Et Geoffrey enflamma Geoffroy

12/03/2025
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Dans un entretien paru aujourd'hui sur le compte instagram du journaliste Timothé Crépin, Geoffrey Dernis est revenu des étoiles plein les yeux sur ses vertes années marquées par son fameux but victorieux contre l'OM le 6 octobre 2007.

"Il me restait un an de contrat au LOSC. Je discute avec Claude Puel, il me dit qu’il veut me prolonger. Mais à ce moment-là j’ai Saint-Etienne qui tape à ma porte. Moi j’ai 25 ou 26 ans, je n’ai connu que le LOSC mais je suis dans un confort. J’aurais pu rester dans mon club formateur mais j’avais envie de grandir. Saint-Etienne, on connaît la ferveur, on sait ce que ça représente. Ce n’est pas n’importe qui qui vient taper à ta porte. Quand je les écoute, ils veulent rebâtir un club pour jouer les Coupes d’Europe. Je me dis que c’est le moment pour moi de me mettre un challenge, de sortir de mon confort pour aller vivre cette ferveur et essayer d’accrocher quelque chose là-bas. J’en discute avec ma femme, je lui dis que j‘ai envie d’y aller et de prouver à moi-même que je peux réussir ailleurs. On prend la décision de partir comme ça pour 3 ans à Saint-Etienne. Et j’ai passé 3 années merveilleuses.

Le gros souvenir en vert, c’est mon but contre Marseille. Tout le monde m’en reparle chaque année (rires). Je fais partie des souvenirs de Saint-Etienne – Marseille. A ce moment-là, je suis un peu en conflit avec Laurent Roussey. Je suis écarté le match précédent. J’estime ne pas être dans mes torts, lui non plus donc on se fâche un petit peu. Pourtant, on s’aime fort, mais bon, ça fait partie du football. Il ne m’avait pas convoqué le match avant Marseille. Il me rappelle pour la réception de l’OM en me stipulant que je n’allais pas débuter le match. Il m’a dit : "écoute, je te mets sur le banc, t’as fait une bonne semaine, on verra ce qui va se passer pendant le match."

Je suis sur le banc, je rumine. Je n’ai qu’une envie, c’est de jouer. Le match est très beau, on faut un super match. Je pense qu’on doit mener au score mais même Marseille a eu plein d’occases. Le match en lui-même est très, très bien. Je rentre à une vingtaine de minutes de la fin. A ce moment-là, je me dis : "il faut que je sois dans tout ce qu’on fait les joueurs. Je les ai vus se défoncer, je ne peux pas faire moins." Marseille finit à 10, et arrivent les dernières secondes du match. Le ballon part en touche. Le réflexe que j’ai, c’est de lever les yeux pour regarder le chrono. Et je vois 92 :30, un truc comme ça. Je sais qu’il reste 30 secondes à jouer car il y a 3 minutes de temps additionnel.

Le ballon revient vers moi. Quand il arrive, j’ai encore en tête le fameux tableau d’affichage. Je me dis : "de toute façon, c’est la dernière occasion." Je revois l’action comme si c’était hier. Quand je contrôle le ballon, je vois Blaise Matuidi qui fait un appel sur ma gauche et qui emmène le défenseur. En fait par son appel il me laisse l’espace. Là, je me dis : "allez, tu sais quoi, c’est la dernière cartouche, j’arme, je mets tout ce que j’ai." Le ballon part super bien, ça fait barre rentrante. Je crois qu’elle entre à la 92:58 donc il restait à peine 2 secondes.

A partir de là, je pense que je n’ai jamais entendu un stade comme ça. A Geoffroy-Guichard, il y a eu un impact énorme, ça a fait un bruit monumental. J’en garde un souvenir extraordinaire. Ce qui est rigolo, c’est qu’aujourd’hui lorsque je croise des gens quand je suis sur Sainté, la première chose dont on me parle, c’est de ce but contre Marseille. J’ai été aimé, adoré des supporters stéphanois et notamment à Montpellier où il y en a beaucoup. Et j’ai été détesté par les supporters marseillais (rires).

Je resterai toujours marqué par la ferveur des supporters stéphanois. Le parcage visiteurs était toujours plein. Même dans les moments difficiles les supporters étaient toujours là. Parfois ils étaient… je ne vais pas dire virulents mais mécontents, à juste titre. Quand ton équipe n’a pas de résultat, t’as quand même le droit de montrer ton mécontentement. Mais ils n’ont jamais été méchants. Ils ont toujours été là.

La première fois que j’ai joué à Geoffroy-Guichard, j’étais avec Wasquehal, les Verts étaient en Ligue 2. Je ne pense pas qu’à cette époque Wasquehal était l’équipe qui attirait le plus de monde dans un stade, on ne va pas se mentir. Mais il y a 25 000 personnes. Je me dis : "waouh !"  On est Wasquehal, un tout petit club, ce n’est pas une affiche, et t’as 25 000 spectateurs. Tu te dis : "ah ouais, Saibt-Etienne, c’est quelque chose !"

Le tout premier entraînement que je fais avec Saint-Etienne, à L’Etrat, c’est juste un footing, il n’y a rien de particulier. Je vois qu’il y a au moins 1000 personnes autour du stade qui viennent voir l’entraînement, les nouveaux joueurs et nous souhaiter une bonne saison. Tu t’arrêtes pour prendre des autographes, pour parler avec les gens. Et j’apprends qu’il y a des gens qui viennent  3 ou 4 jours en vacances à Saint-Etienne car c’est des passionnés, juste pour venir voir des joueurs. Là je me dis : "ah ouais, là c’est costaud quand même !"

Le jour où on se qualifie pour l’Europe, on gagne 4-0 contre Monaco le dernier match à domicile, il fallait un faux pas du LOSC je crois qui avait perdu à Lorient. On finit 5èmes, on n’est pas non plus champions de France ni rien mais on se qualifie pour l’Europe, je crois que ça faisait 30 ans que Saint-Etienne l’attendait. Les gens étaient très heureux. Dans la semaine je vais manger dans un petit restau à côté de la maison où j’allais parfois manger des pâtes, des pizzas avec les filles. Je viens pour payer et le mec me dit :"non, non, vous ne payez pas, c’est la maison qui vous l’offre. Merci pour tout, merci pour cette saison, merci pour la Coupe d’Europe." Moi j’insiste, "je viens, je paye." Bon, je n’ai jamais pu payer, il n’a pas voulu (rires)

Quelques jours après je me balade dans la ville avec ma fille et ma femme. On passe devant une petite boutique de bijouterie fantaisie. La personne sort, vient, me demande une photo. Pareil, il ma dit : "Merci, bravo pour cette saison, c’est extraordinaire, on a une équipe de fous, on retrouve l’Europe, merci pour tout. Venez, prenez ce que vous voulez dans ma boutique pour Madame, une bague, une boucle d’oreille, c’est moi qui vous l’offre."J’ai refusé, j’ai pris quelque chose et cette fois j’ai réussi à payer (rires).

Les Stéphanois sont comme ça, ils n’oublient pas. Je suis lié d’amitié avec une personne à Saint-Etienne donc j’y vais régulièrement. Il vient sur Montpellier aussi. Quand je suis sur Saint-Etienne, je vais toujours le voir, on va toujours voir un petit match à Geoffroy. Les gens viennent te voir. Pas comme avant car j’ai moins de cheveux, je vieillis. Forcément, il faut essayer de remettre le contexte. Mais souvent les gens sont assez cools avec nous quand on y retourne."

 

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