Une victoire plus que probante il y a deux semaines, deux contre-performances consécutives de Rennes et un match nul de l'OM, et voilà que les Verts reprennent des couleurs (enfin de la couleur). La séquence ''calendrier aisé'' se poursuit contre un promu certes, mais un promu déjà plus ou moins sauvé. Alors, facile ou pas ?


1- Le parcours

 

La dynamique actuelle des Crocos correspond assez bien à leur classement. C'est celle d'une équipe de milieu de tableau, qui enchaîne victoires et défaites. Depuis le début de la phase retour, ce sont en effet 3 victoires et 4 défaites qui se sont succédées.

 

Ce qui est notable avec Nîmes c'est surtout la façon dont se répartissent les résultats. Ainsi, s'ils n'ont concédé qu'une seule défaite lors de leur 6 dernières rencontres à domicile, ils restent également sur 4 défaites lors de leur 5 derniers déplacements. Si certains de ces déplacements étaient compliqués (à Paris en premier lieu, mais également à Nice et Rennes) ils sortent également d'une défaite à Amiens.

 

De même, alors que l'attaque nîmoise est globalement performante avec au moins un but marqué lors de 5 des 6 dernières rencontres (seul le déplacement au Parc fait exception), elle l'est beaucoup moins à l'extérieur où 3 des 4 dernières défaites ont été concédées sans inscrire de but.

 

Plus généralement les déplacements chez des équipes du top 10 sont très compliqués pour les Gardois avec 5 défaites en 6 matchs (simplement une victoire à la Meinau) et 1 seul but inscrit pour 14 buts encaissés.

 

2- L’effectif

 

Si la base défensive est stable, Blaquart a fait le choix d'être très évolutif cette saison dans le secteur offensif, que ce soit au niveau des joueurs alignés qui ont beaucoup tendance à tourner, ou au niveau du système de jeu, tantôt en 4-4-2, tantôt en 4-3-3.

 

La base défensive est donc sauf blessures quasiment immuable avec Bernardoni dans les buts devant l'ancien n°3 stéphanois Valette. La ligne de 4 devant lui est composée d'Alakouch, Briançon, Landre et Maouassa. Sur les côtés le polyvalent Paquiez est privilégié. Au point qu'il a finalement plus joué à gauche qu'à son poste de prédilection, à droite. Quitte à ce que Miguel ne joue quasiment pas à gauche, moins que l'ailier Ripart amener à plusieurs reprises à dépanner à droite. Dans l'axe le vétéran et capitaine Harek a été trop souvent blessé pour se poser en alternative solide et c'est finalement un autre vétéran, 36 ans pour sa première saison en L1, Lybohy qui a été amené à dépanner à plusieurs reprises.

 

Au milieu, la retraite prématurée de Diallo a poussé le club gardois à prendre le triste sire Ferri en tant que joker médical pour constituer le binôme du milieu avec Savanier. La troisième place au milieu, lorsqu'elle existe, est disputée entre Valls et Bobichon. Si le second a plus de temps de jeu c'est surtout grâce à sa polyvalence car Valls est le plus souvent aligné dans ce rôle de milieu axial. On se souviendra également que la situation a été particulièrement compliquée cette saison au milieu puisqu'en plus de la retraite de Diallo, les Nîmois n'ont pas pu compter sur Valdivia blessé depuis le début de saison.

 

Devant, ils sont désormais principalement 5 pour 3 ou 4 postes disponibles. En pointe, après un début de saison compliqué par une blessure, Alioui est de plus en plus présent. Autour de lui Ripart est le plus aligné. La concurrence est par contre plus rude entre Bouanga, Thioub et Bobichon. En concurrence en début de saison pour la pointe de l'attaque, Guillaume et Bozok sont de plus en plus régulièrement sur le banc. Enfin, le jeune Deprès a rejoint ses camarades de l'infirmerie pour une longue durée et, face à une concurrence importante, Vlachodimos n'a pas réussi à passer le cap de la L1 ne comptant pas la moindre apparition (après 23 matchs la saison dernière en L2).

 

La compo probable : La rotation constante complique la lecture de l'équipe possiblement alignée. D'autant que les absences sont à déplorer dans le secteur défensif avec Landre et Alakouch, en plus de Harek et des blessés de longue date.

Bernardoni – Paquiez, Briançon, Lybohy, Maouassa – Savanier, Ferri, Bobichon – Ripart, Alioui, Thioub

 

 

3– Souviens-toi la dernière fois

 

Les Verts n'avaient pas réussi à faire mieux qu'un nul aux Costières lors du match aller. Alors que nous avions frappé fort dès la première minute de jeu grâce à un but de Cabella et globalement maîtrisé la première période, la seconde mi-temps avait été plus pénible, faute de pouvoir ressortir le ballon correctement et faute de le garder haut lorsque l'opportunité se présentait. Les entrées en jeu avait été prépondérante puisque, alors que Salibur, Diony et Diousse ne donnerait que moyennent satisfaction, Bouanga entré très tôt dans le match, avait poussé sur l’accélérateur à partir de l'heure de jeu et qu'Alioui avait marqué sur une récupération haute.

 

Le résultat avait été le même en Coupe quelques semaines plus tard, avec là encore une ouverture du score stéphanoise, par Beric, cette fois, et en fin de match, pour ne pas tenir et concéder l'égalisation de Bouanga. La dernière réception des Crocos date de la saison passée et avait donné lieu à une victoire 2-0 mais Nîmes était alors en L2. La dernière confrontation en championnat à GG remonte quant à elle à 2001, pas de quoi être très parlante quant au rapport de force.

 

4- L'homme à suivre

 

L'homme du match pourrait bien s'appeler Evence Richard. Et pas pour les bonnes raisons. Dans un contexte de très bons résultats à domicile pour les Verts et de résultats médiocre en déplacement pour Nîmes, tout était réuni pour que l'ambiance de Geoffroy-Guichard complète le tableau d'une rencontre déséquilibrée. Mais le préfet de la Loire, considérant que les supporters de football sont assimilables à des mini-terroristes, considérant que les Gilets Jaunes sont une armée révolutionnaire et considérant que les forces de l'ordre ont bien le droit de se reposer entre deux affrontements avec ces foules sauvages déchaînées, a pris la décision absurde de reporter le match en semaine, le lundi. De quoi diminuer drastiquement le poids du douzième homme dans cette rencontre, soit par incompatibilité de calendrier, soit par incapacité à faire le déplacement, soit par (légitime) protestation.

 

Sinon bien évidemment, il faudra surveiller Savanier, homme clé du sysème Blaquart, qui dirige le jeu depuis sa position hybride entre le relayeur et le meneur de jeu. Capable tout aussi bien de dicter le tempo que de faire la passe qui fait la différence (c'est le deuxième meilleur passeur de L1) comme d'être à la finition. Avec une préférence non dissimulée pour de jolis coups de patte sur les coups de pied arrêtés.

 

Attention enfin au super-sub. Qu'il s'agisse de Thioub ou de Bouanga, c'est peu ou prou un titulaire qui entre. Face à une équipe quelque peu usée, cela peut faire des différences.