Puisque je vous tiens...
FdT et Olaf, il me semble que vous êtes des écolos convaincus, non ?
Là aussi on peut s'entendre car je suis moi aussi un amoureux de la nature.
Du coup, je serais extrêmement intéressé par votre avis sur ce genre de choses :
http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2018/ ... ude-us.php
Le concept de l'humain gavé d'hormones et de médocs au nom des droits individuels, j'avoue que ça ne me rend déjà pas extatique, mais le fait de donner à son enfant une substance elle aussi bourrée aux hormones dont on ne sait pas les conséquences sur sa santé, ne fait que me tendre davantage...
De manière générale, je suis préoccupé par ce que ces lubies cachent comme idéologie obscurantiste, anti-scientifique, qui nient les réalités naturelles les plus évidentes. L'article précise qu'il s'agit d'une femme "assignée homme à la naissance". Assignée par qui ? Ces considérations relèvent de la pensée magique. Il y a deux sexes, ou genres : les hommes et les femmes (si on exclut le très rare cas des intersexes, personnes nées "hermaphrodites"). C'est une réalité immuable, qu'il est impossible de changer. Un homme, né de sexe masculin, restera toujours un homme. Maintenant, un homme peut très bien s'identifier à des stéréotypes ou à des injonctions sociales, culturelles, qui sont généralement rattachés au sexe féminin, et vice-versa. Il n'en restera pas moins un homme pour autant. Si vraiment il se "sent femme" au delà des simples stéréotypes sociaux, on parle d'un trouble mental. Mais il n'existe pas de séparation entre le genre biologique et un prétendu "genre ressenti" qui serait détaché du corps. L'idée d'une âme d'homme dans un corps de femme, ou du sexe comme "assignation" dont on peut se débarasser à son bon vouloir, désolé mais je n'achète pas : c'est un dogme irrationnel, du même type que celui qui consisterait à dire qu'on est assignés humains mais qu'on peut devenir chats si on le désire.
Du coup, comme vous êtes de gauche radicale et que ces lubies ont précisément ces milieux politiques comme origine (cf théories de déconstruction des penseurs de la gauche postmoderne, et en particulier l'idée féministe que le genre est une construction sociale, etc), je me demande, d'une part si vous êtes critique sur ce phénomème, et d'autre part si vous ne trouvez pas que c'est inconciliable avec l'écologie.
Je m'explique rapidement sur ce dernier point. Pour moi, être écolo c'est d'abord faire preuve d'humilité en tant qu'Homme face à la nature, et rejeter ardemment l'idée d'un Homme tout puissant, d'un Homme Dieu qui fait ce qu'il veut de la nature. Or, le progressisme actuel est justement basé sur l'extension infini des droits individuels, avec le modèle d'un individu roi qui peut tout choisir, tout réclamer, et dont le désir est placé au dessus de tout le reste. On le voit aussi avec la PMA "pour toutes" par exemple : je veux un enfant, alors j'exige le droit d'en commander un à l'Etat sans condition, tant pis s'il n'aura jamais accès à ses origines, c'est mon droit. On en est à un point où les homosexuels veulent pouvoir faire des enfants comme les hétérosexuels, ce qui est quand même un déni de la manière dont la nature nous a constitués. Je veux même bien qu'on leur donne l'adoption, et tous les autres droits qu'ont les hétéros, mais la procréation, non, juste non. D'ailleurs un écolo comme José Bové avait tenu le même discours que moi mais s'était fait clasher par son camp et par EELV.
Bref, pour moi il est très difficile intellectuellement d'être à la fois contre le poulet aux hormones et pour le lait transsexuel aux hormones, quoi. Pourtant, c'est la position officielle de quasiment 100% de la gauche progressiste. Votre avis sur la question ? Et que pensez-vous du fait que les progressistes même écolos approuvent très majoritairement cette déification de l'Homme qui pourrait pourtant être considérée comme l'aboutissement le plus extrême de la logique libérale ?
