séléctionnez une date pour un autre éphéméride

Nombre de supporters se rappellent de Daniel Sanchez comme d'un entraîneur dévoué, adjoint d’Elie Baup avant de voler de ses propres ailes mais peu se souviennent qu’il a également porté le maillot vert en tant que joueur.
Retour sur une carrière bien remplie autour de laquelle l'ASSE n'était jamais bien loin...


Daniel Sanchez voit le jour le 21 novembre 1953 à Oujda (Maroc). Il commence le football très jeune, en pupille à Nîmes, où ses parents se sont installés après l'indépendance de l'Algérie. Il y reste trois ans durant. Ces parents déménagent alors à Nice où il intègre un club célèbre, le club formateur du Sphinx lui-même: le Cavigal de Nice.

Pied noir certes mais pas pied carré, le jeune Sanchez parvient en 1972, après deux années stagiaire, à passer professionnel à l’OGCN, lequel ne pouvait pas laisser passer un attaquant de ce calibre, déjà international junior au Cavigal. Il débute notamment sous les ordres d’un certain… Jean Snella (signe annonciateur d’un destin en Vert) et reste huit saisons à Nice. Daniel Sanchez a d'ailleurs la chance d’évoluer pendant 7 saisons professionnelles avec quelques joueurs émérites: Guillou, Huck, Katalinski, Baratelli, Bjekovic ou encore… Hervé Revelli.
Nice jouant souvent les premiers rôles pendant cette période faste, terminant même par deux fois vice-champion de France mais ne remportant aucun titre, Daniel Sanchez épouse la trajectoire de son club et échoue en finale de Coupe de France en 1978 face au Nancy d’un certain Michel Platini. Même s'il l'ignore alors, ses plus belles années de joueur sont déjà derrière lui.


Daniel Sanchez, un homme venu du Sud (via OldSchoolPanini)

En 1980, après deux saisons laborieuses sur la Côte d'Azur, Daniel décide de changer d’air et part au Paris Saint-Germain. Il n’y reste qu'une année et n'y est que rarement titulaire, barré notamment par l'Ange Vert, Dominique Rocheteau. Il y remporte certes une Coupe de France en 1982, sa première comme la première du club parisien mais n'est pas retenu pour jouer la finale mythique contre l'ASSE. C'est une profonde cassure pour lui. Il décide alors de quitter le club parisien pour de bon.
Ca tombe bien: à l'orée de la saison 1982-83, il est appelé à la rescousse par un ancien coéquipier niçois exilé à Mulhouse: Jean-Marc Guillou. Le FC Mulhouse vient d'accéder à la D1 mais sait qu'il va peiner à y rester. Sanchez reçoit donc la mission d'aider ce petit poucet à se stabiliser dans l'élite. Pourtant, malgré une saison pleine, notre buteur ne marque que 3 buts et termine lanterne rouge du championnat. Cette tentative de sauvetage n'aura duré qu’une seule année pour lui.


D. Sanchez (milieu, 3e à droite) dans l'effectif parisien de la belle saison 1981-82

C'est à ce moment précis qu'il découvre le Forez, et son équipe stéphanoise en pleine décrépitude, conséquence de l’affaire de la caisse noire. Au sein d'un effectif moyen et d'un club en pleine tourmente qu'il rejoint faute de mieux à l'été 1983, il dispute en deux saisons, 65 matches sous le maillot vert, pour 7 réalisations. Sa première saison est une année difficile (5 buts à son actif), les Verts terminant 18e et se trouvant relégués. Lors de la seconde, en 2e division, il est fortement mis en concurrence par Roger Milla et autres Ribar et Bellus. Les Verts loupent la montée de peu et lui perd rapidement sa place. Il doit migrer vers l’AS Cannes en 1985 où il restera jusqu’en 1987 et y achèvera sa carrière de joueur sur une montée dans l’élite. Une belle touche positive pour ponctuer une carrière à la trajectoire descendante.


Daniel Sanchez en 1984 avec l'ASSE en D2

Mais si effectivement, Daniel Sanchez joueur a lentement baissé de standing avec le temps, c'est tout l'inverse qui l'attend lorsqu'il décide d'embrasser la carrière d'entraîneur. Alors qu’il lui restait encore un an de contrat sur la Croisette, le club voisin mais néanmoins ennemi de l'OGC Nice, lui propose d’intégrer son centre de formation en tant qu'éducateur. De 1987 à 1990, il devient donc le coach des -18 ans (les Aiglonnets) puis est nommé en 1990 directeur du centre de formation et entraîneur de la CFA, et ce jusqu’en 1994. Il dirige la génération des Collet, Letizi, Ipoua… ainsi que Jérôme Alonzo.
Mais le club azuréen est alors en pleine déconfiture et après être devenu son adjoint, Sanchez succède à Albert Emon à la tête de l'équipe première lorsque ce dernier est limogé courant 1996. Ce challenge ne dure que six mois et prend brutalement fin lorsque le club est vendu à Milan Mandaric qui chamboule l’organigramme en place et le licencie du jour au lendemain en décembre 1996. Soit dit en passant, cette direction abandonnera le club six mois plus tard dans un état déplorable.

Daniel Sanchez décide alors de changer de culture et devient en 1997, assistant manager, puis manager général du club des Nagoya Grampus Eight, au Japon. En 2000, il prend une année sabbatique, supervisant les adversaires de l'équipe nationale nippone pour Philippe Troussier puis intègre le staff des Girondins de Bordeaux en 2001 où il reste pendant 2 ans comme superviseur-recruteur, adjoint d’Elie Baup. Courant 2003 jusqu’à juin 2004, il mène une courte expérience comme entraîneur général de l’Académie de Moscou.


Sanchez s'occupe d'assister Elie Baup à l'ASSE de 2004 à 2006

Enfin, en juin 2004, son ami Elie Baup, passé chez les Verts, fait appel a lui pour devenir son premier adjoint. C'est alors l'occasion pour Sanchez de retrouver un autre club où il a joué mais avec le regard d'un technicien. Ses deux saisons auprès de Baup lui permettent de se frotter aux exigences techniques et physiques de la L1 mais lorsqu'à l'été 2006, ce dernier quitte le navire pour rejoindre Toulouse, il décide de ne pas le suivre et se retrouve sans club. Il attend une vraie opportunité de faire ses preuves en France.
Cette opportunité viendra d'Indre-et-Loire où le Tours FC lui propose le poste d'entraîneur.


Expérience concluante à Tours entre 2007 et 2011

Le club de National est ambitieux et possède une belle génération de joueurs prometteurs, dont notamment le futur international Laurent Koscielny ainsi que le futur goléador de Montpellier et de l'équipe de France: Olivier Giroud, qu'il fait venir d'Istres. Dès sa première saison, Sanchez emmène Tours en L2 en terminant vice-champion de National, puis accède à la 6e place de l'antichambre de l'élite la saison suivante. Après 4 ans à Tours, le club est stabilisé et Sanchez est nommé meilleur entraîneur de L2. Les offres de L1 commencent à affluer: il décide de choisir le Nord en rejoignant Valenciennes, succédant ainsi à d'un autre ancien Vert parti sous des cieux plus cléments: Philippe Montanier. Il n'y passera que deux saisons et demi: après deux exercices délicats mais sans frayeur (12e puis 11e), il assiste à l'exode de ses meilleurs joueurs et paye un début de saison 2013-14 catastrophique de ses hommes. Le 14 octobre 2013, il est remercié et remplacé par le belge Ariel Jacobs. Le mal est trop profond et le VAFC finira 19e avec 23 défaites.


Daniel Sanchez à Valenciennes, l'histoire d'un mauvais timing

Sans club pendant quelques mois, Daniel Sanchez en profite pour se ressourcer et renoue avec ses origines africaines en juillet 2014 lorsqu'il s'engage avec le Club Africain de Tunis (Tunisie) où il trouve l'occasion de rebondir à nouveau, en réussissant à décrocher le titre de champion de Tunisie dès sa première saison.
Mais après un automne 2015 difficile, il quitte le club sur une défaite dans le derby tunisois. L'occasion de mettre un terme à sa carrière sur cette dernière expérience et de goûter enfin aux joies d'une retraite bien méritée...