Amis des livres, bonjour !
Nous sommes le 3 mai 2009.
Saint Philippe.
J'ai également un an de plus ou un an de moins, en fonction de l'état de lucidité dans lequel on se trouve. Les chocolats très noirs et les chèques en blanc seront appréciés. Merci par avance.
CITATION DU JOUR :
La route de l'enfer est pavée de travaux en cours.
Philip ROTH
LIVRE DU JOUR :
WALTER BENJAMIN, UNE VIE DANS LES TEXTES.
Bruno TACKELS Allemagne
Ed. Actes Sud
Je suis en train de lire ce livre remarquable. Comme je n'en suis qu'au tiers, je laisse la parole à l'éditeur :
"Walter Benjamin, philosophe, auteur notamment des Passages, des Chroniques berlinoises, a passé sa vie à tenter de comprendre le monde en lisant. Il lisait tout, aussi bien les contes pour enfants que les textes de théâtre ou les écrits des philosophes. Il s'intéressait à tout : au devenir de l'image, à la technologie, à la poésie (il fut un grand spécialiste de Baudelaire) mais aussi à la littérature (il fut le premier introducteur et traducteur de Kafka en France et quand il fit sa première conférence sur lui à Paris, il y avait cinq personnes dans la salle….)
Son œuvre est considérable dans bien des domaines, et fragmentaire. Sa vie aussi est fascinante. Mais comme lui-même ne pensait pas que la vie de chacun, en tout cas la sienne, était intéressante, il fallait, pour ne pas le trahir, la raconter en partant de ses textes, et les expliquer par les circonstances de la vie.
La méthode de Bruno Tackels s'avère passionnante car Benjamin eut une vie amoureuse, amicale ô combien fournie et aventureuse. On pourrait même le qualifier d'aventurier. Ami de Brecht et de Scholem, cousin d'Hannah Arendt, issu d'une famille bourgeoise, Benjamin rompt très jeune avec son milieu familial et, dans les cercles intellectuels de Berlin, veut opposer sa vision du monde face à la déliquescence de Weimar puis à la montée du nazisme. On connaît hélas le sort des intellectuels antifascistes : réduit à s'enfuir d'Allemagne, Benjamin ira se réfugier à Paris, cette ville qu'il aimait tant et sur laquelle il a tant écrit, puis, progressivement, se précarisera.
Bruno Tackels raconte la lente dérive de cet immense intellectuel qui ne peut vivre sans sa bibliothèque, et sa transformation inéluctable en clochard céleste. Au moment de l'invasion allemande Benjamin, après avoir été interné dans un camp de transit, retrouve ses amis exilés à Marseille. C'est là qu'il décide de s'enfuir par la frontière espagnole, là qu'il décida de se suicider. Appuyé sur un travail gigantesque et nourri par la découverte d'inédits, l’auteur engage ici une démarche très personnelle : le livre s'ouvre sur la lettre qu'il envoie à Benjamin par delà la mort."
BONNE LECTURE !
ALLEZ LES VERTS !!!