NomDeStade a écrit : ↑11 juil. 2024, 09:57
___ a écrit : ↑11 juil. 2024, 07:21
ForeverGreen a écrit : ↑10 juil. 2024, 23:40
NomDeStade a écrit : ↑10 juil. 2024, 21:18
ForeverGreen a écrit : ↑10 juil. 2024, 18:59
Alcom a écrit : ↑10 juil. 2024, 18:29
ForeverGreen a écrit : ↑10 juil. 2024, 18:23
Au général, plus l'écrémage se fait, et plus ça ne ressemble à rien. Derrière les 4 costauds, t'as 5 équipiers, 1 leader et 2 mecs dont les meilleurs places sur un GT sont respectivement 16ème d'un Giro (il y a 5 ans) et 22ème d'un Giro.
Avec Bilbao qui craque, malade, les coureurs à moins dans les 10' pour jouer le Top10, outre Ciccone et Gee dont j'ai rappelé le maigre pédigrée sur 3 semaines (ce sont de bons grimpeurs, mais pas des mecs en mesure de viser le Top10, normalement), ce sont Gall, Buitrago (normalement n°3 de son équipe), Healy (

), Cras et Romo (et, allez, Mas, mais qui est désormais derrière son équipier). C'est lunaire. S. Yates est à 12'18" du Top10, Martin à 13', Meintjes à 18'19", Carapaz à 30'13", Lutsenko à 1h27'8", Gaudu à 1h27'42".
Y a intérêt à ce que Vinggo ne tue pas trop vite la lutte pour le jaune, parce que la souvent excitante lutte pour les accessits risque de ne ressembler à rien (voire ne quasiment pas exister, si Ciccone et Gee ne tiennent pas la distance et qu'il n'y a plus que des équipiers dans ces eaux-là).
C'est ce qui arrive quand 4 équipes concentrent tous les meilleurs coureurs du circuit. Pas étonné pour ma part.
Je pensais même qu'il y aurait plus d'UAE dans le top 10.
N'empêche, des Mas, Meintjes, S. Yates, Gaudu et Carapaz étaient capables de faire Top10, d'être à la bagarre avec des Landa ou A. Yates quand ceux qui se concentrent désormais sur 4 équipes étaient dans plein d'équipes différentes. Ce qui change, déjà, c'est qu'ils sont tous alignés en même temps (et sûrement qu'ils sont mieux gérés que quand Movistar mettait 3 leaders).
C'est aussi que tous ceux qui auraient pu lutter pour le Top10 passent à côté de leur Tour. Peut-être aussi que l'impression dès le départ que le podium est inaccessible a fait lâcher la lutte pour le général à certains, mais quand on voit Yates, Mas ou Meintjes tenter de s'accrocher aussi loin, ça donne pas la sensation de gars qui se laissent décrocher parce qu'ils ne jouent rien.
Après il y a quand même 2 phénomènes qui explosent tout aussi. Si tu les enleves, le classement serait bien plus resserré globalement.
Ce que je pointe, ce n'est pas forcément un classement qui ne soit pas assez serré, c'est qu'il le soit principalement entre équipiers qui ne vont pas faire la course (avec par ci par là des coureurs qui ne semblent pas taillés pour rester 3 semaines à cette place).
Peut-être qu'on arrive aussi à un point où plus personne ne veut faire perdre d'énergie à ses coureurs pour jouer une 5e place au général.
Possible en effet. Après je trouve que le cyclisme s'oriente quand même vers un léger problème d'intérêt sportif - mais en soit, le public n'a pas l'air de trop s'en plaindre.
Voir Pogacar doubler les 2 tours, écraser toutes les courses auquel il a participé entre temps, même si il a allégé son programme d'ensemble & Vingegaard qui dit lui-même qu'il ne peut pas être dans une très grande forme avec si peu d'entraînement, autant se balader face aux autres c'est quand même stratosphérique.
Donc il est tout à fait possible que les autres ne cherchent même plus à se battre.
Il y a pourtant un sacré intérêt sportif cette année: Vingegaard ou Pogacar en jaune à Paris ? Il y a du suspense, ce Tour n'a rien à voir avec les années Armstrong. Le problème c'est que le grand public en France vit toujours dans la nostalgie d'une époque révolue et révolue depuis au moins 30 ans maintenant. Parce que oui dans les années 90 il y avait encore Leblanc, Virenque ou Jalabert mais la France ne dominait plus rien. Maintenant le grand public français a les mêmes réactions que ces Britanniques qui suivaient le tennis de loin et qui en 1992 se demandaient ce que faisait Goran Ivanisevic en finale de Wimbledon: "il vient d'où lui? Il joue au tennis dans ces bleds là? Ils sont pas en guerre au fait? Et pourquoi que nous ça fait 50 ans qu'on le gagne plus, Wimbledon?" Le problème c'est que dans le cyclisme LeMond et Roche et même Anderson ont enclenché un processus dans les années 80 et que la "globalisation" a fait le reste. Le Tour n'est plus l'apanage des franchouillards à bob Ricard, c'est maintenant un évènement de classe mondiale-quand les Africains et les Asiatiques seront vraiment dans la place, la possiblité d'avoir un vainqueur français deviendra "statistiquement" quasi nulle. Au début des années 1980 le groupe Amaury a senti que le Tour avait un grand potentiel économique à l'international... Petit à petit, ils ont créé un monstre et le monstre international a maintenant bien du mal à satisfaire son public local.
Le "léger problème d'intérêt sportif" il était bien plus grave quand le cyclisme se résumait à 4 ou 5 pays avec quelques individualités plus ou moins exotiques se mêlant parfois aux débats. La domination d'Hinault passait très bien en France, ces doublés Giro-Tour ou Vuelta-Tour, Guimard tenant le milieu du vélo d'une façon que Plugge ne pourrait imaginer même en rêve, tout cela passait crème. L'incroyable domination de Fignon et de Renault en 1984 n'a jamais éveillé la moindre "suspicion" chez le jeune Platoche. La toute puissance de l'équipe La VIe Claire en 1985 ou 1986, avec un budget quatre fois supérieur à celui de ses concurrents lui paraissait sans doute normale. Aujourd'hui, "ze tables have turned". DAns les coulisses, les Anglo-Saxons ont progressivement gagné du terrain et aujourd'hui ce sont eux qui tirent les ficelles et ils ont plein de projets anti-cyclisme de papa: One Cycling, Velon... ASO et l'Italien RCS ont encore la main, mais pour combien de temps ?. Les Néerlandais, qui ont toujours été les alliés naturels des Anglo-Saxons, roulent avec eux. Seul Lefévère a résisté à une époque mais en même temps, Lefévère c'est un peu ton oncle bourré à la fin du repas qui t'explique que la modernité forcenée, ça n'a pas que du bon et que le cyclisme est un sport de traditions et que... Lefévère aussi c'est déjà le passé (L'an dernier, il était prêt à fusionner avec Jumbo-Visma, en d'autres termes à vendre son âme très pure de Flamand d'origine italienne.)
Le présent et l'avenir, c'est qu'il n'y a plus d'équipe italienne en World Tour que les meilleurs Espagnols s'expatrient. Les groupes sportifs français sont toujours là mais condamnés aux seconds rôles et tentent d'exister en lançant des jeunes et/où en tablant sur des coureurs de deuxième rideau/en fin de carrière et... ça ne marche pas si mal en fait. Il y a toujours un vivier, ce n'est plus celui d'il y a 50 ans mais il y a toujours des jeunes qui arrivent. Déjà là, avec Martinez, V. Paret-Peintre et Grégoire on a potentiellement trois stars mondiales du cyclisme de 2028. Bien sûr, si c'est le cas, ils partiront sans doute vivre leur vies dans des grosses équipes étrangères qui paient mieux et qui ont jugé utile de rester loin du MPCC (A ce propos, Zingle va sans douter passer un "palier important" l'an prochain chez Visma) mais les Français seront toujours là. Platoche pourra à nouveau s'enthousiasmer parce que les champions français, ce ne sont pas des robots comme les méchants étrangers. Platoche, il avait beaucoup aimé quand Alaphilippe a terminé 5ème du Tour il y a trois ans... Et non, non, non, ce n'était pas du tout une performance douteuse réalisée dans une équipe à la réputation douteuse.