Attendons l'étape de demain quand même : une avalanche qui coupe la route, ou une invasion de sauterelles, et le classement peut encore changer.
Cette fois-ci je crois que la messe est dite : Bernal va gagner le Tour. Il ne doit pas regretter d'avoir raté à la dernière minute le Tour d'Italie alors qu'il était plutôt programmé pour cette course-là. Vu les circonstances et les rebondissements de ce Tour, c'est énervant que ce soit encore un
Ineos qui tire les marrons du feu, même si cette équipe a été moins écrasante dans sa domination que d'habitude (Van Baarle, Castroviejo, Poels voire Thomas ont tout de même opportunément retrouvé la forme dans les Alpes semble-t-il…).
Ceci dit, à mon avis Bernal n'est pas à ranger dans le même sac que Froome ou Thomas. On sait depuis quelques années que c'est un phénomène, qu'il grimpe très bien, qu'il se défend en contre-la-montre, qu'il a du talent pour gagner des courses à étapes. Il avait gagné et largement dominé le Tour de l'Avenir et chez les pros il a gagné Paris-Nice cette année (devant Quintana) et a fini 15ème du Tour l'an passé en travaillant pour ses leaders.
Bref, ce n'est pas un mec comme Froome et Thomas qui sort de nulle part à plus de 30 piges, un non-grimpeur qui subitement se met à grimper et carrément à écraser les grimpeurs dans la montagne.
Sauf nouveau coup de Trafalgar samedi, Egan Bernal va réussir là où Lucho Herrera, Fabio Parra ou Nairo Quintana ont échoué : devenir le premier Colombien à gagner le Tour de France.
[i]"Ils ne savaient pas que c'était impossible, alors ils l'ont fait"[/i] (Mark Twain).