Parasar a écrit : ↑Aujourd’hui, 09:52
Assez dac avec Keiran, il y a toujours un moment quand on va au stade, qu'on voit toute cette passion autour du club, où on se dit, avec tout ça, c'est pas possible, les mecs vont se mettre minable, et on va tout emporter, donc le côté "ils ne sont pas à la hauteur de ce qu'on a fantasmé, de ce qu'on a investi" je pense est décuplé au stade.
Sinon pour répondre à Couramiaud, oui j'étais du haut de mes 12 ans 1/2 en kop contre le Racing (Sud de mémoire même si à l'époque ça ne voulait rien dire).
Et pour répondre à Wert, je ne crois pas à ton idée de biais, ça voudrait dire que tu nies à ton interlocuteur l'idée qu'il puisse avoir un avis construit, élaboré après réflexion, qu'il serait finalement prisonnier d'un truc qui le dépasse.
Pour reprendre nos 3 derniers coachs et puisque vous m'en parlez souvent :
1/ Batlles, quand il arrive j'ai un a priori très positif issu de 3 choses : son passé de joueur intelligent et de coach performant en jeunes chez nous (notamment je l'ai vu à 1 mètre de moi coacher nos u15, et à l'issue de ce match j'ai pensé qu'il finirait coach des Pros, qu'il était fait pour ça), son palmarès à Troyes, sa jeunesse et ses idées. Chez nous y a eu la cata du début, que j'ai eu du mal à lui imputer, le magnifique printemps 2023, et les 4 mois de la saison suivante => j'étais très attaché au bonhomme, mais à un moment, j'ai eu du mal avec son côté Droopy et j'ai eu le sentiment qu'il avait perdu une partie du vestiaire
2/ ODO c'est l'inverse, j'ai un a priori négatif quand il arrive, l'image d'un mec gentil mais sans envergure. Et finalement en 6 mois il nous fait remonter, j'aime son discours, sa sensibilité, bref il a su me plaire alors que ce n'était pas gagné, et j'ai adhéré à son discours de l'été 2024 et pas compris qu'on ne l'écoute pas.
3/ Horneland, quand il arrive, j'ai un fond de colère contre KSV, je me demande dans quel monde ils imaginent qu'un mec débarqué de Norvège, ne parlant pas la langue, n'ayant jamais coaché hors de son pays, va en 10 jours à la fois apprendre à connaître son groupe / choisir les recrues qui nous manquent et nous faire performer dans la durée. Bref je pense tt de suite que le pauvre Horneland est placé dans les pires conditions. J'aime son énergie, ses débuts, j'y crois un peu, puis très vite arrivent Auxerre, Nantes, ces matchs où la magie a déja disparu, et où le pauvre est confronté à nos limites. Je ne lui en veux pas même si je pense au pion encaissé contre Auxerre et me dis quand même on pourrait plus sécuriser notre jeu. Et les 3-4 mois qui suivront j'assiste de plus en plus agacé à tous ces matchs où les mêmes causes produisent les mêmes effets, et j'écoute pour les potins P², toutes ses confs, où il assume le déséquilibre, assume ne pas chercher à travailler la défense. Et on finit par 2 matchs qui m'ont terriblement marqué à GG : Monaco et Toulouse. J'en conclue deux choses :
1/ EH a des convictions, et il n'en changera jamais (il l'a dit) -> ça tout le monde sera d'accord je pense
2/ Je ne crois pas à sa tactique, n'adhère pas à ses convictions -> ça c'est plus subjectif, manifestement certains d'entre vous préfèrent l'idée qu'on reste friable, si on a la garantie d'avoir du spectacle, en gros vous adhérez au
quoi qu'il en coûte, moi non. Pour moi le résultat est le plus important.
S'il y a un biais chez moi c'est ça : j'aime qu'un coach soit absolument guidé par la quête du résultat, et si on est premier du championnat avec la 5e attaque et la 1ère défense, je préfère ça à une équipe 2e du championnat avec la meilleure attaque et la 5e défense.
Moi mon karma c'est
qu'importe le flacon pourvu qu'on ait l'ivresse. Et mon ivresse à moi c'est d'être les meilleurs.
Pour te répondre sur l'idée de biais. Je ne nie pas que mon interlocuteur " puisse avoir un avis construit, élaboré après réflexion. Je considère que l'on a tous des biais. Moi, le premier. Ton texte montre que tu en est pas exempt, mais que comme pour nous tous, la vie est une confrontation de nos biais avec la réalité. Les faits et une certaine honnêteté intellectuelle (jamais exempte d'un peu de mauvaise foi) nous oblige à transiger avec.
Désolé sur une chose par contre, mais il me semble que tu as quand même soutenu Batlles jusqu'au dernier jour, en t'insurgeant contre l'idée que le vestiaire l'ai lâché, en demandant du temps pour qu'il puisse redresser l'équipe. Tu parlais de toi comme du dernier Mohican .... Le temps efface la mémoire, Parasar
Pour ma part, j'ai un biais plutôt favorable avec Horneland comme toi tu en avais un avec Batlles. J'aime l'ambition qu'il incarne pour notre club. La possibilité d'autres horizons que ceux explorés jusqu'alors.
Quand j'étais jeune, je pensais comme toi que seuls les résultats comptaient. J'étais persuadé qu'on retrouverait notre place naturellement. J'étais guère plus vieux que toi lors du match du Racing. Il y avait une grosse tristesse, des larmes plein les yeux, mais aussi une profonde pudeur et dignité. On était persuadé que l'on reviendrait (ce n'est qu'un au revoir). Mais au fond, on est jamais revenu. Ou si on est revenu (en L1), on est jamais redevenu ce que l'on était.
Il m'a fallut en faire le deuil (un peu comme celui de l'enfance) et l'apprentissage que l'on ne serait plus jamais ce que l'on avait été. Petit à petit je me suis libéré des résultats. J'ai adoré la parenthèse Nouzaret comme beaucoup, mais la descente a été dure ... Et puis j'ai le sentiment que l'on a hiberné malgré l'époque Galtier (je savais qu'on touchait notre plafond de verre et que tout s'écroulerait de nouveau) L'arrivée du QSG m'a confirmé dans l'idée qu'attendre des résultats, ce serait désormais presque impossible pour nous.
Il nous restait d'essayer de cultiver et d'apprécier notre différence en restant fidèle à notre histoire. A quoi bon tout sacrifier au nom de résultats si au fond tu ne gagneras jamais rien (une coupe à la moustache qui n'existe plus en presque 50 ans Parasar. Le dernier titre majeur, on avait à peine 10 ans: SI on nous avait dit ça le soir du barrage contre le Racing) ?
Etre différent c'est cultiver notre personnalité, et dans notre personnalité, il y a Horneland. J'adhère à l'idée d'un jeu romantique, et c'est mon biais. Tu me diras que c'est con à mon âge ! J'assume. Ca a suffit pour emporter mon enthousiasme de vieux supporter vert aigri par ces 50 dernières années guères brillantes sur le jeu (Nouzaret, l'intermède Gasset, effectivement 3 mois sous Batlles). Soyons nous, posons les principes de notre jeu, et des résultats viendront peut être alors puisqu'au fond ils ne viennent jamais durablement sans principe.
Après, je confronte mes biais avec la réalité. Je reconnais que la première année du projet a été difficile, qu'Horneland n'a pas sauvé l'équipe de la relégation. par contre j'apprécie ce qu'il a amené au niveau des intentions et du jeu, mème si on manque de régularité et de constance. Je reconnais le moins bien depuis quelques matchs, mais je sais qu'une saison n'est jamais linéaire. J'entend vos questionnements tactiques, mais comme je ne crois pas que le coach est un demeuré sorti de ses fjords (comme le pense à ma grande honte certains ici même), je lui fais confiance, et comme toi pour Batlles, je réclame de la modération dans les jugements et du temps pour construire avant une nouvelle fois de tout déconstruire.
Et surtout, j'espère que si Horneland doit sauter un jour, Kilmer ne renoncera pas et ne déviera pas du chemin emprunté. On ne peut pas passer impunément de Gasset à Puel (et je considère elles deux comme respectables). C'est finit le temps ou l'entraineur faisait le projet et où la direction se cachait derrière eux.