Les Verts ont grillé leur dernier joker contre Monaco, tout faux pas lors des deux dernières journées risque d'être synonyme de relégation...


En absence de Stassin, blessé, le staff stéphanois a fait le choix audacieux d'aligner le très jeune N'Guessan à la pointe de l'attaque. Enfin, la pointe du losange du milieu, car les joueurs peuvent changer, mais le système et le style de jeu restent immuables :
 
 
En parlant de style de jeu, les Verts ont montré contre Monaco qu'ils ont une palette complète à leur disposition, qu'ils sont capables de produire des actions très différentes. Voici quelques exemples.
 
Les protégés d'Eirik Horneland savent proposer un beau jeu collectif, avec des belles combinaisons, comme dans le temps additionnel de la première période :
 
 
Appiah joue une touche avec Ekwah, dans sa propre moitié de terrain, qui écarte immédiatement à l'opposé, pour Pétrot. Le latéral gauche stéphanois a de l'espace devant lui et peut monter balle au pied dans son couloir. On observe le positionnement assez axial de Tardieu et Davitashvili, mais les deux s'excentrent vite pour proposer des solutions à gauche :
 
 
La défense monégasque est en place, Tardieu est suivi par un milieu. Le premier une-deux Pétrot-Davitashvili marche bien et le latéral stéphanois sert ensuite Tardieu, qui s'est excentré plus haut dans le couloir. D'où...
 
 
... il redonne le ballon dans la course de Davitashvili, qui s'appuie sur Pétrot, qui le lance dans la surface et qui est de nouveau là à la reception de la passe en retrait. Malheureusement le latéral gauche rate son geste technique au moment de tirer... Il faut noter que le but stéphanois en 2MT est arrivé suite à un échange de passes entre les mêmes trois joueurs, avec Ekwah utilisé en plus en point d'appui.
 
Les protégés d'Eirik Horneland pressent haut, récupérant des ballons dans la moitié adverse, comme juste après le retour des vestiaires :
 
 
Le placement stéphanois en phase de pressing est classique, Cardona et Davitashvili en charge des centraux, l'avant-centre (Wadji a remplacé à la pause N'Guessan) et les milieux en charge des milieux adverses... mais aussi des latéraux. Ainsi, quand le gardien monégasque joue avec son latéral gauche, Moueffek quitte le milieu axial qu'il surveillait et s'excentre. Ses coéquipiers compensent :
 
 
Ekwah prend le joueur initial de Moueffek, Tardieu recule pour couvrir l'axe. Et comme Wadji suit son adversaire direct, il est là pour couper la passe et récupérer le ballon haut. Il le donne à Moueffek...
 
 
... qui repique dans l'axe balle au pied. Tout l'intérêt du pressing haut est illustré sur cette image, les Verts ont une belle opportunité devant eux. Moueffek fixe la défense...
 
 
... et écarte à droite, avec Cardona. Qui n'a qu'à lancer Wadji seul contre le gardien, mais qui préfère plutôt tirer en se retournant, droit sur un défenseur qui lui bloquer l'angle...
 
Les protégés d'Eirik Horneland savent aussi jouer en contre, se projetant vite vers l'avant, comme quelques minutes plus tard, dans un exemple qui montre que le pressing haut n'est pas toujours réussi :
 
 
Même disposition pour les Verts au moment où les Monégasques préparent une attaque en partant de leur gardien. Un manque de communication entre Moueffek et Wadji fait que quand le dernier s'excentre pour couvrir le latéral gauche adverse, le deuxième ne prend pas de suite le milieu axial adverse :
 
 
Qui peut donc être facilement trouvé et qui oriente ainsi le jeu dans le couloir gauche. Moueffek vient de trop loin et sa course n'est pas bonne, il ne coupe pas la montée du latéral adverse. Les deux joueurs courent...
 
 
... avec Moueffek pas assez rapide pour attraper son adversaire, qui se présente devant la défense stéphanoise, en place. Il combine avec un coéquipier au sein de la défense, mais les Verts ont fait l'effort défensif nécessaire :
 
 
Ils sont 7 là, autour du ballon, les 4 défenseurs et les 3 milieux. Quand aux 3 attaquants, leur rôle est de rester haut, pour bonifier une récupération du ballon. Ce qui arrive, car Ekwah dépossède le Monégasque...
 
 
... et envoie Davitashvili en contre avec une magnifique passe. Les trois offensifs stéphanois se projettent, le contre est très bien joué...
 
 
... jusqu'au dernier geste, car Davitashvili fait le mauvais choix et décide de jouer en solitaire.
 

Conclusions

Ces Verts savent poser le jeu et combiner dans la moitié adverse, savent presser haut et récupérer le ballon, font les efforts défensifs quand il faut, savent aussi jouer vite en contre quand l'opportunité se présente. Alors pourquoi ils sont avant-derniers du classement à deux journées de la fin ? Principalement car ces situations sont très rares - à l'exception du pressing haut déjoué par l'adversaire, ce qui arrive bien plus souvent. Mais aussi car ils ne savent pas les bonifier : ils jouent bien, mais que de temps en temps et sans en profiter quand ça arrive. Et si ceci explique pourquoi ils ne marquent pas beaucoup, la raison pour laquelle ils encaissent énormément de buts réside ailleurs : le nombre incroyable de gestes techniques ratés en situation défensive. L'espoir pour cette fin de saison vient du fait que les prochains adversaires, plus faibles sur papier, sauront moins profiter de ces fautes techniques répétées...