En fin de contrat à l'ASNL et espérant retrouver un club de L2 la saison prochaine, Baptiste Valette nous parle de son ancien coéquipier nîmois Anthony Briançon, qui va très probablement s'engager avec l'ASSE d'ici quelques jours.

"Pour avoir côtoyé Anthony lors de mes deux saisons nîmoises, de 2017 à 2019, je me suis rendu compte que c’était un vrai battant. Parfois il me fait même penser dans sa mentalité à un rugbyman. C’est un mec qui ne lâche jamais rien, il a l’état d’esprit d’un vrai défenseur. Sur le plan humain, c’est un super mec et un gros déconneur. Dans un groupe, c’est un vrai régal d’avoir un mec comme ça. Anthony c’est vraiment un comique, dans tous les genres de situations il va te sortir des trucs, franchement… Moi il m’a fait pleurer de rire à plusieurs reprises. Il avait la réputation d’en rajouter sur pas mal de situations qu’il avait pu vivre. Du coup, à chaque fois on le chambrait sur ça. Quand il se mettait à nous raconter des trucs, on savait qu’on allait bien rire.

Sur le terrain par contre, il n’est pas là pour rigoler, c’est un compétiteur. Quand je jouais en Ligue 2 derrière lui, il fallait se lever tôt pour le passer car en un contre un c’est un joueur très solide. Même dans la relance, c’est un super joueur. En Ligue 2 notre capitaine était Fetih Arek mais comme ce dernier était en fin de carrière et ne jouait plus trop c’est Anthony qui a récupéré le brassard. Il devait avoir seulement 23 ou 24 ans à l’époque mais c’était logique de le voir promu capitaine. S’il a été formé à l’OL, il n’avait même pas 18 ans quand il a rejoint le Nîmes Olympique. Il a fini sa formation là-bas avant de passer pro et de s’affirmer au fil des saisons avec les Crocodiles. C’est une grosse personnalité et dans un vestiaire il sait haranguer les troupes.

Je crois qu’il a été formé numéro 6 et que c’est à ce poste qu’il a joué aussi bien lors de sa formation que lors de ses toutes premières années en pro. Il me semble qu’Anthony jouait même milieu offensif à Lyon avant qu’il ne se blesse asse sérieusement au genou à l’âge de 16 ou 17 ans. Le fait d’avoir évolué dans l’entrejeu lui a apporté une belle qualité technique. Anthony est assez à l’aise avec le ballon, il est bon dans les relances et a un très bon jeu long. Moi je trouve que ce poste de défenseur central lui va très bien. Il a un bon placement, une bonne lecture du jeu qui lui permet d’anticiper. C’est un vrai leader de défense.

Je pense qu’Anthony est une vraie bonne pioche pour Sainté. Personnellement, c’est mon avis, je pense que c’est un joueur de Ligue 1. Après, il a eu pas mal de problèmes physiques qui ont retardé sa progression. Cette saison, il n’a pris part qu’aux trois ou quatre dernières journées de L2 car il s’était fait opérer du genou l’été dernier. J’ai été content de revoir Anthony sur le terrain fin avril à l’occasion du match Nancy-Nîmes de la 36^e journée. Il a joué la dernière demi-heure et on a un peu discuté. Il s’est bien remis de son opération et j’ai l’impression qu’il est en pleine forme. Il a faim et je pense que c’est un joueur qui va vraiment apporter à Saint-Etienne.

Sainté a besoin de joueurs comme Anthony pour essayer de retrouver l’élite au plus vite. Même si ça fait quelques temps que les Verts ont des difficultés, ça fait vraiment bizarre de voir l’ASSE reléguée en L2. C’est une surprise par rapport au statut du club, à la place qu’il occupe dans l’histoire du foot français. Mais si Sainté fait les bons choix de recrutement – Anthony en fait partie – je ne vois pas les Verts rester très longtemps en Ligue 2. Ceci étant, attention, pour y évoluer depuis quelques saisons, je trouve que la Ligue 2 est un championnat difficile, qui n’a rien à voir avec la Ligue 1. La L2 est un championnat un peu plus rude et un peu plus homogène, tout le monde peut battre tout le monde.

Après, j’ai remarqué que généralement il y a un leader qui se détache et les autres équipes se battent pour y arriver. Quand on est monté Reims avait survolé le championnat. Cette saison c’est Toulouse. L’année précédente c’était Troyes. J’aimerais bien que Sainté en fasse de même. Aux dirigeants de faire un recrutement judicieux et de trouver les bons profils pour ce championnat. D’autres équipes l’ont eu fait en voulant peut-être trop recruter des joueurs de Ligue 1 pour jouer en Ligue 2 mais ce n’est pas si facile.

Maintenant, Laurent Batlles peut s’appuyer sur son expérience réussie à Troyes. Il n’y a pas de recette miracle mais c’est un coach qui a déjà réussi à faire monter un club en L1 et qui aura à cœur d’en faire de même avec un club qu’il connaît bien. Il met en place un jeu de domination, avec de grosses prises de risques. Je me souviens que Troyes jouait très haut. L’Estac jouait avec trois défenseurs centraux esseulés car pour le reste toute l’équipe était tournée vers l’offensive, avec des pistions qui jouaient très haut en soutien des attaquants.

La saison où Troyes est monté, j’avais joué au stade de l’Aube et on a gagné 5-1. Ce jour-là, tout nous avait réussi. Kenny Rocha Santos avait marqué deux pénos en début de match, on avait été ultra-réalistes. C’est le seul match que l’Estac a perdu à la maison mais il ne reflétait absolument pas leur saison. Les Troyens ont peu été inquiétés cette saison-là et ont amplement mérité de monter. Ils avaient vraiment un jeu très fluide, très léché. Le coach Laurent Batlles avait su adapter son équipe à la Ligue 2, avait imposé son jeu.

Troyes avait survolé la saison mais ça ne veut pas forcément dire que Sainté en fera de même dès cette saison. C’était sa deuxième saison à Troyes que Laurent Batlles a réussi à monter. L’Estac avait déjà montré de belles choses lors de sa première saison, écourtée en raison du Covid. Troyes ne se débrouillait pas trop mal et aurait sans doute joué les barrages si la saison avait pu aller jusqu’à son terme. Laurent Batlles a très largement gardé l’ossature de cette équipe pour sa seconde saison troyenne, les automatismes se sont mis en place. Le jeu de Troyes était beau à voir, il était huilé."