Mesnier a fait partir Lestage (2)

08/10/2023
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Comme l'avait fait Sud-Ouest il y a 15 jours, France Info a fait écho hier au combat que mène le docteur qui a mis fin aux jours de son ami Patrice Lestage (champion de France avec les Verts en 1981)  le 29 novembre 2010. Extraits.

"C'est l'histoire d'une promesse faite à un copain de longue date. Patrice Lestage et Antoine Mesnier se sont connus en 1991. Le premier était footballeur professionnel aux Girondins de Bordeaux, où le second officiait comme médecin du club. Dans les années 2000, Patrick Lestage, quadragénaire, s'est pointé chez son ami docteur à la suite d'un banal footing qui l'avait épuisé. "Je lui ai diagnostiqué la maladie de Charcot, que je n'avais jusque-là croisée que dans les livres", se souvient-il.

Après trois années de dégradation physique, paralysé, son ami lui a demandé de l'aider à partir. "On en avait déjà parlé, je le lui avais promis, mais c'était très dur à entendre pour moi." Une infirmière a eu vent du projet. L'affaire est remontée jusqu'au parquet de Bordeaux. "Un procureur m'a appelé. Il m'a raconté que sa femme était morte de Charcot et qu'il aurait rêvé qu'un médecin soulage ses souffrances. Mais il m'a prévenu qu'il ne pourrait pas me protéger si j'allais au bout."

L'agonie du malade s'est aggravée durant trois semaines. "Patrice avait arrêté tous ses traitements, il était fiévreux, des mouches se posaient sur ses escarres, ça puait, c'était épouvantable", décrit son ami. Une nuit de novembre 2010, Antoine Mesnier a fini par craquer. Parti assister à un match du XV de France à Paris, il est rentré par le premier train, a filé chez les Lestage et, avec leur accord, est passé à l'acte. 

"Antoine a été exceptionnel avec Patrice, en tant que médecin et ami. Il l'a accompagné jusqu'au bout", salue, 13 ans plus tard, la veuve de l'ancien défenseur, Annick Oleksiak [nouvelle femme de Thierry, dont la première épouse Lucie était décédée à l'âge de 43 ans en janvier 2011 soit deux mois après le décès de Patrice, ndp2]. Son geste, le médecin ne l'a jamais regretté. Mais il a eu du mal à le digérer. "Je ne supportais pas d'avoir fait ça. J'étais habité par la conviction judéo-chrétienne que je n'avais pas le droit de donner la mort à quelqu'un. Mais c'était un acte d'amour ! J'ai aidé un ami à mourir. Il m'a fallu un an et demi de thérapie pour m'en remettre." 

En révélant son secret, Antoine Mesnier sait qu'il prend un risque. En matière criminelle, le délai de prescription est de vingt ans. Il court, dans son cas, jusqu'en 2030. "Je m'expose à un procès ? Je veux bien aller aux assises, lâche-t-il. Je suis déjà condamné par la maladie de Charcot. La prison ne me fait pas peur."

Changer la loi. L'obsession ne vient pas de lui, mais de Serge Simon, son meilleur ami, que d'autres ont connu comme rugbyman international, consultant TV et radio, ou encore vice-président de la Fédération française de rugby. C'est à lui qu'Antoine Mesnier a annoncé en premier sa maladie. C'est à lui que le médecin a ouvert sa porte, quelques jours plus tard, alors qu'il s'était coupé du monde et s'abandonnait au whisky et à la cigarette. "Il était furieux de me voir comme ça. Il m'a dit : 'On va donner un sens à ta vie et à la mienne. On va enterrer la loi Claeys-Leonetti, on va inventer la loi Simon-Mesnier.'"

A l'été 2022, le malade en a touché un mot à Emmanuel Macron. L'échange a eu lieu au Stade de France, en marge de la finale du Top 14. Grâce à des places VIP obtenues par Serge Simon, il a claudiqué avec sa canne jusqu'au salon Elyseum. Entre deux petits fours et une coupe de champagne, il a attiré l'attention du président, fraîchement réélu. "Je lui ai dit que, s'il voulait entrer dans l'histoire, comme Giscard avec l'avortement, Mitterrand avec la peine de mort ou Hollande avec le mariage pour tous, il fallait une loi sur la fin de vie. Il a pris mon numéro et, le lendemain, un de ses proches m'appelait pour recueillir mon témoignage."

Antoine Mesnier sent que son dernier combat est en passe d'être gagné. Au printemps, le chef de l'Etat a promis un projet de loi sur la fin de vie. Le texte doit être présenté en Conseil des ministres en décembre, puis examiné au Parlement en 2024. Chez Antoine Mesnier, les produits létaux sont déjà prêts. Reste à attendre le feu vert de la loi, pour "ne pas envoyer Serge en prison".

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