bfb2 a écrit :Les banderolles à la c.. sont donc de retour, on apprend même que l'équipe a eu droit à un comité d'accueil à l'aéroport. C'est bien, c'est avec ce genre d'initiatives "ultras" que les résultats vont revenir. Les banderolles, les menaces physiques, y'a pas mieux pour avoir des joueurs, staff et dirigeants sereins. Y'a un moment donné où je ne comprends pas trop le délire qui consiste à appuyer sur la tête du club pour qu'il reste bien la tête sous l'eau, de la part de gens qui s'autoproclement comme étant, à 20 piges de moyenne d'age, les plus fervents supporters du club.
A ceux qui n'ont rien, l'ASSE est leur seul bien pour paraphraser un lieu commun. Je partage ton avis sur le fond. S'en prendre à certains joueurs n'accentuera que plus fortement la plaie béante qui s'ouvre. Diony, par exemple, fait ce qu'il peut et son match à Marseille, s'il n'est pas brillant, n'est pas infamant. Les menaces physiques, que l'on a d'ailleurs pu lire ici à la suite du match, sont particulièrement vaines et stupides. Mais la colère, la frustration et l'effet de groupe ne peuvent qu'aboutir, chez certains supporters, encore plus des posts-adolescents, à cette forme d'hystérie collective, de foule réclamant des têtes. Rien de plus classique que la traditionnelle recherche du bouc-émissaire qu'il faudra sacrifier etc etc. Chez certains, peut-être, il y a une forme de jouissance de tout cela. Il ne faut pas sous-estimer la perversité dont est capable, parfois, la nature humaine. Et, hélas, P2 est victime de son succès.
Quant à Bamba, précisément un bouc-émissaire idéal, faut-il le rappeler, il n'est qu'un jeune homme de 21 ans en proie au doute, coincé entre des agents sans doute trop agressifs dans leurs exigences financières - dont il ne peut sans doute pas s'en débarrasser, puisque ce sont des membres de sa famille - et un club qui n'a que peu cru en lui. Exercer ce métier dans ces conditions est délicat - sinon impossible - et ne peut permettre une sérénité sur le terrain. Surtout avec ce contexte. Son dernier match en est une illustration manifeste et dramatique. Il a, au fil du match, perdu son football. Bamba n'en reste pas moins un grand espoir, qui a déjà fourni des prestations complètes et, très souvent, de superbes actions individuelles et collectives.
De l'extérieur, la direction ne semble plus en être une. Si les joueurs n'ont pas les ressources mentales pour se redresser, il leur faut un entraîneur capable d'y répondre, de même qu'un environnement de travail assaini et préservé. Par le même prisme, il faudrait peut être entendre de Sablé et des joueurs un discours autrement orienté, qui, quitte à verser dans les formules toute faites, se servent de l'efficace et mélioratif "On s'en sortira par le jeu".