4 matchs sans victoire et pas encore la crise ? Tant mieux, mais il serait de bon ton de ne pas jouer longtemps à ce petit jeu où celle-ci pourrait bien poindre le bout de son nez. Avec une équipe décimée, les Verts affrontent Metz, mais qu'est-ce, Metz ?


1- Le parcours

Le FC Metz s'est maintenu en L1 ! Ce qui constitue déjà une sacrée performance pour une équipe qui avait réussi à descendre 5 fois sur ses 8 précédentes saisons en L1. Et dans la lancée de ce maintien, les Lorrains réussissent un bon début de saison. Certes, ils ne figurent qu'au 14ème rang, 2 points derrière les Verts, mais c'est quelque peu en trompe-l’œil.

D'une part, parce que le calendrier messin était dantesque en ce début de saison. Monaco, Lille, Paris, Marseille en 5 journées, ce n'est pas exactement ce que l'on appelle un cadeau. Pourtant, les Grenats ne sont pas sortis fanny de ces rencontres (1 petit point seulement, toutefois, contre les Phocéens), mais surtout, ils ont fait bonne figure, ne perdant les 3 autres rencontres que d'un but. Perdant au passage 4 points dans les 5 dernières minutes contre Lille, Paris puis Marseille.

Ensuite parce que la dynamique, depuis ce début de saison injouable, est clairement positive. Les Messins restent ainsi sur 4 matchs sans défaite, 2 victoires à domicile, 2 nuls à l'extérieur. Or, pas de bol, on se déplace à Saint-Symphorien. Notons enfin pour être précis que les matchs du FC Metz ne sont pas particulièrement prolifiques, puisqu'il s'agit tout à la fois, au début de cette journée de championnat, de la 4ème défense et de la 16ème attaque. Ce qui reste un point positif pour la défense expérimentale qu’alignera Claude Puel. Au final, seul Bordeaux compte moins de buts (12) au cours de ses rencontres que Metz (14) (contre 19 sur les matchs des Verts, à titre d'exemple).

 

2- L’effectif

Un effectif plutôt restreint, des jeunes pour faire le nombre, des tricards ou presque, des joueurs dont la saison est déjà terminé. Saint-Étienne ? Non, Metz !

Dans les buts, c'est un visage connu, l'ancien Strasbourgeois Oukidja gardait déjà les cages lorraines la saison dernière, et sera cette fois doublé par un ancien latin Marc-Aurèle Caillard. En défense, l'effectif plutôt limité en nombre est assez clair quant à la ligne titulaire, avec une charnière composée des inamovibles Bronn et Boye, vétéran (33 ans, seul joueur de champ plus âgé que le tout juste trentenaire Pajot) au passage également capitaine, Centonze à droite et Udol, enfin débarrassé de ses blessures à répétition (puisqu'on a commencé par une comparaison avec les Verts, pourvu que cela en inspire certains...). Tellement inamovibles que seuls deux autres joueurs ont été titularisés en défense depuis le début de saison, Fofana, profitant d'un axe central renforcé, à 3 éléments, et Delaine prenant le rôle de piston à l'une des occasions de ce système sus-cité. Il faut dire qu'hormis en réserve, il n'y a plus grand monde. Si ce n'est Kouyaté, plutôt défenseur central mais pouvant dépanner à droite (comme Bronn), un côté ou Centonze enchaîne d'autant plus facilement qu'il n'a, tout simplement, pas de vraie doublure ! Terminons tout de même par une grosse pensée pour Manuel Cabit, qui ne retouchera probablement plus jamais à un ballon de football, mais que nous soutenons dans son rêve de pouvoir remarcher.

Au milieu de terrain, le choix est également restreint mais la donne rendue plus incertaine par la variété des systèmes utilisés depuis le début de saison, entre milieu à 2, milieu à 3 pointe basse ou milieu à 3 pointe haute. Reste que 3 joueurs se détachent, dont deux anciens Verts, Pajot (6 titularisations) et Maïga (4 titularisations) en plus du compagnon de ce dernier en sélection ivoirienne, Angban (6 titularisations). Derrière, les seules solution sont N'Doram, blessé depuis le début de saison, Fofana remonté d'un cran depuis sa défense ou Boulaya en pointe haute, puisque Poblete est tricard et que le jeune Sarr, arrivé cet été de Génération Foot, n'a jamais vu mieux que le banc.

Devant, c'est la douche froide, Niane, auteur de 85% du peu de buts inscrits par Metz, s'est fait les croisés. Or, à ce poste de pointe, pas vraiment de doublure. Alors, Nguette et Ambrose, qui ont déjà occupé le poste font figure de favoris pour se disputer ce rôle. Avec un avantage pour le premier lors de la dernière rencontre. L'avantage, c'est que sur les côtés, il y a du monde pour leur permettre de se décaler dans l'axe. Si l'absence de Nguette, joueur le plus utilisé jusque là comme ailier (5 titularisations), pourra être compensé par le retour de blessure de Vagner, pas encore disponible depuis le début de saison mais dans le groupe contre Saint-Etienne, 5 autres joueurs ont été titularisés sur les côtés. Le favori pour compléter le trio offensif est Boulaya (s'il n'officie pas au milieu), Ambrose a donc occupé le poste comme les jeunes Tchimbembe et Gueye (lui aussi arrivé cet été de Génération Foot). Ce fut même également le cas de Maïga. Notons que les jeunes Maziz et Yade ont également effectué des entrées dans le secteur offensif messin, alors qu'Adama Traoré, 19 sélection avec le Mali mais aligné seulement 2 fois par Metz depuis son arrivée il y a deux ans, a récemment retrouvé une place sur le banc depuis son statut de tricard.

 

La compo probable : En plus de Niane, seuls Ambrose et N'Doram sont absents, ce qui n'empêche pas de pouvoir deviner une esquisse de composition où il semble prématuré de trouver Vagner :

Oukidja – Centonze, Bronn, Boye, Udol – Angban, Maïga, Pajot – Gueye, Nguette, Bouyala

 

3– Souviens-toi la dernière fois

Ou pas. Une défaite 3-1 au goût amer. 55% de possession de balle, 18 frappes (dont 13 cadrées ou déviées) contre 10 (dont 6 cadrées ou déviées), une énorme occasion avant chaque but messin, une défense en bois (probablement le match qui a cramé Trauco aux yeux de Puel), quand rien ne va... Si on ajoute, en plus, un duo Nguette (buteur, passeur puis buteur) – Diallo (passeur puis buteur) en feu, cela donne une défaite aussi nette que frustrante. Tellement frustrante qu'elle se retrouve au 3ème rang des pires matchs de la saison dernière au palmarès des Poteaux d'Or.

Pourtant, le match aller était un sacré concurrent avec la défaite, là aussi au bout, assortie d'une purge des grands jours. Si on remonte plus loin ? Encore une défaite, 3-0, cette fois, à Saint-Symphorien, pour une des premières de Gasset, dernière déroute d'un début de saison 2017-18 affreux. Bref, avec un nul en 2017, c'est donc en 2015 qu'il faut remonter pour trouver une victoire en terre messine, 1-3, grâce à Gradel, Erding et Mollo, ça paraît décidément sacrément loin, même si deux ''survivants'' de cette rencontre seront présents demain, Hamouma et KMP.

 

4- Le joueur à suivre

Dans un début de saison où les Messins plantent peu, alors que leur seul goléador est sur le flanc et où les Grenats sont, en revanche, solides derrière, il serait intéressant de se pencher sur la défense. Alors, oui, on aurait voulu évoquer l'importance de Lacroix quand on évoque Metz, malheureusement pour nous, le jeune axial de 17 ans n'a pas encore fait son baptême en L1, même si on ne doute pas de la révélation que ce sera dans le futur.

Alors, nous nous rabattrons sur Bronn, une fine lame aiguisée qui s'est imposé avec une facilité déconcertante dans la défense messine. Arrivé en janvier 2019, le franco-tunisien était non seulement immédiatement titulaire, mais en plus il transformait les performances défensives de sa nouvelles équipe qui n'encaissait plus que 7 buts sur ses 9 derniers matchs après en avoir concédé 28 lors des 19 premières journées.

Il faut dire que l'international tunisien apporte une profil parfait pour cette défense messine. Alors que la paire Boye-Sunzu était composée de deux bons joueurs pour la L1, la complémentarité n'était pas évidente entre deux joueurs d'expérience, solide physiquement mais manquant de vélocité, Bronn a amené son profil de joueur polyvalent, pouvant évoluer sur un côté de la défense et donc bien plus rapide. Mais Bronn, ce n'est pas que ça, solidité, sérénité, intelligence de jeu, habilité technique. Un vrai facteur X. Dont il faudra rappeler qu'il porte à une lettre près le nom d'une ville de banlieue de la banlieue, histoire de chauffer à blanc nos attaquants !