Les Verts ont pris leur premier point en Ligue 2 contre Nîmes, au terme d'un match où ils n'ont pas pu déséquilibrer le bloc adverse.


Le premier enseignement tactique de ce match est que le staff stéphanois est prêt à adapter le dispositif tactique aux joueurs disponibles. Le 3-4-3 losange (3-3-3-1 ou 3-1-4-1-1) utilisé pendant la préparation et lors du match contre Dijon a été mis de côté, en attendant des recrues qui arriveront plus tard... au mieux. Les Stéphanois sont passés dans un système bien plus classique, un 4-3-3 :
 
 
Une défense à 4 donc, avec Giraudon - Nadé dans l'axe et Palencia et Gabriel Silva sur les côtés. Un milieu à 3 avec Neyou en sentinelle et Camara et Lobry en relayeurs. Un avant-centre, Krasso, épaulé par deux ailiers, Aouchiche et Aiki. Rien de plus classique, et ce système a été maintenu tout le match, les changements étant tous du poste pour poste.
 
Quant à l'animation offensive, elle est bien résumée par Laurent Batlles"On a beaucoup de possession mais on ne met pas nos adversaires en difficulté (...) On a décidé de mettre du rythme et on en a manqué (...) Il faut plus de justesse et de vitesse. À ce niveau, c’est difficile de marquer des buts sans cette qualité technique nécessaire".
 
L'idée était simple : les Nîmois jouant en 5-3-2, donc un seul joueur de couloir, les Verts pouvaient avoir une supériorité numérique sur les côtés, soit 2 contre 1 (latéral + ailier contre piston), soit 3 contre 2 si les milieux interviennent aussi. Avec la possession du ballon et des changements de côté, un déséquilibre peut être créé en obligeant le bloc adverse à coulisser pour compenser ce sous-nombre. Voici deux exemples où les Stéphanois ont essayé d'appliquer ces consignes, sans forcément y parvenir...
 
A la 11e minute, une attaque démarre à partir de Green, avec le ballon relayé jusqu'à Palencia via Giraudon et Camara :
 
 
Le 5-3-2 du bloc nîmois est bien visible et les Stéphanois sont à leurs places habituelles. Le ballon est gardé à droite par un échange de passes entre Palencia, Camara et Aouchiche, les trois joueurs de ce côté, ce qui aspire les adversaires libérant des espaces à l'opposé :
 
 
Une première tentative de sortir le ballon de la droite et l'envoyer vers Gabriel Silva et Aiki est faite, mais Giraudon renvoie le jeu toujours à droite, toujours avec Camara et Aouchiche...

 
... avant de changer finalement de côté. Le déséquilibre à gauche est évident, les deux joueurs de couloir stéphanois sont loin de leurs adversaires. Mais les transmissions sont lentes et quand Gabriel Silva peut enfin faire vivre le ballon...

 
... le bloc nîmois avait déjà coulissé. Neuf secondes sont passées entre les deux captures d'écran, le changement de côté n'a pas été rapide. Néanmoins, la supériorité numérique stéphanoise reste : si le latéral adverse prend Aiki et le milieu bloque Silva, Lobry se trouve libre dans un bel espace, où il est trouvé par son arrière gauche. Il ne décide pas d'orienter le jeu vers l'avant, ni de combiner à gauche...

 
... mais de se retourner et chercher d'autres solutions. Qui se trouvent à l'opposé - comme le bloc adverse avait coulissé de ce côté, Palencia et Camara sont libres à droite. Via Neyou, le premier est trouvé...

 
... et a le temps d'ajuster son centre. Malheureusement, la présence stéphanoise dans la surface adverse est faible et Krasso, même s'il touche le ballon, ne parvient pas à transformer cette attaque stéphanoise dans une vraie occasion. 
 
Un autre exemple en 2MT, à la 52e minute, où le jeu part initialement à gauche, ce qui créé de l'espace à droite pour le trio Camara - Palencia - Aouchiche :

 
Le premier est trouvé par le renversement de jeu de Nadé et il combine avec son latéral avant de lui proposer une solution en profondeur :

 
Les Verts ne sont pas en surnombre sur ce côté, car deux défenseurs et deux milieux adverses s'y trouvent. Il n'y aura pas de jeu à trois, Palencia hésite, combine avec Neyou, venu en soutien...

 
... et choisit logiquement de changer de côté. Car à gauche, Gabrien Silva, Lobry et Aiki ont de l'espace. Le changement est rapide, via Nadé :

 
Et même si le bloc nîmois coulisse, les Stéphanois se trouvent en 3 contre 2 dans ce couloir. Ce surnombre n'est pas vraiment utilisé, Silva ne participant pas à l'action, car Lobry lance directement Aiki dans un duel à 1 contre 1 avec le latéral adverse. Le jeune ailier essaye de déborder et d'éliminer, mais il n'y arrive pas et l'action verte ne donne rien.
 
Ces deux exemples illustrent l'animation offensive utilisée par les Verts lors de ce match pour chercher à déséquilibrer le bloc nîmois. Une animation simple, déjouée par la discipline tactique adverse, mais aussi par des renversements de jeu plutôt lents et parfois imprécis de la part des Stéphanois...

Conclusions

Le coach et son capitaine ont souligné un meilleur état d'esprit des joueurs lors de ce match que lors du match précédent, avec plus d'engagement et d'implication. Ce sont en effet des ingrédients nécessaires, mais pas suffisants pour gagner un match. L'effectif est très réduit quantitativement, surtout offensivement. Certains joueurs ont des lacunes techniques ou ne sont pas encore à 100% physiquement ou mentalement. Quant à la tactique, une animation offensive met des mois à être assimilée et maîtrisée - avec un effectif en complète reconstruction, ça va durer pas mal de temps avant de voir du jeu huilé du côté de Geoffroy-Guichard...