Gusztáv a écrit :Quand à lire du Rebatet, autant aller à l'oeuvre où il a pu laisser libre cours à son abjection dans tout son raffinement : Les décombres. On peut ainsi prendre la mesure de ce goût jamais démenti des nationalistes français pour la trahison, via la description de sa jouissance à servir l'allemagne nazi. Et éventuellement sentir une sorte d'effet miroir à ce charme si banalisé du racisme dans le vomissement ininterrompu de sa haine antisémite.
Il est parfois salutaire de gerber.
Oui, les décombres, disponible d'ailleurs en PDF sur Internet. Ouvrage incroyable.
En dehors de l'antisémitisme prégnant, qui d'ailleurs, fût le cas d'une bonne partie de la population avant-guerre, ce que tu évoques quand tu lies le nationalisme à la trahison est totalement ridicule. Si le nationalisme est en soi, un concept limité et pas d'une grande finesse, faire des nationalistes des traîtres à la...nation est tout autant un manque de finesse.
Les premiers collaborationnistes ont été les communistes. L'Humanité paraissait jusqu'à la rupture du pacte germano-soviétique. Et les premiers résistants, les farouches opposants à l'Allemagne ont toujours été les nationalistes, comme ceux de l'Action française par exemple. Il n'y a qu'à lire leur propos et non lire ce que l'on a dit d'eux. Tiens, je te conseille Kiel et Tanger par exemple. Livre de chevet de Pompidou. Maurras fut connu et haï pour sa germanophobie.
Alors oui, Rebatet s'est planté, comme d'autres, dans une idéologie, en l'occurrence le fascisme, qui n'est pas un simple nationalisme. Ce qui n'enlève absolument rien à son talent littéraire.
Mais pour ne pas trop dévier, l'on peut continuer par MP.
Perso, je trouve le débat intéressant et courtois.
Je viens de lire qu'il avait écrit un livre sur la musique dans lequel, une nouvelle fois, il n'a pas pu s'empêcher d'avoir des considérations anti-juives...on ne se refait pas.
Vous l'avez lu ce livre ?
vertigogo a écrit :Cette "obsession juive" qui a culminé dans cette première moitié du XXème jusque dans les esprits les plus brillants est quand même un phénomène intrigant. Je ne peux l'envisager que comme une formation archétypale, mythologique, si l'on veut, quant à en décrypter la généalogie précise... Par qui ou par quoi les juifs ont-il aujourd"hui été remplacés ? - Par le capitalisme éventuellement... ce qui se cachait d'ailleurs peut-être déjà derrière les juifs, alors.
Voilà, il fallait bien que tu passes par là aussi. ça manquait au tableau.
[size=85][url=http://www.faucon.net][b]du bruit à dessein[/b] \ [b]une image qui m'enchante[/b] \ [b]grenouille en trompette[/b][/url][/size]
Gusztáv a écrit :Quand à lire du Rebatet, autant aller à l'oeuvre où il a pu laisser libre cours à son abjection dans tout son raffinement : Les décombres. On peut ainsi prendre la mesure de ce goût jamais démenti des nationalistes français pour la trahison, via la description de sa jouissance à servir l'allemagne nazi. Et éventuellement sentir une sorte d'effet miroir à ce charme si banalisé du racisme dans le vomissement ininterrompu de sa haine antisémite.
Il est parfois salutaire de gerber.
Oui, les décombres, disponible d'ailleurs en PDF sur Internet. Ouvrage incroyable.
En dehors de l'antisémitisme prégnant, qui d'ailleurs, fût le cas d'une bonne partie de la population avant-guerre, ce que tu évoques quand tu lies le nationalisme à la trahison est totalement ridicule. Si le nationalisme est en soi, un concept limité et pas d'une grande finesse, faire des nationalistes des traîtres à la...nation est tout autant un manque de finesse.
Les premiers collaborationnistes ont été les communistes. L'Humanité paraissait jusqu'à la rupture du pacte germano-soviétique. Et les premiers résistants, les farouches opposants à l'Allemagne ont toujours été les nationalistes, comme ceux de l'Action française par exemple. Il n'y a qu'à lire leur propos et non lire ce que l'on a dit d'eux. Tiens, je te conseille Kiel et Tanger par exemple. Livre de chevet de Pompidou. Maurras fut connu et haï pour sa germanophobie.
Alors oui, Rebatet s'est planté, comme d'autres, dans une idéologie, en l'occurrence le fascisme, qui n'est pas un simple nationalisme. Ce qui n'enlève absolument rien à son talent littéraire.
Mais pour ne pas trop dévier, l'on peut continuer par MP.
Perso, je trouve le débat intéressant et courtois.
Je viens de lire qu'il avait écrit un livre sur la musique dans lequel, une nouvelle fois, il n'a pas pu s'empêcher d'avoir des considérations anti-juives...on ne se refait pas.
Vous l'avez lu ce livre ?
Le livre dont tu parles, c'est l'histoire de la musique. C'est d'ailleurs comme ça qu'il a débuté sa carrière de journaliste, en tant que critique littéraire...et cinématographique.
Je ne l'ai pas lu dans son entier, l'ayant juste parcouru. Pas vu de passage antisémite ceci dit. Mais, il vaut mieux juger par soi même, plutôt que de lire des âneries sur wikipedia et consorts, surtout concernant ce genre d'auteur, controversé et victime souvent de malhonnêteté et/ou déformation de ses propos. Ce qui n'enlève rien à la passion qu'il a éprouvé pour le fascisme. Qui est avérée. Quoique passagère.
osvaldopiazzolla a écrit :Manquait plus que Rebatet.
je propose l'ouverture de threads pour débats historico-culturels.
égalité et réconciliation ou riposte laïque ?
croix de feu ou action française ?
Zemmour ou Menard ? Finkelkraut ?
Que viens-tu faire sur un thread consacré à la littérature (je ne suis pas assez imbu de ma personne pour le considérer comme "le mien") ?
Juste pour provoquer, en plus ?
Non, mais, sans rire, le débat culturel s'accommode mal de ton idéologie totalitaire : merci de limiter ta terreur moralisatrice au reste du forum si les modos t'en laissent le loisir : considérons ce thread comme un îlot de libre expression.
Bref, tu es le bienvenu pour argumenter ou faire partager tes lectures mais évite toute provocation, invective ou stigmatisation, comme dans le message ci-dessus. Merci d'avance.
vertigogo a écrit :Cette "obsession juive" qui a culminé dans cette première moitié du XXème jusque dans les esprits les plus brillants est quand même un phénomène intrigant. Je ne peux l'envisager que comme une formation archétypale, mythologique, si l'on veut, quant à en décrypter la généalogie précise... Par qui ou par quoi les juifs ont-il aujourd"hui été remplacés ? - Par le capitalisme éventuellement... ce qui se cachait d'ailleurs peut-être déjà derrière les juifs, alors.
En réalité à l'image de l'Action française, être juif pour Maurras, c'est être un étranger d'une religion rivale: dans la figure du juif, il y a celle du diable, et l'antisémitisme du XIXème s, comme celui du XXème s, s'appuie sur ce "racisme religieux" du Moyen Age (auquel on va rajouter les théories raciales,puis les attaques antisémites plus classiques et encore actuelles le juif riche version Rothschild, le juif communiste version Blum, Trotsky ou Luxembourg)...
Si vous avez conversé de l'antisémitisme avec quelques jeunes Français musulmans un peu bas de plafond, ils vous ressortiront spontanément cette haine antireligieuse classique sous couvert de différend sur le Proche Orient ou de jalousies matérialistes...
Gusztáv a écrit :Quand à lire du Rebatet, autant aller à l'oeuvre où il a pu laisser libre cours à son abjection dans tout son raffinement : Les décombres. On peut ainsi prendre la mesure de ce goût jamais démenti des nationalistes français pour la trahison, via la description de sa jouissance à servir l'allemagne nazi. Et éventuellement sentir une sorte d'effet miroir à ce charme si banalisé du racisme dans le vomissement ininterrompu de sa haine antisémite.
Il est parfois salutaire de gerber.
Oui, les décombres, disponible d'ailleurs en PDF sur Internet. Ouvrage incroyable.
En dehors de l'antisémitisme prégnant, qui d'ailleurs, fût le cas d'une bonne partie de la population avant-guerre, ce que tu évoques quand tu lies le nationalisme à la trahison est totalement ridicule. Si le nationalisme est en soi, un concept limité et pas d'une grande finesse, faire des nationalistes des traîtres à la...nation est tout autant un manque de finesse.
Les premiers collaborationnistes ont été les communistes. L'Humanité paraissait jusqu'à la rupture du pacte germano-soviétique. Et les premiers résistants, les farouches opposants à l'Allemagne ont toujours été les nationalistes, comme ceux de l'Action française par exemple. Il n'y a qu'à lire leur propos et non lire ce que l'on a dit d'eux. Tiens, je te conseille Kiel et Tanger par exemple. Livre de chevet de Pompidou. Maurras fut connu et haï pour sa germanophobie.
Alors oui, Rebatet s'est planté, comme d'autres, dans une idéologie, en l'occurrence le fascisme, qui n'est pas un simple nationalisme. Ce qui n'enlève absolument rien à son talent littéraire.
Mais pour ne pas trop dévier, l'on peut continuer par MP.
Perso, je trouve le débat intéressant et courtois.
Je viens de lire qu'il avait écrit un livre sur la musique dans lequel, une nouvelle fois, il n'a pas pu s'empêcher d'avoir des considérations anti-juives...on ne se refait pas.
Vous l'avez lu ce livre ?
Le livre dont tu parles, c'est l'histoire de la musique. C'est d'ailleurs comme ça qu'il a débuté sa carrière de journaliste, en tant que critique littéraire...et cinématographique.
Je ne l'ai pas lu dans son entier, l'ayant juste parcouru. Pas vu de passage antisémite ceci dit. Mais, il vaut mieux juger par soi même, plutôt que de lire des âneries sur wikipedia et consorts, surtout concernant ce genre d'auteur, controversé et victime souvent de malhonnêteté et/ou déformation de ses propos. Ce qui n'enlève rien à la passion qu'il a éprouvé pour le fascisme. Qui est avérée. Quoique passagère.
C'est vrai que les gens ont trop souvent tendance à dénigrer le nazisme. Et que Rebatet n'a plus rien publié d'ouvertement pro nazi passé 1945, va savoir pourquoi.
En attendant, et pour éviter toute "déformation de propos", voilà de quoi se faire un avis sur ce sinistre personnage : "Fidelité au national socialisme" publié dans Je suis partout en 44 (!)
" onclick="window.open(this.href);return false;
Voilà, histoire de rappeler qui est vraiment ton idole, dont trop de gens salissent la mémoire
vertigogo a écrit :Cette "obsession juive" qui a culminé dans cette première moitié du XXème jusque dans les esprits les plus brillants est quand même un phénomène intrigant. Je ne peux l'envisager que comme une formation archétypale, mythologique, si l'on veut, quant à en décrypter la généalogie précise... Par qui ou par quoi les juifs ont-il aujourd"hui été remplacés ? - Par le capitalisme éventuellement... ce qui se cachait d'ailleurs peut-être déjà derrière les juifs, alors.
En réalité à l'image de l'Action française, être juif pour Maurras, c'est être un étranger d'une religion rivale: dans la figure du juif, il y a celle du diable, et l'antisémitisme du XIXème s, comme celui du XXème s, s'appuie sur ce "racisme religieux" du Moyen Age (auquel on va rajouter les théories raciales,puis les attaques antisémites plus classiques et encore actuelles le juif riche version Rothschild, le juif communiste version Blum, Trotsky ou Luxembourg)...
Si vous avez conversé de l'antisémitisme avec quelques jeunes Français musulmans un peu bas de plafond, ils vous ressortiront spontanément cette haine antireligieuse classique sous couvert de différend sur le Proche Orient ou de jalousies matérialistes...
Il me semble que c'est l'image du juif riche, donc du capitaliste, qui domine au XXème siècle, comme on le retrouve chez Drieu La Rochelle, par exemple.
Ce qui est particulier, c'est que cette haine est très clairement et presque systématiquement ambivalente, c'est à dire qu'elle s'accompagne d'une fascination, d'une attraction. Comme si le juif, l'image fantasmé et totalement imaginaire du juif était une sorte d'idéal considéré comme inatteignable et donc haï car symbole de son échec, de sa propre impuissance... ceci dit, je me rends compte que ça a peut-être quelque chose à voir avec l'image d'un dieu mourant, des religions en train de disparaitre, et de l'angoisse inhérente.
vertigogo a écrit :Cette "obsession juive" qui a culminé dans cette première moitié du XXème jusque dans les esprits les plus brillants est quand même un phénomène intrigant. Je ne peux l'envisager que comme une formation archétypale, mythologique, si l'on veut, quant à en décrypter la généalogie précise... Par qui ou par quoi les juifs ont-il aujourd"hui été remplacés ? - Par le capitalisme éventuellement... ce qui se cachait d'ailleurs peut-être déjà derrière les juifs, alors.
Ils ont été remplacés par les musulmans pour la peur, la haine et le rejet, et par les francs maçons pour le fantasme du pouvoir et de la richesse. Le nombre de unes de journaux encore aujourd'hui consacrés aux "secrets" des francs maçons m'hallucine toujours.
Heureux qui comme Ulysse a fait un beau voyage. Heureux qui comme Ulysse a vu 100 paysages, et puis a retrouvé, après maintes traversées, le pays des vertes années. Par un petit matin d'été, quand le soleil vous chante au cœur qu'elle est belle la liberté
vertigogo a écrit :Cette "obsession juive" qui a culminé dans cette première moitié du XXème jusque dans les esprits les plus brillants est quand même un phénomène intrigant. Je ne peux l'envisager que comme une formation archétypale, mythologique, si l'on veut, quant à en décrypter la généalogie précise... Par qui ou par quoi les juifs ont-il aujourd"hui été remplacés ? - Par le capitalisme éventuellement... ce qui se cachait d'ailleurs peut-être déjà derrière les juifs, alors.
Ils ont été remplacés par les musulmans pour la peur, la haine et le rejet, et par les francs maçons pour le fantasme du pouvoir et de la richesse. Le nombre de unes de journaux encore aujourd'hui consacrés aux "secrets" des francs maçons m'hallucine toujours.
Non, pour moi, ça n'a rien à voir. Les immigrés, c'est de la peur, de l'incompréhension, du mépris mais pas vraiment de haine, ou très rarement, chez très peu d'individus. Aujourd'hui, c'est les noirs et les arabes, hier les italiens, les portugais, les polonais. C'est de la xénophobie de base, si je puis dire. L'antisémitisme, c'était vraiment quelque chose à part, plus profond, plus violent, et avec de l'ambivalence, comme je le disais.
Je viens de finir - J'ai bien aimé même si le (très) grand nombre de personnages rend parfois la lecture difficile.
Un Stephen King du niveau de "ça" ou des Tommyknockers (enfin !)
Chambres d'Hôtes en Alsace : [url=http://www.laigle67.fr]www.laigle67.fr[/url]
old_side a écrit :
C'est vrai que les gens ont trop souvent tendance à dénigrer le nazisme. Et que Rebatet n'a plus rien publié d'ouvertement pro nazi passé 1945, va savoir pourquoi.
En attendant, et pour éviter toute "déformation de propos", voilà de quoi se faire un avis sur ce sinistre personnage : "Fidelité au national socialisme" publié dans Je suis partout en 44 (!)
" onclick="window.open(this.href);return false;
Voilà, histoire de rappeler qui est vraiment ton idole, dont trop de gens salissent la mémoire
Je défends uniquement son talent littéraire et j'ai déjà écrit qu'il s'était perdu dans ses passions politiques, ici le fascisme. C'est une idole, littéraire, pas politique donc.
bab'trot a écrit :
vertigogo a écrit :Cette "obsession juive" qui a culminé dans cette première moitié du XXème jusque dans les esprits les plus brillants est quand même un phénomène intrigant. Je ne peux l'envisager que comme une formation archétypale, mythologique, si l'on veut, quant à en décrypter la généalogie précise... Par qui ou par quoi les juifs ont-il aujourd"hui été remplacés ? - Par le capitalisme éventuellement... ce qui se cachait d'ailleurs peut-être déjà derrière les juifs, alors.
En réalité à l'image de l'Action française, être juif pour Maurras, c'est être un étranger d'une religion rivale: dans la figure du juif, il y a celle du diable, et l'antisémitisme du XIXème s, comme celui du XXème s, s'appuie sur ce "racisme religieux" du Moyen Age (auquel on va rajouter les théories raciales,puis les attaques antisémites plus classiques et encore actuelles le juif riche version Rothschild, le juif communiste version Blum, Trotsky ou Luxembourg)...
Si vous avez conversé de l'antisémitisme avec quelques jeunes Français musulmans un peu bas de plafond, ils vous ressortiront spontanément cette haine antireligieuse classique sous couvert de différend sur le Proche Orient ou de jalousies matérialistes...
Je ne suis pas d'accord du tout là-dessus. Si Maurras avait quelque chose contre les juifs, ce n'était certainement pas pour l'aspect religieux. Il ne fût lui-même qu'à peine pratiquant, ne considérant le catholicisme comme un terreau d'unité social. Sauf, à l'aube de sa vie, où il s'est véritablement mué en catholique, comme bon nombre de personne, sur leur lit de mort " au cas où ". Ce qu'il reprochait aux Juifs, c'était leur emprise sur la politique de la nation. Reproche qu'il formulait également, pour les mêmes raison, ce qui corrobore mes propos, envers les Francs-Maçons. Ce qui est contestable ou non, là n'est pas le sujet.
pitchdobrasil a écrit :Si Maurras est mort à l'aube de sa vie, dois-je en déduire qu'il a tout fait à l'envers ?
En quelque sorte oui. J'ai bien évidemment fait une petite faute, mais dans le fond, il a fait quelques erreurs oui. Mais on s'écarterait encore plus du thème.^^
Même si Maurras lui-même s'avouait non croyant, il faut bien voir que l'Action française était ultra-catholique, et en lien avec son antisémitisme (pour mémoire, le journal catholique La Croix s'est montrée d'un antisémitisme virulent au moment de l'affaire Dreyfus par la plume de son éditorialiste, le père Picard); pour comprendre l'antisémitisme dans la 1ère moitié du XXème s, il faut savoir qu'il y avait 100 000 juifs sur une population de 40M d'hab : 0,25% de la population! autant dire que pour la majorité des Français (à majoritéeux-mêmes rurale), l'antisémitisme est un pur fantasme: ils n'ont jamais vu de juifs de leur vie (et ceux-ci se fondent dans la population);
le racisme anti-magrébin ou anti noir aujourd'hui est une haine du voisin, et c'est peut-être plus embêtant.
Enfin pour revenir aux opinions littéraires de Torquemada, je ne pense pas que l'on puisse établir un lien entre opinion politique et excellence littéraire, cette idée sent le soufre...
bab'trot a écrit :Même si Maurras lui-même s'avouait non croyant, il faut bien voir que l'Action française était ultra-catholique, et en lien avec son antisémitisme (pour mémoire, le journal catholique La Croix s'est montrée d'un antisémitisme virulent au moment de l'affaire Dreyfus par la plume de son éditorialiste, le père Picard); pour comprendre l'antisémitisme dans la 1ère moitié du XXème s, il faut savoir qu'il y avait 100 000 juifs sur une population de 40M d'hab : 0,25% de la population! autant dire que pour la majorité des Français (à majoritéeux-mêmes rurale), l'antisémitisme est un pur fantasme: ils n'ont jamais vu de juifs de leur vie (et ceux-ci se fondent dans la population);
le racisme anti-magrébin ou anti noir aujourd'hui est une haine du voisin, et c'est peut-être plus embêtant.
Enfin pour revenir aux opinions littéraires de Torquemada, je ne pense pas que l'on puisse établir un lien entre opinion politique et excellence littéraire, cette idée sent le soufre...
Si tu veux parler de l'Af et de l'affaire Dreyfus, il est indispensable de noter que Maurras souhaitait qu'on attribuer un grade supérieur à Dreyfus, je ne sais plus si c'est Colonel ou Général, pour sauvegarder l'unité française, par l'unité de l'armée. La nuisance d'une ethnie ne se mesure pas à son importance. Si l'on part du principe qu'elle nuit, bien sûr, n'y voyez pas là un signe d'antisémitisme. Je serai même plutôt philo sémite.
bab'trot a écrit :Même si Maurras lui-même s'avouait non croyant, il faut bien voir que l'Action française était ultra-catholique, et en lien avec son antisémitisme (pour mémoire, le journal catholique La Croix s'est montrée d'un antisémitisme virulent au moment de l'affaire Dreyfus par la plume de son éditorialiste, le père Picard); pour comprendre l'antisémitisme dans la 1ère moitié du XXème s, il faut savoir qu'il y avait 100 000 juifs sur une population de 40M d'hab : 0,25% de la population! autant dire que pour la majorité des Français (à majoritéeux-mêmes rurale), l'antisémitisme est un pur fantasme: ils n'ont jamais vu de juifs de leur vie (et ceux-ci se fondent dans la population);
le racisme anti-magrébin ou anti noir aujourd'hui est une haine du voisin, et c'est peut-être plus embêtant.
Enfin pour revenir aux opinions littéraires de Torquemada, je ne pense pas que l'on puisse établir un lien entre opinion politique et excellence littéraire, cette idée sent le soufre...
Si tu veux parler de l'Af et de l'affaire Dreyfus, il est indispensable de noter que Maurras souhaitait qu'on attribuer un grade supérieur à Dreyfus, je ne sais plus si c'est Colonel ou Général, pour sauvegarder l'unité française, par l'unité de l'armée. La nuisance d'une ethnie ne se mesure pas à son importance. Si l'on part du principe qu'elle nuit, bien sûr, n'y voyez pas là un signe d'antisémitisme. Je serai même plutôt philo sémite.
Je ferais remarquer qu'il y a aussi une part d'antisémitisme chez Nietzsche qu'on ne peut pas soupçonner d'acoquinance avec le christianisme.
bab'trot a écrit :Même si Maurras lui-même s'avouait non croyant, il faut bien voir que l'Action française était ultra-catholique, et en lien avec son antisémitisme (pour mémoire, le journal catholique La Croix s'est montrée d'un antisémitisme virulent au moment de l'affaire Dreyfus par la plume de son éditorialiste, le père Picard); pour comprendre l'antisémitisme dans la 1ère moitié du XXème s, il faut savoir qu'il y avait 100 000 juifs sur une population de 40M d'hab : 0,25% de la population! autant dire que pour la majorité des Français (à majoritéeux-mêmes rurale), l'antisémitisme est un pur fantasme: ils n'ont jamais vu de juifs de leur vie (et ceux-ci se fondent dans la population);
le racisme anti-magrébin ou anti noir aujourd'hui est une haine du voisin, et c'est peut-être plus embêtant.
Enfin pour revenir aux opinions littéraires de Torquemada, je ne pense pas que l'on puisse établir un lien entre opinion politique et excellence littéraire, cette idée sent le soufre...
Je ne pense pas en effet qu'il faille mêler excellence littéraire et opinion politique. J'aurai peine à proclamer le contraire, étant célinien convaincu, et fervent lecteur de Drieu, entre autres. Je ne pense pas toutefois que Rebatet, même s'il avait sans doute un début de talent, puisse revendiquer une place au panthéon de nos lettres. En revanche, venir tresser ses louanges sur ce post, sans une once de recul sur cet auteur qui pour le coup ne faisait aucune différenciation entre son oeuvre et ses idées (Céline, quoiqu'on en dise, on ne trouve grande trace d'antisémitisme dans ses romans), je trouve ça un peu fort de café. Surtout quand l'auteur dudit post vient quelques lignes plus loin nous avouer qu'il n'a lu le livre qu'en diagonale...
Bref, ma dernière lecture du moment : un classique un peu oublié, mais pour le coup magistral
Pour illustrer le débat, j'ai sur ma table de chevet ce livre d'un ex-miltant d'extreme droite, nationaliste, germanophobe, devenu bras droit de Jean Moulin. Très explicite sur la jeunesse, l'insouciance des premiers français partis pour Londres.
I'm waiting for my club...
It's never early, it's always late,
First thing you learn is that you always got to wait...
[quote="old_side"]
Je ne pense pas en effet qu'il faille mêler excellence littéraire et opinion politique. J'aurai peine à proclamer le contraire, étant célinien convaincu, et fervent lecteur de Drieu, entre autres. Je ne pense pas toutefois que Rebatet, même s'il avait sans doute un début de talent, puisse revendiquer une place au panthéon de nos lettres. En revanche, venir tresser ses louanges sur ce post, sans une once de recul sur cet auteur qui pour le coup ne faisait aucune différenciation entre son oeuvre et ses idées (Céline, quoiqu'on en dise, on ne trouve grande trace d'antisémitisme dans ses romans), je trouve ça un peu fort de café. Surtout quand l'auteur dudit post vient quelques lignes plus loin nous avouer qu'il n'a lu le livre qu'en diagonale...
J'ai vraiment l'impression que tu interprètes mal mes propos, aussi je t'invites à les relire attentivement.
L'ouvrage que je n'ai lu qu'en diagonal est L'Histoire de la musique.
Céline était autant antisémite (lire le roman/ballet Bagatelles pour un massacre) que germanophobe (Lettre à Albert Paraz), ce qui n'enlève, comme à Rebatet ou Drieu La Rochelle, rien à son talent.
Je ne suis pas pour dissocier, en réalité, opinion politique et talent littéraire, car sans le premier, le second serait sans doute bien différent.
Au passage, merci pour Dorgelès, je ne connaissais pas.
@Torquemada
Je ne les interprete pas, je les lis, et ils sont un peu confus. Tu nous donnes Rebatet pour un grand auteur, et quelques lignes plus loin tu nous expliques n'avoir que parcouru le livre cité en exemple. Perso, je ne poste que les livres lus ici, et parcours peu ou proue l'ensemble d'une oeuvre avant de crier au génie. Céline en est un à mes yeux, tout comme Bernanos ou Chateaubriand. Drieu, non : trop inegal.
Tu nous expliques ensuite qu'on detourne la pensée fasciste repentie de Rebatet : primo, il n'etait pas fasciste, mais nazi. Deuzio, il ne s'est jamais repenti, et sa pensée gangrenait ses romans. Celine operait un distingo entre son oeuvre litteraire et ses trois pamphlets. Difficile de faire de meme avec Rebatet.
@ Vertigogo
Guignol's band n'est pas le meilleur à mes yeux. Lui préferer d'un Chateau l'autre, sur la fuite à sigmaringen puis au danemark
old_side a écrit :
@ Vertigogo
Guignol's band n'est pas le meilleur à mes yeux. Lui préferer d'un Chateau l'autre, sur la fuite à simaringen puis au danemark
C'est un peu ce que je me suis dit après l'avoir survolé : on dirait une caricature grotesque (au sens 1er du terme) de ses deux premiers ouvrages. Ces romans plus tardifs développés sur d'autres bases doivent être plus intéressants.
Trop d'élan de parano dans D'un château l'autre, même si l'atmosphère de débandade et de réflexes mesquins est superbement bien rendue.
Quand même pour moi y a Voyage au bout de la nuit et Mort à Crédit très au dessus du reste (Casse Pipe, diffice à lire je trouve).
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