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Itinéraire d'un garçon boucher qui aimait autant le vert que le rouge...


De l’ombre à la lumière
Né au Brésil, Eduardo Oliveira Dos Santos apprend le football dans sa ville natale, chez les Corinthians de Sao Paulo. A 19 ans, il rejoint la France pour tenter de réussir une carrière de footballeur professionnel. Néanmoins, son parcours s’annonce long et sinueux puisque après des essais non fructueux à Martigues et à Strasbourg, il débute en bas de l’échelle, en 4e division, dans le club corse de l’Ile Rousse Monticello (de 1992 à 94). Il y remporte alors son tout premier titre, celui de champion de D4, aux côtés de ses compatrioties Everaldo et Mario Sanchez.


La licence FFF d'Oliveira à l'Ile-Rousse en 1993

Lors de la saison 1994-95, il semble franchir quelques échelons en signant un contrat de stagiaire pro à Martigues, en D1. Hélas, il doit se contenter d’un statut de remplaçant et, dès l’année suivante, il rejoint Istres (National), où il joue deux saisons.
En 1997, il signe à Sedan, également en National. À déjà 25 ans, ce nouveau challenge va enfin s’avérer payant et le porter jusqu’en Ligue 1. Deux montées successives permettent en effet aux Sangliers de gagner leur ticket pour l’élite, en mai 1999 (en même temps que l’ASSE), atteignant même la finale de la Coupe de France cette année-là, où ils sont battus 1-0 par le FC Nantes.


Oliveira (debout, 2e à gauche) à Sedan en 1999

La concurrence est rude en Ligue 1 et Oliveira n’est pas certain de gagner sa place aux yeux de Patrick Remy. Il doit patienter jusqu’au 28 août 1999, à la 5e journée du championnat, pour faire sa première apparition au plus haut niveau… face à Saint-Etienne. Sedan s'impose 3-2 et, aux côtés de Laurent Huard, Oliveira décroche alors rapidement une place de titulaire au sein de la défense ardennaise, qu’il conservera pendant deux saisons.
La saison 2001-02 commence sous les mêmes auspices, avec en prime deux matchs de Coupe UEFA, mais le remplacement d’Alex Dupont par Henri Stambouli à la tête de l’équipe sedanaise est fatal à Eduardo, qui n’entre pas dans les plans du nouvel entraîneur et perd ainsi son statut de titulaire.


Dernière saison à Sedan pour Oliviera en 2001

Arrivée chez les Verts
Lors du mercato d’hiver de la saison 2001-02, Frédéric Antonetti, fraîchement arrivé dans le Forez, tente d’inverser la spirale négative dans laquelle s’englue l’ASSE. Les 6 derniers mois se sont en effet révélés très difficiles pour les Verts avec la descente en D2 suite à l’affaire des faux passeports et le limogeage d’Alain Michel après un début de saison catastrophique. Le technicien corse souhaite ainsi stabiliser sa défense centrale, constamment remaniée depuis le début de la saison: Mettomo, un des cadres de l’équipe, est parti au bout de 5 journées seulement, l’Italien Bia, pourtant annoncé comme un très grand joueur lors de son arrivée, ne donne pas satisfaction, le jeune Hernandez a besoin d’être encadré et Fousseni Diawara vient de partir à la Coupe d'Afrique des Nations au Mali...

C’est ainsi qu’Eduardo Oliveira est prêté par Sedan à l’ASSE lors de ce mercato, pour une durée de 6 mois. Ce solide défenseur central (1m87, 82kg) apparaît alors comme un renfort de taille puisqu’il comptabilise plus de 70 matchs en D1.


Oliveira rejoint les Verts à l'hiver 2001

Très bon pendant ses 6 mois de prêt, Oliveira est une pièce maîtresse du rétablissement de l’ASSE. Il devient le patron de la défense stéphanoise, l’une des meilleures du championnat sur les matchs retour et marque même un but lors d'un match nul 1-1 à Gueugnon. Les dirigeants foreziens souhaitent alors le conserver et Sedan accepte logiquement leur proposition. En juin 2002, Oliveira signe ainsi à l’ASSE un contrat de 3 ans pour 76.000 €.

Pour la saison 2002-03, Oliveira est associé à un nouveau venu: Vincent Hognon, arrivé de Nancy et rompu aux joutes de la L2. Les Verts vivent à nouveau une saison difficile mais la défense reste quand même la principale satisfaction de l’équipe. Pourtant, Oliveira réalise une saison en demi-teinte. Auteur de matchs solides, il écope de nombreux cartons (16 jaunes, 2 rouges), commet quelques erreurs coûteuses et ne confirme pas tout à fait ses 6 excellents mois de la saison précédente.


Seconde saison difficile pour Oliveira (à droite) aux côtés de Hognon

En route vers le Portugal
Pour autant, le duo Oliveira-Hognon semble reconduit dans l’axe de la défense stéphanoise pour la saison 2003-04. Mais l’ASSE est en difficulté financière. Le club est placé en restriction de recrutement par la DNCG dans la limite de la masse salariale et des indemnités de transfert. Outre la recherche de nouveaux sponsors, Henri Grange, le nouveau président, est obligé de pratiquer une politique de dégraissage des gros salaires pour lever les sanctions de la DNCG. Oliveira est l’un d’eux, il doit donc partir.
Après le premier match de la saison face à Chateauroux, où il se fait d’ailleurs expulser, le Brésilien signe un contrat de deux ans avec le club portugais de l’Uniao Leiria, qualifié pour la Coupe de l'UEFA. Alors qu’il lui restait deux ans de contrat avec l’ASSE, Oliveira est ainsi transféré en août 2003 pour 150.000€ et est remplacé par Laurent Morestin... débarqué de Chateauroux. Même s’il n’a que TRÈS brièvement participé à la saison de la montée en L1, Oliveira aura quand même largement contribué à remettre l’ASSE sur les bons rails dans cette période difficile.


Après un passage raté au Portugal, Oliveira revit à Brest en 2005

La fin de sa carrière sportive
Après une saison en demi-teinte passée au Portugal, Oliveira revient en France en 2004 et signe à Brest, club promu en Ligue 2. Après trois saisons en temps que titulaire (dont la dernière le voit suspendu 8 mois pour avoir giflé un arbitre !), il est laissé libre et rejoint à 35 ans l'avant-dernier club de sa carrière: l'Olympique Saumur (CFA 2) où il ne dispute qu'une seule saison en 2007-08. Il achève alors son parcours de joueur et débute sa carrière d'entraîneur à l'échelon inférieur, à Doué-la-Fontaine, en Division d'Honneur Régionale (équivalent de la D7).


Oliveira à Thouars en 2010 (DHR)

Le début d'une autre carrière
En Maine-et-Loire, l'ancien garçon boucher stéphanois devient tout d'abord entraîneur-joueur mais accompagne le club dans sa chute en Promotion d'honneur (soit la D8). Puis il est recruté par le FC Thouars (Deux-Sèvres) pour encadrer les U15 de ce petit club de CFA2. Et alors qu'il n'avait jamais passé guère plus de trois saisons dans le même club durant sa carrière de joueur, le Franco-Brésilien va se révéler bien plus fidèle durant sa carrière d'entraîneur: il reste 11 ans dans les Deux-Sèvres, passant de formateur chez les U15 à coach adjoint puis entraîneur de la réserve.
Les résultats sont tout à fait corrects mais l'équipe fanion, autrefois en National, coule progressivement et en 2022, Thouars se retrouve en Régional 1 (la 6e division française), se débattant sur de champêtres terrains du centre-ouest de la France face à Guéret, La Rochelle ou l'équipe 2 de Poitiers. Échouant de très peu de faire monter la réserve en Régional 2, Oliveira sent que son avenir n'est plus à Thouars et fait finalement ses bagages à l'été 2022.


Oliviera adjoint du coach C. Maurice à Thouars en 2019

Pour le coup, il ne va pas bien loin: un autre club des Deux-Sèvres évolue justement en Régional 2 et a besoin d'un nouvel entraîneur: l'Union Sportive Saint-Sauveur, qui lui offre le poste sans hésiter, séduit par ses états de service thouarsais. Mais cette saison sera un échec pour le club et son entraîneur: non seulement l'USSV tombe en R3 mais elle choisit de remercier son nouvel entraîneur. On a vu de meilleurs débuts professionnels...


Oliveira écume toujours les bans de touche deux-sévriens

Ni découragé ni décrédibilisé, Eduardo retrouve vite un point de chute... dans ses Deux-Sèvres d'adoption. Dans cette campagne bocageuse se trouvent trois petits patelins nommés Courlay, Chanteloup et la Chapelle-Saint-Laurent, dont les clubs de village ont fusionné en 2020 pour donner le FC CCC ou plus simplement le FC3C. Et ce clum au nom d'école d'ingénieurs engage Eduardo Oliveira à l'été 2023, lui donnant pour mission de simplement bien figurer en Départementale 2 et en Coupe de France.
L'avenir le dira. Dans le même temps, notre joyeux Brésilien a également développé une autre activité tout aussi adaptée à son jeu de bûcheron: la vente de maisons en bois brésilien dans le Val-de-Loire.