant je ne pense pas que dire "il est possible de créer des situations immondes sans être pourri par l'argent" réfute vraiment mon argument qui est plutôt "être pourri par l'argent donne presque toujours lieu à des situations immondes", notamment avec tout ce qui entoure la formation. Et ce même quand on a des formateurs bienveillants qui sont probablement la majorité et que les officiels du club essayent sincèrement (a priori) de lutter contre les dérives, un peu comme Sankt Pauli qui en supprimant les agents pour les jeunes les protège certes des vautours du milieu mais les laisse du même coup sans représentation efficace de leurs intérêts (sauf à être des cracks en droit des contrats en plus du foot) dans toute négociation avec leur employeur.
Et pour apporter une petite astérisque à ce que je disais: d'un autre côté, la professionnalisation du foot peut aussi être un vecteur d'émancipation (ça l'a été historiquement pour le foot masculin et même pour le foot féminin en Angleterre au début du siècle dernier avec les Dick-Kerr Ladies et autres) et il y aurait un côté injuste à refuser aux filles pour entretenir un amateurisme plus "sympa" ce qui est largement accepté chez les garçons. Mais il faut savoir où on met les pieds avec la professionnalisation et le repérage ultra-poussé des jeunes de région parisienne (notamment) avec cette vassalisation des clubs locaux qui fait penser au découpage de l'Antarctique en plus agressif, c'est pas vraiment un bon modèle non plus.
En fait, il n'y a pas besoin de beaucoup de pognon qui s'abattent sur le foot masculin pour pourrir par l'argent des relations humaines. Je dirais que c'est avant tout une question d'extrême pauvreté et d'écart avec ce que l'on fait miroiter à des jeunes hommes ou femmes pour améliorer ne serait ce qu'un peu leur situation et celle de leur famille..
Ce n'est pas que nos jeunes de banlieue qui ont au moins un cadre régulé, mais ceux qui viennent jeunes du sud, En Europe ou dans des pays intermédiaires, en pensant qu'ils leur serviront potentiellement de tremplin vers l'Europe.
Quand des millions de gosses rêvent d'ailleurs ou d'opportunité dans le foot, il n'y a pas besoin de grand chose, juste leur promettre quelque chose de vague, et un peu de tchatches pour embobiner les familles. C'est en général malheureusement suffisant pour faire que des familles pauvres se saignent, et saignent leur entourage pour leur payer le billet d'avion et quelques frais annexes pour engraisser les intermédiaires qui le mettront dans des situation de traite, parfois sans même en être conscient.
C'est évidemment très fréquent dans le foot en Afrique, mais aussi dans le basket ... parfois il n'y a même pas de club et parfois il y en a un .... Là il y aura de tout. Et notamment des petits clubs ou des clubs en Afrique du Nord ou en Asie. Quand c'est des petits clubs, on est souvent face à des réseaux très informels, avec des intermédiaires africains qui font du business, pensent parfois aider le jeune, mais l'abandonneront si ça ne marche pas lui sans trop de scrupule. Les jeunes se retrouvent alors seul, sans parfois un billet retour, en Europe voir pire dans un pays d'Afrique du Nord.
Pour l'intermédiaire en Afrique, on est habitué à survivre. On ne se rend pas compte qu'on va potentiellement briser un gamin, rompre une famille. On a survécu dans des trucs durs, on s'est fait embrouiller donc on embrouille à notre tour. J'en parle, parce que j'avais des potes qui ont eu affaire il y a quelques année à ce genre d'intermédiaire. Il avait d'ailleurs fini arrèté et jugé dans le sud de l'Espagne.
Dans les clubs, on a j'imagine en face des Teissier, des gens qui parfois se disent que c'est bien de donner un toit et de la nourriture à un Africain, même si tu le paye pas ou mal, parce que de toute façon, tu l'as fais venir et que c'est mieux que chez lui ... Parfois, ils n'ont même pas la sensation d'exploiter ou de mal faire.