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Quoi de mieux qu'une ode faite en alexandrins,
Pour rendre hommage à ce bâtisseur souterrain,
Qui rendit heureux un peuple anéanti ?
Joyeux anniversaire à Fred Antonetti !


Ce siècle (enfin le siècle dernier, mais après, ça ruine les alexandrins) avait soixante ans.

Ce siècle avait soixante ans ! Et Rome la C3,
Déjà Roger Rocher perçait sous le Stade Geoffroy,
Et avec ce club Vert, pourtant fort mal parti,
L'ancien mineur mit en émoi tout un pays.
Alors dans l'île de Beauté, à Venzolasca,
Jeté comme la graine au gré de l'air corsica,
Naquit Frédéric, fort beau gabarit ma foi,
Enfant haut en couleur, dans son regard, sa voix ;
Si habile qu'il fut, il quitta Corse, père et mère,
Et c'est à Vichy que démarra sa carrière
Milieu de terrain, il le resta à Bastia
Juste le temps de faire un bisou à sa mama.
Ce garçon qui joua à Béziers, ville de rugby,
Et qui le lendemain s'envolait pour Le Puy,
C'est lui. -



Je vous dirai peut-être quelque jour
Quelle âme pure, que de soins, que de voeux, que d'amour,
Prodigués pour nous qui semblions condamnés,
Nous ont fait renaître par cet homme obstiné,
Ange qui sur trois clubs attachés à ses pas
Épandait son amour et ne mesurait pas !
Ô l'amour d'un Anto ! Amour que nul n'oublie !
But bridonnesque qu'un dieu partage et multiplie !
Tacle toujours servi aux méchants Lyonnais !
Chacun en a sa part et tous l'ont tout entier !



Je pourrai dire un jour, lorsque la nuit douteuse
Fera parler les soirs ma vieillesse conteuse,
Comment ce haut destin de gloire et de bonheur
Qui remuait le monde aux pas d'une verte couleur,
Dans un souffle orageux fut ruiné, sans défense,
A tous les vents de l'air, vola mon espérance.
Car, lorsque le Nanard bat ses flots palpitants,
Le CA convulsif tourmente en même temps
Le navire ASSE qui tonne avec l'orage,
Et l'Anto échappé aux belles âmes du rivage !



Maintenant, plus très jeune et souvent éprouvé,
Il a plus d'un souvenir profondément gravé,
Et l'on peut distinguer bien des choses passées
Dans les plis de son front que creusent ses pensées.



Certes, plus d'un Lyonnais sans flamme et sans envieux,
Tombé de lassitude au bout de tous ses voeux,
Pâlirait s'il voyait, comme un gouffre dans l'onde,
Comme on lui aurait mis sa carotte à l'immonde !
Tout ce qu'on a souffert, tout ce qu'on a tenté,
Tout ce qui nous a fui comme un fruit avorté,
Mon plus beau temps passé sans espoir qu'il renaisse,
Je sais à qui je dois le deuil de ma jeunesse,
Mais bien que passé l'âge où l'avenir sourit,
L'ASSE survivra à cette ignominie !



Si parfois de mon sein s'envolent mes pensées,
Anto, joueur retraité, entraîneur surdoué,
Grande gueule colérique, des médias adoré,
Après Bastia, Béziers, le Puy où tu jouas,
Bastia, Osaka, Nice, Rennes où tu entraînas
Souviens toi de ce club mythique que tu aimas ;
Souviens toi de lui sans rancune, fierté des lâches,
Et reviens dans X années, nettoyer les taches !
Même si ce fut à Nice que tu t'épanouis ,
Après telle déprime, tu méritais répit.
Puis ce fut en Bretagne, dans ce club maudit,
Que tu mis à l'épreuve ton ambitieux crédit.



Au Stade Rennais, le roi des finales perdues
Tu retrouvas les Verts sur un malentendu
A Paris, en finale de la Coupe Moustache.
Comme d'habitude pour Rennes: une défaite sans panache !
Déception certes mais le temps d'une soirée,
Tu créas à Sainté un vrai raz-de-marée
Villa, De Zerbi, Dyon, il nous ont tous quittés,
Comme tu nous as quittés par amitié sacrée.
Je vous comprends tout autant que je vous en veux,
Je vous souhaite de réussir, même sous d'autres cieux;



L'ASSE, ce club qu'on a tous dans la peau,
A parlé. Place à Galtier, Roro et Zozo !



Banderole déployée dans le kop Nord en 2006