Olaf a écrit :L'objet de l'anarchie n'est pas de supprimer les prisons, mais de s'assurer qu'aucune oligarchie ne les détourne à son profit. Ça tient plus de la recherche d'un équilibre entre pouvoirs, empêchant qu'un seul prenne le pouvoir global, que de supprimer cette notion.
J'ai lu maintes fois le contraire, venant de mouvements anarchistes eux-mêmes. Il y a peut-être différentes sensibilités sur la question mais je t'assure que cette revendication existe bien dans ces sphères.
Mais bon, admettons qu'on accepte les prisons. Qui pourra déterminer qu'untel doit être enfermé, si ce n'est un pouvoir coercitif ?
De la même manière, les anarchistes (de "gauche", pas les anarcho-capitalistes) sont pour une distribution collectiviste des richesses et la suppession du salariat, par exemple, qu'ils considèrent comme une aliénation. Mais là encore, qui sera chargé de faire respecter ces règles, et d'empêcher des gens de contracter librement, si ce n'est un pouvoir coercitif ?
C'est soit ça, soit on compte sur le fait que tout le monde respecte naturellement les règles de la société, ce qui est objectivement impossible. Et même si c'était le cas, est-ce que le principe même de règle commune n'est pas oppressif d'un point de vue anarchiste étant donné que, comme tu l'as dit toi-même, chaque individu peut avoir des règles différentes, des valeurs différentes, une vision de la société différente ?
La seule possibilité qu'une société anarchiste fonctionne serait de la faire en tout petit comité de personnes volontaires qui partagent exactement les mêmes principes (et encore).