hcatteau a écrit :Sur ARTE ce soir
"Centrales nucléaires, démantèlement impossible ?
Le coût du démantèlement est d'ailleurs sciemment oublié quand on évoque le prix prétendument imbattable de l'électricité issue du nucléaire.
Ceci dit, pour qu'il y ait démantèlement, il faudrait déjà qu'il y ait volonté de fermeture d'une centrale. Or, bien que la durée de vie de bon nombre de centrales françaises soit atteinte ou pas loin de l'être, on s'oriente plutôt vers un prolongement de leur activité, au prix de travaux coûteux qui, sur des édifices vieux de 30 ou 40 ans tiennent davantage du rafistolage que de la cure de jouvence (d'autant plus qu'on ne peut pas faire grand chose dans les parties les plus radioactives du bâtiment).
Le risque de fissure, de dysfonctionnement, donc d'accident étant obligatoirement plus élevé dans un bâtiment qui a 40 ans que dans un bâtiment qui en a 2, sachant aussi comme l'ont montré Tchernobyl et Fukushima que l'homme ne sait absolument pas comment se sortir d'une situation de grave crise nucléaire, sachant enfin qu'on ne sait pas quoi faire des déchets radioactifs et qu'ils ont une durée de vie extraordinairement longue, cela signifie donc que les autorités françaises (de droite comme de gauche) prennent le risque en toute connaissance de cause lorsqu'ils signent des chèques pour réaliser le prolongement de la vie des centrales au lieu d'enclencher le processus de favorisation d'énergies alternatives. On ne pourra pas dire qu'on ne savait pas ou que c'est la malchance si une centrale explose dans huit jours, dans huit mois ou dans huit ans.
On sait bien qu'on ne peut pas remplacer le parc nucléaire du jour au lendemain, que la solution passerait forcément par la promotion d'énergies alternatives capables de compenser progressivement ce que produisent les centrales et que la transition prendra des dizaines d'années. Mais si on ne change rien, on retarde sans cesse le début de cette transition. D'autres pays plus peuplés (Etats-Unis, Japon, Allemagne) ou de population à peu près équivalente (Royaume-Uni, Italie) sont nettement moins dépendants au nucléaire que la France et ne s'éclairent pas à la bougie lors des longues soirées d'hiver.
On sait aussi qu'il n'y a pas d'énergie miracle, avec zéro pollution, mais ce qui est sûr c'est que si on balaie d'un revers de la main toutes les solutions alternatives pour continuer à foncer tête baissée dans le nucléaire, si on n'essaie pas au moins de fermer une centrale pour voir ce qu'on peut faire à la place pour compenser, on continuera à voir le risque d'accident majeur grandir et à ne pas savoir quoi faire des déchets.
[i]"Ils ne savaient pas que c'était impossible, alors ils l'ont fait"[/i] (Mark Twain).
