Article du Progrès (avril 2011)
Hervé Didier avait prévu depuis longtemps un stage de formation à la campagne pour les féminines de l'ASSE sans avoir encore connaissance de leur fabuleux parcours. Se retrouver en demi-finale du Challenge France n'était pas spécialement au programme mais y être est la récompense d'une année sportive bien menée.
- Hervé Didier, pourquoi avoir choisi Saint-Romain-le-Puy pour cette «mise au vert» ?
La possibilité de nous entraîner sur les pelouses du FCI Saint-Romain-le-Puy nous a été proposée par le maire Serge Bérard. Le président du club de foot met ainsi à notre disposition les infrastructures et le matériel. C'est formidable et nous logeons dans le cadre idéal du lycée agricole de Précieux. Tout est donc rassemblé pour que les sportives profitent au mieux de ce stage...
- Le programme du stage a-t-il été changé depuis que vous savez que vous allez disputer cette demi-finale du Challenge de France ?
Non, pas spécialement. Il y a une vingtaine de filles de 18 à 25 ans : la plupart sont des étudiantes, donc en vacances actuellement. Celles qui travaillent ont pris des congés. Sur le terrain, c'est matin et soir. Nous travaillons aussi sur le moral : il faut que les filles y croient, sans se prendre la tête. Mardi, nous avons été accueillies par Serge Bérard en mairie autour d'un apéritif dînatoire, c'était sympa, les filles ont apprécié. Au final, nous tavaillons dans de bonnes conditions... et en plus, il fait beau !
Dans le cadre des demi-finales du Challenge de France, équivalent de la Coupe de France des hommes, les féminines de l'ASSE se déplacent dimanche à 15 heures à Dijon (Stade des Poussots) pour y affronter le FCO Dijon Féminin. L'autre demi-finale opposera Juvisy à Montpellier, le même jour à la même heure.
Les féminines d'Hervé Didier sont en stage du côté de Saint-Romain-le-Puy : deux jours à la campagne pour oublier la pression, avant la demi-finale du Challenge de France à Dijon (crédit:Le Progrès)
Avant la demi-finale du Challenge de France Féminin programmée ce dimanche entre le Dijon FCO (D2) et l'AS Saint-Etienne (D1), les deux capitaines, la gardienne Jennifer Gautherot et la défenseuse
Astrid Chazal ont accepté de se livrer à une interview croisée.
- Comment analysez-vous le parcours de votre club en Challenge de France ?
Jennifer Gautherot (Dijon FCO) : "Vu les résultats du début de saison, on ne s'attendait pas à être présentes à ce stade de la compétition. Après, on s'est pris au jeu à chaque match pour passer les tours les uns après les autres. C'est vraiment lors de notre victoire aux tirs au but face à Vendenheim, leader de notre poule en D2, qu'on a pris conscience de nos moyens. A ce moment là, on s'est dit qu'on pouvait aller très loin. Depuis, on n'a d'ailleurs plus perdu un seul match et on reste sur une super série."
Astrid Chazal (Saint-Etienne) : "Il a été très bon car nous n'avons encaissé aucun but. En début de saison, on s'était fixé comme objectif d'atteindre au moins les quarts de finale. Puis les tours passant, on a réussi à aller encore plus loin. Reconnaissons aussi que les tirages au sort nous ont été assez favorables. Maintenant, on est à une marche de la finale. En Championnat, nous n'avons plus rien à jouer. Notre unique objectif est donc ce match face à Dijon."
- Pouvez-vous nous présenter votre groupe ?
J. G. : "La plupart des joueuses évoluent ensemble depuis de nombreuses années. Ce qui a fait la différence cette saison, c'est l'arrivée de David Linares au poste d'entraîneur. Avec son vécu et son passé de professionnel, il nous a apporté de la rigueur. Il a permis à certaines filles de franchir un nouveau cap et de progresser rapidement. Ses méthodes nous ont fait beaucoup de bien."
A. C. : "Il est composé de jeunes joueuses encadrées par certains éléments d'expérience. L'ambiance est excellente dans l'équipe. On sent surtout le soutien de tout un club derrière nous. Cette année, il y a vraiment un beau coup à faire car les U19 garçons du club sont engagés également ce week-end en demi-finales de la Coupe Gambardella-CA. Le seul petit bémol avant cette rencontre, c'est certainement l'absence de Kheira Hamraoui, blessée, qui ne devrait pas pouvoir tenir sa place."
- Que connaissez-vous de votre futur adversaire dimanche en demi-finale ?
J. G. : "Evidemment, on sera une nouvelle fois dans la peau du challenger. Jouer ce type de rencontre, c'est vraiment un plus dans notre saison. On n'a rien à perdre. Il faudra s'inspirer de ce qu'a réussi Le Mans il y a quelques années en se hissant en finale alors que le club était, comme nous, en D2. Saint-Etienne, c'est une grosse cylindrée, avec pas mal d'internationales chez les jeunes. L'objectif est de ne pas se mettre de pression et de profiter de ces 90 minutes devant notre public. Plus de 2.000 spectateurs sont attendus ! Une demi-finale pour Dijon, cela n'arrivera pas tous les ans alors profitons-en."
A. C. : "Pas grand chose pour être honnête. Ce qui est certain, c'est qu'il s'agit d'une équipe de qualité car pour être en demi-finales, il n'y a pas de hasard. Nos entraîneurs sont d'ailleurs allés superviser Dijon, deuxième de sa poule, lors de son dernier match de Championnat. On sait qu'on aura le rôle de favori pour ce match mais cela ne nous gêne pas. Comme notre adversaire, nous avons vraiment envie de découvrir pour la première fois les joies d'une finale en Challenge de France."