Allez je me lance !
Je suis né en Suisse à Genève, mon papa est suisse et ma maman moitié lyonnaise / moitié 43.
J’ai vécu les 10 premières années en suisse. Autant vous dire que question foot à Genève, c’était le SERVETTE de partout. Mon père était et est toujours supporter inconditionnel des grenats. On allait très souvent au match dans le regretté stade des Charmilles. Une autre époque. Il tenait un restaurant et on avait même l’occasion de voir l’équipe 1 venir manger de temps en temps.
Mais…car il y ‘a un gros mais, et c’est la première petite intraveineuse verte :
Plusieurs fois par année, je voyais mon papa partir avec ses potes pour 2 jours dans une contrée lointaine française appelée Saint-Etienne…pour aller voir des matchs incroyables de Coupe d’Europe. A l’époque l’autoroute n’existait pas, c’était une vraie expédition. Aujourd’hui il me raconte encore des anecdotes incroyables : les soirées d’après match à la Pause de l’Etrat ou Platoche dansait sur la table pendant qu’un pote de mon père jouait de l’accordéon, ou quand ils sont allé manger chez Troisgros à Roanne avant un match et le père Troisgros finissait dans la voiture avec eux pour se rendre au match…
J’étais jeune, et pour moi à l’époque le foot français c’était le top ( par rapport à la Suisse) et mon Papa allait voir une des meilleures équipes d’Europe. Ce petit veinard.
Voilà, pour l’instant cela n’allait pas plus loin.
Puis la vie fait que mes parents se sont séparés et ma maman a voulu revenir en France, à Lyon, et je l’ai suivie.
Scolarisé dans le privé à Lyon, je suis tombé dans une classe avec des « copains » fans de l’OL. On était au début des années 90 et, je l’avoue, j’étais plutôt assez fan de l’OM et de leurs épopées.
Parmi mes copains, il y’en avait 2 qui étaient membres des Bad gones. Des vrais petits nazillons. Leur passe-temps favori était de taguer à l’école ou en ville des croix gammées et croix celtiques, de pondre des tracts anti arabes, et de cracher sur la ville et l’équipe de Saint-Etienne.
Au bout de quelques mois, j’ai vite compris que je ne supportais pas ces gens-là et que j’étais à l’opposé de leurs valeurs. Et, par effet d’opposition j’imagine d’une part et de reconnexion avec mes souvenirs d’enfance de mon papa d’autre part, me suis mis à m’intéresser aux Verts et j’ai découvert leur histoire incroyable et la rivalité contre Lyon. Pour moi, si supporter les Verts c’était s’affirmer contre les valeurs de mes camarades, ça m’allait très bien.
Je peux donc dire que j’ai d’abord été anti-lyonnais avant d’être supporter des Verts
En plus nous étions malheureux à Lyon, ma maman décide donc de partir en Haute-Loire où nous avions une maison de famille héritée.
Nous déménageons, et donc nouvelle vie dans le 43 puis études supérieures à ST-ETIENNE où j’ai connu ma femme et m’y suis installé.
Bon ben là autant vous dire que le contexte régional a fait le reste pour la suite.
Mon papa, toujours en Suisse, reste fan absolu des Verts. Du reste si vous croisez un jour dans la région un SUV marron avec une plaque suisse et un autocollant de Sainté, c’est lui.