Wert a écrit : ↑13 déc. 2020, 17:10
D'une manière générale, on estime que quand des relations conflictuelles sortent de l'espace professionnel (le vestiaire pour le foot), c'est qu'elles sont soit graves, soit qu'elles tendent à se multiplier. Il est rare qu'un travailleur rende public un conflit lors du premier incompréhension ou abus de pouvoir.
Comme le montre certaines réactions ici, généralement ce qui prévaut dans un milieu fermé, c'est la loi du silence (ici on appelle ça la loi du vestiaire. ce qui se passe dans le vestiaire reste dans le vestiaire. je crois même que je l'ai lu ici). Ces pratiques servent généralement à renforcer et à légitimer un management à l'ancienne (conservateur), protégeant l'autorité du chef soit disant pour préserver la structure .... Inutile de dire que ce type de règles morales servent à conforter les marques d'autoritarisme, et même parfois les abus de pouvoir de la part du "chef"
En général, on estime que quand dans un milieu professionnel ou s'applique la loi du silence des conflits finissent par sortir au grand jour, c'est qu'en général ce ne sont pas les premiers, que les tensions se sont multipliées au point d'être devenu difficilement supportable. Ce type de milieu correspond aux pratiques du foot.
Quand on gratte dans ces milieux, on trouve souvent dans les pratiques plus d'autoritarisme que d'autorité, plus de décisions fondées sur des jugements discrétionnaire que de véritable critères d'évaluation compris et acceptés par tout le monde ( en foot, ca donne, pourquoi lui quand il arrive en retard prend l'avion pour aller en Ukraine, et moi pourquoi on me met sur le banc si j'arrive deux minutes en retard à la causerie alors que j'ai 30 ans et qu'il en a 18 ) ...
Est ce que cette réalité s'applique au vestiaire stéphanois avant la sortie de Ruffier ? Je ne suis pas loin de le penser. Je ne pense pas que Ruffier aurait laissé sortir son manager dans la presse taper sur Puel si à ce moment les situations de conflits dans le vestiaire n'était pas élevées, et qu'il n'y avait pas une situation de ras le bol généralisé.
Est ce que ça l'excuse ? Je ne sais pas. Mais, avant de le condamner, on peut envisager l'hypothèse de l'absence de voie de communication ouvertes avec Puel et son équipe comme facteur déclencheur dans une situation de multiplication des conflits.
Est ce que le vestiaire stéphanois était un havre de pais quand Puel est arrivé ? Sans doute pas. Mais quand on arrive dans une structure en crise, on doit composer avec des travailleurs en crise, et on ne peut pas multiplier en même temps les lignes de front ou les confits.
C'est top facile de s'en prendre au seul Ruffier. Puel est à mon avis loin d'être un grand manager. Il peut être un visionnaire, mais avoir des difficultés à mettre ses visions en pratique.
Nan mais on s'en fout de ça, même si je suis d'accord dans l'absolu. Le truc n'est pas de savoir qui a raison / qui a tort (si tant est qu'on puisse simplifier la situation à ce point, ce que je ne pense pas), mais de comprendre pourquoi aucun rabibochage n'est possible.
Ce que t'appelle la loi du vestiaire, dans la fonction publique, on appelle ça le devoir de réserve. Kolo était limite, mais il n'a pas passé la ligne. Ruffier, lui, l'a allègrement passée.
Si demain, le directeur des espaces verts de ta commune (celui qu'est dans les bois, quoi) envoie son adjoint au journal local pour balancer "le directeur général des services est nuisible et mène la commune à sa perte par son management débile", indépendamment du fond, ben c'est procédure disciplinaire, et s'il s'amende pas bien vite (l'agent de Ruffier a même persisté), ca peut aller jusqu'à l'exclusion de la fonction publique. Et méritée : il a gravement failli à la déontologie, et tant pis si la ville a 8 fleurs au concours des villes fleuries grâce à son excellente gestion des espaces verts depuis 10 ans.
Eh les gars, Ruffier, c'est pas un lanceur d'alerte, hein. C'est un joueur vexé qui a pété un plomb. Et quand tu passes à l'acte, c'est carton rouge.
Bûcher, guillotine ou peloton d'exécution : la méthode importe peu, du moment qu'on y envoie la VAR !