Après Cédric Horjak, Daniel Sanlaville et Baptiste Valette, c'est un tour de l'attaquant castelroussin Nolan Roux de nous donner son avis enthousiaste sur Anthony Briançon, qui devrait s'engager avec l'ASSE aujourd'hui ou demain.

"J’ai côtoyé Antho au Nîmes Olympique lors de mes 18 mois chez les Crocodiles, de janvier 2020 à juin 2021. Avant de parler du joueur, j’ai envie de mettre en avant l’homme. Il est très respectueux et très respecté. C’est vraiment le mec du vestiaire. Il n’hésite pas à prendre la parole quand il le faut. C’est quelqu’un d’honnête, d’entier. Quand ça ne va pas, il sait dire les choses. C’est quelqu’un de droit et franc. Moi, l’humain, j’apprécie beaucoup. J’ai passé du temps avec lui non seulement sur le terrain mais aussi en dehors.

Je connais bien Antho et on est resté en contact. Quand je descends un peu dans le Sud, on arrive à se voir. C’est vraiment un bon mec. J’ai rapidement eu des affinités avec lui quand je suis arrivé à Nîmes en provenance de Guingamp. A Nîmes on avait un petit groupe avec Anthony Briançon, Renaud Ripart, Gaëtan Paquet, Lucas Deaux et Baptiste Reynet. On a un peu les mêmes caractères et les mêmes délires. On s’est bien entendu et on se voyait souvent en dehors du foot.

Peu de temps après mon arrivée à Nîmes, Antho s’est blessé et il a raté les trois derniers mois de la saison. Mais même quand il était indisponible, il venait dans les vestiaires avant le match pour nous encourager et jouer son rôle de capitaine. C’est un joueur qui s’investit beaucoup dans un groupe et qui a été très important pour le Nîmes Olympique. Je pense qu’il va vite se faire adopter à Sainté, ses qualités humaines correspondent bien à la mentalité stéphanoise.

Anthony est un bon gars, un mec jovial. Quand il faut balancer des blagues, il les balance. Il a toujours des expressions un peu du Sud qu’on ne connaît pas trop mais qui sont marrantes. C’est quelqu’un qui arrive avec le sourire à l’entraînement, qui met l’ambiance. Il travaille beaucoup mais toujours dans la bonne humeur. Et ça, ça déteint sur tout le monde. Il est toujours positif. En un an et demi passé à Nîmes, j’ai pu mesurer à quel point il était important dans le vestiaire.

J’ai vécu pas mal de bons moments avec Antho. Quand on a gagné le derby à Montpellier 1-0, derrière on a fêté ça au restau et on s’était déguisé en matador. On était quatre ou cinq en habit de lumières, on avait bien rigolé. Antho, ce n’est pas le dernier à trouver un truc marrant à faire. Renaud Ripart bien sûr était là. Antho est quelqu’un qui après l’entraînement va encore travailler et va dire « venez manger avec moi. » C’est important d’avoir un gars comme ça dans un groupe.

Même s’il a été formé à Lyon, Anthony n’a connu qu’un seul club depuis qu’il joue en pro : le Nîmes Olympique. C’est l’un des personnages les plus marquants de l’histoire de ce club sur ces dix dernières années. Antho faisait l’unanimité à Nîmes. Porté par l’ambiance particulière des Costières, il s’est forgé cette image de bagarreur, de lâche-rien. Il a un physique très imposant. Tu lui demandes de mourir sur le terrain, il le fera.

Antho est très concentré dans son métier mais a besoin de ce côté adrénaline. Quoi de mieux que le Forez pour en trouver un max ? Il est fait pour jouer à Sainté, pour moi c’est une évidence de le voir en Vert. Ça va le faire progresser de jouer dans ce club qui reste mythique malgré sa relégation. Sainté vient de descendre mais le but c’est de remonter aussitôt. Par son physique, son état d’esprit et ses qualités de footballeur technique, il va être très important dans l’effectif stéphanois.

Antho est un défenseur complet. Il est fort dans les duels. Il a un bon jeu de tête, défensivement mais aussi offensivement. Il est assez grand et a un bon timing. Physiquement, pour le bouger, il faut se lever tôt ! Il est très bon dans les relances, que ce soit jeu long ou jeu court. Je trouve qu’il apporte de la sérénité derrière. Même s’il n’a connu que le Nîmes Olympique, il a de l’expérience. Antho a toujours été titulaire, en L2 comme en L1.

A mon sens Antho peut jouer dans n’importe quel schéma tactique, que ce soit dans une défense à trois/cinq ou à quatre. Dans toutes les configurations, il sera à fond et mettra beaucoup d’engagement. Il peut même jouer milieu de terrain, comme il l’avait fait à l’OL et lors de ses premières saisons nîmoises. Je me souviens d’un match de début de saison avec Nîmes il y a deux ans à Marseille, il avait joué en 6 et je l’avais trouvé très bon. Antho a une réelle qualité de passe et une bonne vision du jeu. Pour moi son meilleur poste reste malgré tout défenseur central.

Antho va sur ses 28 ans, il est à un moment charnière de sa carrière. Pour moi il va franchir un palier car il rejoint un grand club, il va jouer devant beaucoup de supporters. Saint-Etienne va bien sûr être l’équipe à battre la saison prochaine. Tout ça va encore faire évoluer Antho. En plus de ça Laurent Batlles a repris l’équipe, Lolo connaît bien Saint-Etienne. Antho est une super recrue. Quand il m’a annoncé qu’il allait sûrement signer à Sainté, j’étais super content pour lui. Antho, il adore Sainté, la ferveur que dégage de ce club.

Antho va jouer pour l’ASSE, quoi ! Moi j’ai connu ça, c’est énorme. Quand t’arrives sur le terrain avec le stade rempli… Connaissant Antho, il va faire un tacle, il va se lever, il va être au taquet, il ne va rien lâcher ! Ce sont vraiment des caractéristiques qui lui correspondent. Moi je l’ai vu plusieurs fois s’arracher à la 90^e alors qu’on n’en pouvait plus. S’il faut mettre la tête là où certains ne mettraient même pas le pied, il le fera. Quand dans une équipe t’as un guerrier comme ça qui est en plus est très adroit de ses pieds et très intelligent…

Antho est un défenseur central à l’aise avec le ballon. Il faut dire que dans sa jeunesse il a joué milieu et même attaquant. Moi je lui ai dit « t’es mieux derrière » mais je reconnais qu’il est bon devant le but ! (rires) Bon, il s’est testé face à moi sur les reprises de volée, il n’a pas gagné. C’est normal ! Mais le plus souvent on s’est défié dans la configuration plus classique d’un avant-centre opposé à un défenseur central. On s’est livré de beaux duels, il est costaud l’animal ! J’essayais de la faire un peu courir mais il courait autant que moi (rires)

Antho est un joueur qui un tempérament et une détermination au-dessus de la moyenne. On a vécu ensemble une saison très compliquée avec le Nîmes Olympique, ponctuée d’une relégation. Mais il est toujours resté positif et combatif, il a entraîné tout le monde là-dedans. Il nous répétait « on va s’en sortir, il faut se bagarrer. » J’espère qu’il gardera ça à Sainté. Peut-être qu’au début il sera… pas timide car ce n’est pas sa mentalité. Il va apprendre à connaître du monde et après je pense qu’il pourra prendre la parole devant tout le monde et emmener tout le monde avec lui sur le terrain.

Vraiment, je pense qu’Antho est une excellente pioche pour Sainté. Et je ne dis pas ça parce que je le connais très bien. J’en ai parlé avec d’autres joueurs. Sainté est un club qui lui correspond. Il ne va pas n’importe où. Il va dans un grand club où il y aura de l’ambiance. Il va être à 2000% pour jouer. J’espère qu’Antho va contribuer à vite faire remonter les Verts en Ligue 1. Depuis que je suis parti je les suis, je vais encore les suivre en Ligue 2. Mais pour Saint-Etienne c’est en Ligue 1 et basta !

Laurent Batlles doit aimer la mentalité nîmoise car après avoir recruté Renaud Ripart à Troyes l’été dernier, il a réussi à attirer Anthony Briançon à Sainté. C’est vrai qu’il y a une mentalité propre au Nîmes Olympique. Avant de signer là-bas, j’avais affronté ce club une fois avec Brest. Quand je suis arrivé à Nîmes, on m’a dit « tu vas voir l’ambiance ». Moi je la connaissais que via la télé, en vrai je ne savais pas ce qu’il en était. Mais j’ai de suite compris quand je suis arrivé.

Sainté et Nîmes ont quelques similitudes. C’est le foot. Les supporters sont exigeants, il y a du monde. Ça fait du bruit. Ça sent le foot. Antho est dans son élément dans des clubs comme ça. C’est vraiment top qu’il signe à l’ASSE car la ferveur que suscite ce club, c’est vraiment quelque chose, c’est encore un cran au-dessus ! Je le sens très motivé et excité à l’idée de relever ce défi stéphanois, d’autant plus qu’il a des fourmis dans les jambes pour avoir très peu joué la saison passée.

J’ai suivi toute son opération au genou de l’été dernier, toute sa rééducation. Comme on est potes j’ai pris très régulièrement de ses nouvelles. Il a fait une partie de sa rééducation à Clairefontaine. Récemment, il a été dans un centre pour se préparer physiquement pendant une semaine. Je le connais par cœur mon Antho ! Je sais qu’il sera au taquet au moment de reprendre la saison. Il va se préparer comme il faut.

Antho est un dur au mal. Cela faisait un bon moment qu’il ressentait des douleurs avant qu’il ne consente à se faire opérer au genou. Antho est un bagarreur, un guerrier. Il a serré les dents pendant longtemps, longtemps, longtemps. Mais il arrive un moment où ça devient très compliqué. Il fait le choix – je crois que c’est le bon – pas de faire une croix sur cette dernière saison mais pratiquement… Anthon ne veut plus être embêté par ce genou. Il a fait le choix de faire l’impasse sur la saison et de se soigner. C’est bien ! Parce que parfois on laisse traîner, mais ça revient après, ça fait perdre des matches et ça ne règle pas le problème.

Antho a pris la bonne décision, il a pris le temps de se soigner et de respecter scrupuleusement les étapes de sa rééducation. J’ai suivi tout ça de près, j’ai su où Antho allait, ce qu’il faisait. Son programme a été très bien suivi, c’était très sérieux. Pour l’avoir eu récemment, il n’a pas de douleur et a été bien soigné. Le connaissant, il n’a qu’une hâte, s’est de rejouer. Il a déjà pu le faire en toute fin de saison dernière avec Nîmes mais il souhaite maintenant refaire une saison pleine. Antho est un vrai compétiteur. Dès le premier jour d’entraînement de la semaine, il n’a qu’une idée en tête, le match du week-end qui arrive.

Je ne lui connais pas de vrai défaut. Il en a peut-être un petit mais qui peut être aussi une qualité : il est hyper exigeant envers lui. Quand il rate une passe, il s’en veut énormément. Quand l’attaquant prend un peu le dessus sur lui, ça l’énerve. Antho a un très fort caractère mais c’est aussi pour ça qu’il en est là aujourd’hui. Si on n’a pas de caractère dans le foot, on n’avance pas ! Parfois, quand il ratait une passe qu’il voulait me faire, il sortait tous les gros mots du dictionnaire. Je lui disais ce n’c’est pas grave ! » Parfois il s’en veut trop."