Les Verts ont raté une belle occasion de sortir de la zone rouge en ne prenant qu'un point à Quevilly, suite à deux buts concédés dans la première demi-heure


En conférence de presse après le match, l'entraîneur stéphanois a souligné ce retard au démarrage : "quand on commence à jouer au bout de la 35e minute, c'est compliqué de pouvoir gagner des matchs (...) on est mal rentré dans le match, on n'a pas gagné les duels, on n'a pas mis assez d'intensité". Pourtant, c'est quasiment le même 11 de départ aligné que la semaine précédente, seul Cafaro a pris la place d'Aouchiche, blessé :
 
 
Un 4-1-4-1 avec Neyou en sentinelle devant la charnière Giraudon - Nadé, des couloirs défendus par Palencia et Silva. Un système maintenu jusqu'à la fin, les changements décidés étant du poste pour poste - l'entrée de Sow à la place d'un ailier (Rivera) en tout fin de match n'a été qu'une réponse à l'élimination de Nadé.
 
 
Si l'animation offensive n'est toujours pas huilée et si le staff attend toujours des renforts offensifs, c'est la friabilité de la défense qui inquiète, car l'attaque ne pourra pas toujours compenser. Dans les mots de Batlles: "On marque à chaque match. Maintenant, il faut éviter d’en prendre, car on ne reviendra pas à chaque fois. Notre bloc équipe doit être beaucoup plus costaud, plus performant". Mais est-ce que c'est possible avec le pressing haut tenté par son équipe, souvent coupée en deux ?
 
Par exemple, à la 22e minute, on voit bien le placement haut des 5 joueurs stéphanois les plus offensifs, qui empêchent toute sortie propre adverse :
 
 
Les 4 défenseurs et 2 milieux axiaux de Quevilly n'ont pas de solutions et finalement ils sortent de leur moitié par un jeu long...
 
 
... facilement lu par Gabriel Silva, qui jaillit et intercepte. Krasso est utilisé en point d'appui, le ballon arrive à Neyou, qui lance Cafaro en profondeur. Malheureusement, la passe est interceptée et Quevilly recommence à construire :

 
Même placement haut de la part des milieux, avec comme différence Lobry, qui reste plus bas, au marquage d'un des deux milieux adverses. Même solution tentée par Quevilly, jeu long derrière cette ligne stéphanoise...

 
... et même résultat, ballon récupéré par les Verts. Sous la pression d'un adversaire, Nadé panique et dégage loin, mais dès que les Rouennais essaient de jouer vers l'avant...

 
... les Verts interceptent, dans ce cas toujours avec Gabriel Silva. Il échange des passes avec Neyou, les Stéphanois posent un peu le jeu, avant une jolie combinaison dans le couloir gauche :

 
Lobry s'excentre, la passe de Silva casse les lignes et trouve Cafaro. Une-deux avec Lobry sur le côté, ce qui aspire le latéral droit adverse et l'ailier stéphanois est décalé...

 
... et peut centrer dans la surface, à destination de Krasso. Malheureusement, le contrôle de ce dernier n'est pas orienté dans la bonne direction et il peine à se retourner. Les projections de Lobry et Camara dans la surface lui offrent des solutions, mais la défense parvient à se dégager.
 
Une approche tactique qui cherche à empêcher l'adversaire de construire et de récupérer le ballon sur la ligne médiane. Une approche qui peut donner des résultats avec plus de précision dans les 30 derniers mètres, mais qui crée aussi un déséquilibre, car l'équipe ne défend pas en bloc. Par exemple, peu après le retour des vestiaires...
 
 
... on observe exactement le même positionnement, les 4+1 Verts empêchant les 6 Rouennais de ressortir de leurs 30 mètres. Et comme dans l'exemple précédent...

 
... le latéral stéphanois, Palencia dans ce cas, lit bien le jeu et intercepte, s'appuie sur un attaquant, Aiki, qui remet à Neyou. Les similarités entre les deux actions s'arrêtent là, car...

 
... Neyou rate complètement sa passe à destination de Gabriel Silva, qui faisait le bon appel dans son couloir. Les adversaires récupèrent le ballon et se projettent très vite, utilisant l'espace dans le dos de Palencia :

 
On observe sur cette image le positionnement de Neyou, sentinelle, de Gabriel Silva, quasiment à la même hauteur, mais aussi d'autres joueurs situés sur la même ligne, Palencia, Camara, Lobry et le latéral droit adverse. Car quatre secondes plus tard...

 
... la défense stéphanoise se retrouve en 3-contre-3 et n'est pas aidée par la sentinelle, Neyou se repliant bien moins vite que tous ces joueurs. Heureusement, les deux adversaires ne se comprennent pas et Green intercepte facilement la dernière passe.
 

Conclusions

 
Trois matchs, aucune victoire, et surtout l'ouverture du score concédée à chaque fois, toujours dans la première demi-heure de jeu (d'ailleurs les 5 buts ont tous été encaissés en 1MT). L'ASSE est une équipe à réaction, mais ça ne suffit pas pour s'imposer. A moins d'avoir une vraie force offensive, de devenir une équipe capable de se procurer plein d'occasions et d'en concrétiser. En attendant, le manque de solidité défensive devient rédhibitoire, "on sait qu'à chaque fois qu'il y a une frappe en face il y a but en ce moment" (Batlles). Les Verts affichent des ambitions dans le jeu, quitte à se découvrir derrière, mais tant que cette solidité n'est pas trouvée, il sera très difficile d'inverser la tendance actuelle...