Wert a écrit : ↑12 août 2025, 11:30
Friteuse a écrit : ↑12 août 2025, 11:14
Ça peut alors en effet, ce qui tendrait malheureusement à confirmer l'image que j'ai de l'UNFP comme un syndicat qui défend les intérêts des quelques joueurs les plus valorisés (pour qui ce serait en effet
très légèrement désavantageux) au détriment du plus grand nombre, au moins quand il s'agit de discuter des textes de lois. De mémoire il me semble qu'ils sont aussi contre les propositions de salary cap alors que même si ça paraît pas évident dit comme ça, je pense que la plupart des joueurs y gagneraient en définitive.
Alors pour le coup pas trop d'accord avec toi. Je pense que la difficulté d'accorder une législation tient aussi à la nécessité de protéger aussi les joueurs d'employeurs peu scrupuleux. et ce ne sont sans doute pas les meilleurs joueurs - qui recevront toujours des offres de gros clubs pour casser un contrat qui les mécontenteraient - qui nécessitent le plus d'être protégés d'abus sur des contrats longs, (sans garantie de temps de jeu et de plan de carrière).
Je ne connais pas les raisonnements de l'UNFP, mais on peut sans doute d'ailleurs faire un raisonnement similairem et se se dire qu'un salary cap global pris seul pourrait avoir des effets pervers. Il n'empêcherait pas les gros clubs d'avoir un ou deux contrats très haut pour de très gros joueurs et une masse autour de petits contrats ultra précaires qui défavoriseraient l'ensemble de joueurs moyens ... J'exagère sans doute les risques mais une législation se doit de le penser.
En réalité, on ne voit, nous supporters d'une équipe victime de pillage et des déséquilibres que des mesures prises seules, quand le foot a besoin d'une réforme d'ensemble destinée à remettre à plat toutes les pratiques pour trouver des équilibre plus vertueux.
C'est étonnant parce que je suis assez d'accord avec ton message dans l'idée

C'est bien dans une perspective de protéger les intérêts des joueurs face au club, qui reste leur employeur et peut mettre un sacré paquet de coups fourrés, que je me place.
Je vois ce que tu veux dire sur les risques de ne se focaliser que sur le salary cap global, mais le positif me paraît quand même bien plus peser dans la balance que le négatif si on en venait à compresser les salaires (pour l'instant j'ai parlé de compression par le haut, mais dans la limite des moyens raisonnables des clubs une compression par le bas pourrait aussi être envisagée). Même si le phénomène de top player tel que tu le décris s'installait, l'écart entre le mieux payé et le moins bien payé de l'effectif serait déjà considérablement réduit. Pour moi, en faisant ainsi:
-> Les clubs seraient limités dans leurs investissements en masse salariale, ce qui est vital actuellement vu que la plupart ont les yeux plus gros que le ventre et proposent n'importe quoi au détriment de la santé financière de leur club (suffit de voir les vilains)
-> Les joueurs, notamment les jeunes, auraient un levier supplémentaire de négociation en disant "puisqu'on coûte moins, vous avez de la marge pour rallonger la durée des contrats"
-> La "top-playerisation" serait assez fragile si un club voulait la mettre en place, parce que coincer la quasi-totalité de ton effectif à 3k par mois contre un ou deux pélos qui en gagnent 100 c'est intenable pour la cohésion du groupe, on pourrait même imaginer des grèves de joueurs qui, sur des montants confortables mais déjà plus proches de la réalité des gens lambda, seraient bien mieux comprises qu'actuellement où on dirait juste "ah les joueurs trop payés pour taper dans un ballon"
-> L'allongement de la durée des contrats chez les jeunes inciterait à leur faire emprunter un parcours plus progressif en encourageant le mécanisme de prêt qui, lorsqu'il n'est pas fait à outrance comme Chelsea ou le Milan (ça aussi c'est quelque chose à réguler séparément) est une forme de redistribution des talents vers le bas de la pyramide. L'idée avec le fait de filer des contrats longs aux jeunes, pour moi, c'est avant tout de diminuer la pression du résultat immédiat sur leurs épaules
-> Sur un aspect qui sort un peu du cadre de la discussion, les joueurs auraient aussi moins de pression médiatique à devoir gérer tout le temps leur image publique et on réduirait peut-être le phénomène de joueurs-politiciens à la Mbappé
-> L'intérêt des championnats serait complètement relancé puisque tu forcerais les clubs à recruter malin plutôt qu'en misant sur leur puissance financière (bon cette saison ça nous vise clairement mais tant pis

)
Là j'ai listé que des conséquences positives, il y aurait sûrement des effets secondaires imprévus, mais en y pensant de manière un peu globale (en s'attaquant aussi à la multipropriété par exemple) et avec un peu de courage politique (qui n'arrivera probablement jamais, malheureusement) il y aurait moyen de faire quelque chose de bien plus sain que la dérégulation presque totale qu'on a aujourd'hui.