De mon côté ça a commencé dès la naissance puisque ma mère a eu la bonne idée de me donner jour le 13 mai 1976, pas le jour où on perd la finale mais celui où on défile sur les champs Elysée

C'était en région parisienne mais elle et mon grand-père était fans, lui était même à Glascow. Je passais toutes mes vacances dans la maison de famille où les matchs des verts étaient un vrai rituel : mon grand-père dépliait sa table de jeu, sortait son jeu de carte et son poste de radio et à partir de là on avait plus le droit de faire du bruit, un silence de cathédrale et un cérémonial quasi sacré

Ensuite déménagement à Sainté à 8 ans, ou j'ai passé le reste de l'enfance et de ma jeunesse en tribune Nord, plus classique.
Aujourd'hui je vis à 5000 km du Chaudron mais je ne rate (presque) aucun match, malgré le décalage horaire et la solitude (pas d'autres vrais fans sur l'archipel de 6000 habitants). J'ai contaminé mes 2 garçons, un grand resté en France qui est abonné en Nord à son tour et un petit qui vit ici à qui j'ai donné le virus. On a fait notre propre section de supporter (drapeau, écharpe, stickers collés au Canada, etc...) en attendant le jour béni où on pourra partager un match dans le chaudron et y faire flotter notre drapeau "Saint-Etienne Fans - Section St-Pierre et Miquelon"
C'est marrant parce qu'il y a quelques mois, quand on était au fond du trou j'en parlais avec mon grand qui était bien affecté. je lui expliquait que parfois je m'en voulais de les avoir contaminé, à quel point ça peu bouffer la vie et lui au contraire me remerciait. Depuis ces dernier jour c'est l'inverse, trop heureux de partager avec eux ce bonheur unique et irrationnel que Parasar a bien mieux expliqué que moi dans son bouquin (encore bravo et merci)
