Salif Keita : immense joueur, petit salaire

09/08/2022
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Jeune Afrique a mis à l'honneur hier celui que les anciens considèrent comme le meilleur joueur de l'histoitre de l'ASSE avec Rachid Mekhloufi : Salif Keita. L'hebdomadaire rappelle aussi bien les conditions de sa rocambolesque arrivée que les raisons financières de son départ. Extraits.

"Au Mali, en ce chaud mois de septembre 1967, un jeune joueur de 20 ans prépare discrètement ses affaires pour s’offrir une escapade en France, contre l’avis des dirigeants du Real Bamako. Salif fils d’un camionneur, est déjà considéré comme une star locale, et peut-être même comme le meilleur footballeur de l’histoire de son jeune pays, alors indépendant depuis seulement sept ans.

À une époque où les informations sur le football africain arrivaient au compte-gouttes sur le Vieux Continent, Keita peut compter sur un Libanais installé à Bamako, accessoirement supporter inconditionnel de l’AS Saint-Étienne, pour faire sa promotion. Charles Dagher, c’est son nom, a ses entrées dans le club forézien et finit par convaincre Roger Rocher, le président des Verts, pourtant réputé proche de ses sous, de payer un billet d’avion au prodige malien.

Prudent, Keita passe par le Nigeria puis par Monrovia, la capitale du Liberia, pour éviter de se faire reconnaître par un employé de l’aéroport de Bamako. « À cette époque, il était très compliqué pour un Africain de venir en Europe. D’ailleurs, mes dirigeants ne voulaient pas que je parte », rappelle-t-il. À Monrovia, il se fait voler tous ses effets personnels, à l’exception de ce précieux billet d’avion. Mais la suite de son périple est digne d’une comédie.

Alors que l’appareil doit atterrir à l’aéroport du Bourget, où l’attendent les dirigeants stéphanois, un épais brouillard oblige le pilote à poser son avion à Orly, au sud de Paris. Livré à lui-même, sans un sou en poche, Keita hèle premier taxi qu’il aperçoit et lui demande de le conduire à « Geoffroy-Guichard, Saint-Étienne», à 500 km de là. Roger Rocher règle la facture de plus de 100 francs – une petite fortune à l’époque – en se disant que ce jeune footballeur commence à lui coûter cher.

Mais la suite ne fera pas regretter au président des Verts ces menus investissements. L’entraîneur de l’ASSE, Albert Batteux, couvre d’éloges le jeune attaquant, et Keita, qui joue d’abord avec l’équipe juniors puis avec la réserve, empile les buts. En novembre 1967, pour ses débuts en Division 1, il marque contre Monaco. L’histoire passionnelle entre Saint-Étienne et celui que l’on surnomme désormais la « Panthère Noire » vient de débuter.

« Cela n’a pas été facile au début. J‘étais jeune, il fallait que je m’adapte au climat, à la nourriture, au football français », confie-t-il aujourd’hui. Malgré son indéniable talent, Keita doit patienter avant de signer son premier contrat professionnel, et son salaire fera longtemps partie des plus modestes de l’effectif stéphanois.

Après avoir remporté trois fois le championnat (1968, 1969 et 1970), deux fois la Coupe de France, Keita, lassé de ne pas être considéré à sa juste valeur par Roger Rocher, décide de quitter Saint-Étienne pour rejoindre Anderlecht en Belgique. Rocher saute dans un avion pour Bamako, où le Malien passe ses vacances et réussit à convaincre le footballeur de rester deux saisons supplémentaires – lors de la première d’entre elles, Keita inscrit 42 buts.

Mais le profond différend financier qui l’oppose à son président se conclut par un inévitable clash : Keita s’engage avec l’OM, le grand rival de Saint-Étienne au début des années 1970. Fou de rage, Roger Rocher porte l’affaire sur le terrain juridique et parvient à le faire suspendre pour six mois. Las, Rocher n’imagine pas qu’à l’occasion d’un Marseille–Saint-Étienne (3-1), devenu légendaire depuis , Keita inscrit un doublé face à son ancienne équipe. Il se précipite alors vers la tribune où est installé le président stéphanois et lui adresse un bras d’honneur."

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