Meilleur joueur du Stade Brestois, l'ancien capitaine stéphanois Mahdi Camara se réjouit de retrouver le Chaudron ce dimanche après-midi.
Mahdi, tu vas jouer ton 42e match de la saison pour ton retour dans le 42. T’as bien calculé ton coup !
Ah, tu me l'apprends ! (rires). C’est fou et c’est un joli clin d’œil, un beau signe du destin. C’est un match que j’attendais avec impatience. Dès que le calendrier est sorti en fait, j’ai regardé direct quand j’allais pouvoir rejouer à Geoffroy. La date précise n’était pas encore fixée à l’époque mais j’avais noté que ce serait lors du sprint final. J’avais coché ce match de la 29e journée. 29 comme le Finistère, non ? Décidément ! (rires) Ce sera trop cool de revenir chez les Verts ce dimanche !
A la 42e minute de chaque match, les supporters brestois entonnent un chant de marins. C’est pour te rendre hommage et pour remercier l’ASSE de t’avoir vendu au Stade Brestois ?
Non, je ne pense pas ! (rires) Ce n’est pas pour moi même si le Stade Brestois et Sainté ont une bonne entente. Il y a pas mal de joueurs qui ont connu les deux clubs comme Irvin Cardona, Gautier Larsonneur.
Selon Le Télégramme, les supporters brestois ont choisi la 42e minute car le chant Fanny de Lanninon dure 3 minutes et ils veulent le tenir jusqu’à la mi-temps.
Excellent ! Elle est entraînante en tout cas cette chanson ! Mais je t’avoue que je ne connais pas toutes les paroles (rires)
A mon avis tu connais celles de cette autre chanson : « Stade Brestois ! Coupe d’Europe ! Stade Brestois ! Coupe d’Europe ! » Elle ressemble étrangement à la chanson "Saint-Etienne Coupe d’Europe" qu’on entonnait à Geoffroy quand on avait une équipe digne de son public.
Franchement, c’est fort possible que les supporters brestois se soient inspirés des supporters stéphanois. A Brest, au début on n’était pas vraiment à l’aise avec cette chanson car ils l’ont lancée assez tôt, avant même que notre qualification soit mathématiquement acquise. On a attendu un peu avant de la reprendre et de la chanter.
Bien sûr, on aurait préféré jouer nos matches de Ligue des Champions à Francis Le Blé. Mais le public a répondu présent au Roudourou, et quand on avait une heure ou une heure et demie de bus pour aller à Guingamp, on savait qu’on allait passer de bons moments sur la route à rigoler. On aura fait honneur au club lors de cette Coupe d'Europe. On a gagné 4 matches de Ligue des Champions, on a eu l’occasion d’affronter le Barça et le Real. On aurait aimé que l’aventure se termine différemment mais on est tombé sur un PSG devenu quasiment injouable. Mais avec le recul, c’est la fierté qui prédomine, le bonheur qu’on a donné à nos supporters.
C’était une magnifique expérience de vivre cette épopée européenne avec Brest. Elle nous a procuré beaucoup d’émotions, beaucoup de bonheur. C’était la première fois que le Stade Brestois jouait une Coupe d’Europe. On a vécu quelque chose d’historique. Cette belle aventure en Ligue des Champions restera dans la tête de beaucoup de Brestois et ça j’en suis fier. On a essayé de montrer les meilleures facettes de notre équipe, de notre région, des valeurs que l’on a représentées. Je pense que notre parcours a fait plaisir à beaucoup de Français amateurs de football, tout le monde était derrière nous.
Tu dis "notre région". T'es devenu un vrai breton d'adoption !
Je ne connaissais pas la Bretagne et j’ai découvert une belle région, un club avec une vraie identité. J'ai été très bien accueilli. Le Stade Brestois et cette ville ont une âme. Quand je serais amené à les quitter, je les garderai dans mon cœur car j’y aurai vécu des moments intenses et formidables. Il se dégage quelque chose de cette ville portuaire. Ici il y a beaucoup de marins. Comme je te l'avais dit avant le match aller, je me suis mis à la pêche avec mes coéquipiers. C’est cool de faire une activité ensemble sur un bateau. On fait régulièrement des sorties en mer. Avec 5 ou 6 de mes coéquipiers, on est retourné pêcher hier. C'était vraiment cool !
La chanson suivante, tu la connais pour l’avoir entonnée dimanche dernier devant le kop brestois après avoir donné la victoire à ton équipe contre Monaco. "Nous sommes les Ti zefs, sauvages et fiers de l’être ! Nos chants résonneront, comme le tonnerre de Brest."
J’aime bien cette chanson car souvent, quand on l’entend, ça veut dire que ça s’est plutôt bien passé pour nous ! (rires) On aime la chanter avec le kop en fin de match afin de tous nous réunir, de profiter du moment. Il faut profiter de chaque victoire dans le foot car on sait que ça va vite. Communier avec les supporters pour fêter la victoire, j’aime beaucoup ! Dimanche j’ai joué les capos car c’est souvent le joueur qui marque qui prend le mégaphone. Après, on essaye de faire tourner sinon forcément Ludo (Ajorque) risque de faire souvent le capo et Marco (Bizot) un peu moins (rires)
Que t’inspire ce chant : "Quand je vois son jeu, je suis amoureux ! Quand j’entends sa voix, j’suis fan d’Éric Roy !"
Ce n’est pas banal qu’un entraîneur ait droit à un chant. Même à Sainté je n’ai pas souvenance d’avoir entendu ça. En tout cas c’est mérité qu’Eric Roy ait une chanson à son nom. Le travail qu’il a fait depuis qu’il est arrivé au club est assez remarquable. Il a pas mal changé la façon dont le Stade Brestois évolue et même la façon dont les gens nous regardent. C’est en grande partie grâce à lui que le club performe. Le coach est bon dans le côté humain. Il sait te dire les choses.
Il y a des moments, il faut pousser une petite gueulante et il le fait. Il y a des moments, il faut y aller un peu plus doucement, et il le fait. Ce coach a un très bon management. Je suis content d’évoluer sous ses ordres car il a réussi à faire rejaillir mes qualités. Il sait que j’aime projeter vers l’avant, il sait que j’ai du coffre donc il me laisse assez libre dans ce domaine du jeu. C’est pour ça que je suis plus décisif à Brest qu’à Sainté. Le coach m’a fait aussi beaucoup progresser techniquement, il souligne l’importance de la première touche. Ses conseils m’ont beaucoup aidé.
Considères-tu Francis Le Blé comme un petit Chaudron ?
C’est en tout cas un stade où il y a une vraie ferveur. C’est un stade un peu particulier, à l’ancienne, pas très banal dans notre championnat. C’est un des derniers comme ça, en ville, assez petit. Je pense que ça fait deux ou trois ans qu’il s’est vraiment créé une alchimie entre nous et les supporters. On l’a vu encore ce week-end contre Monaco. Je ne sais pas ce que ça donnait à la télé mais le public était vraiment en feu. C’était un petit chaudron. Après, on ne va pas le comparer Geoffroy-Guichard. Il n’y a qu’un seul Chaudron mais en tout cas il y a une super ambiance à Francis Le Blé !
Le Chaudron, parlons-en ! Te souviens de ta première fois à Geoffroy-Guichard ?
La toute première fois, j’étais en détection. Je n’avais rien signé encore. J’étais venu pour trois jours de détection et on m’avait fait visiter le stade. Je me souviens du couloir vert, de l’inscription « Ici c’est le Chaudron. » D’emblée j’ai été emballé par ce stade, j’avais pris des photos. Je devais avoir 11 ou 12 ans, j’étais vraiment jeune.
La première fois que je suis allé dans le Chaudron voir un match, j’avais signé, l’ASSE m’avait invité avec ma famille. Je me souviens qu’il y avait Bakary Sako qui jouait. Il m’avait marqué par sa puissance et parce qu’il avait mis un but. Les Verts avaient gagné 2-0, je crois que c’était contre Caen. Baky est revenu à Sainté lors du mercato d’hiver 2021-2002, j’ai donc eu l’occasion de jouer avec lui. C’était un beau clin d’œil.
En tant que joueur du centre de formation de l’ASSE, t’as ensuite eu l’occasion de voir un paquet de matches dans le Chaudron !
Oui, toutes les deux semaines c’était un moment qu’on attendait tous, aller voir les pros. C’était un rendez-vous incontournable. Je regardais en particulier les joueurs issus du centre de formation un peu plus vieux que moi comme Jonathan Bamba et Allan Saint-Maximin. J’avais un peu grandi avec eux. Même s’ils étaient plus grands, je les voyais au quotidien et ça me faisait plaisir de les voir dans l’équipe première. Et forcément ça me donnait envie d’accomplir à mon tour ce rêve de jouer à Geoffroy !
Te souviens-tu de ton premier banc dans le Chaudron ?
Mon premier banc ? Attends voir, que j’essaye de me souvenir… Non, je sèche !
C’était contre Monaco le 15 décembre 2017. On avait perdu 4-0. L’entraîneur Julien Sablé avait dû calmer Roland Romeyer qui avait pété un cable et était descendu sur la pelouse suite à l’expulsion de Stéphane Ruffier.
Habituellement, je n’ai pas une si mauvaise mémoire que ça mais curieusement, j’avais oublié ce match.
Je suis sûr que tu n’as pas oublié ta première apparition dans le Chaudron.
Ah ça non ! C’était le 11 août 2018 précisément et on avait battu Guingamp 2-1. Jean-Louis Gasset m’avait fait entrer en jeu à 10 minutes de la fin à la place de Kévin Monnet-Paquet juste après un but de Loïs Diony. Un premier match joué à Geoffroy, ça ne s’oublie pas ! C’est un rêve qui se réalise. Depuis que t’es petit, tu vas voir les matches à Geoffroy-Guichard et là d’un coup, t’entends le coach qui t’appelle. Tu te demandes « est-ce que c’est vrai ? » Après, il faut essayer de vite se mettre dedans, de laisser les émotions sur le côté et de tout donner. Je me souviens que c’était une super soirée.
Te remémores-tu ta première titularisation dans le Chaudron ?
Ma première titularisation sous le maillot vert, je sais que c’était à la Beaujoire. On avait gagné 3-2 à Nantes après avoir été mené deux fois au score. Miguel Trauco avait mis le but du 1-1 et Denis Bouanga avait réalisé un doublé. Ma première titularisation à Geoffroy, je me demande si ce n’était pas contre Montpellier…
Bien vu Mahdi ! A l’époque l’ASSE et le MHSC avaient une défense, ça avait fini sur un bon vieux 0-0.
Quel est ton match référence dans le Chaudron ?
D’un point de vue statistique et personnel, même si c'est la saison de la descente, c’est le match contre Brest. J’avais mis deux buts, c’était un match hyper important pour le maintien. Je me souviens aussi de la demi-finale de Coupe de France contre Rennes, tout le monde avait fait un bon match.
Ton premier but dans le Chaudron ?
C’était le but du 2-0 contre le Strasbourg de Kenny Lala et Ludovic Ajorque, qui jouent maintenant avec moi au Stade Brestois. Kenny était dans la cage et Ludo avait assisté impuissant à cette scène ! (rires) J’avais marqué devant le kop nord mais il était vide parce que c’était la période du Covid. C’était quand même du bonheur de marquer mon premier but à Geoffroy-Guichard mais j’aurais aimé fêter ce but avec le public. C’est encore plus beau quand tu marques d’embraser le Chaudron.
Ton plus beau but dans le Chaudron ?
Le premier de mes deux buts contre Brest car je mets une tête qui n’est pas si évidente. Je me souviens que quand je saute, je me dis : « mince, je la rate complètement. » Mais au final je la mets au fond et ça reste un bon souvenir. C’était à nouveau face au kop nord mais cette fois il était bien rempli, c’était cool !
Du coup j’ai remis ça 25 minutes plus tard, à nouveau sur un corner de Denis Bouanga.
Je dois décidément beaucoup à Denis car c’est lui qui dévie le ballon sur mon but égalisateur contre Nantes
Ta plus grosse ambiance dans le Chaudron ?
La demi-finale contre Rennes, il y avait vraiment une énorme ambiance. Quand Ryad Boudebouz met à la 94e minute le but qui nous qualifie pour la finale de la Coupe de France, c’était la folie. Même pendant le match, on avait beaucoup de mal à s’entendre. Tu sens qu’il y a tout un peuple derrière toi. A la fin du match, il y a eu un envahissement du terrain, des milliers de supporters sont venus sur la pelouse fêter cette qualification. C’était festif, inoubliable ! Ces scènes de liesse m’ont marqué. Les supporters ont bien fait d’en profiter car 10 ou 15 jours plus tard, c’était le début du confinement…
Je me souviens également d’une ambiance incroyable lors d’un 4-0 qu’on avait pris contre Paris. Je crois que les Magic Fans célébraient un anniversaire ce soir-là [les 20 ans de l’avant-garde, ndp2] et lors des dernières minutes de la rencontre ils avaient tiré un feu d’artifice. Kylian Mbappé avait marqué le 4e but de Paris en plein spectacle de pyrotechnie. C’était une scène assez dingue et spéciale. Sur le terrain j’étais déçu de perdre lourdement contre Paris et en même temps je me disais « waouh, c’est beau ce que font les Magic ».
Avais-tu des petits rituels, des tics, des gestes que tu faisais par superstition dans le Chaudron ?
Je ne suis pas trop superstitieux mais avant les matches j’aimais bien sortir, reconnaître le terrain. Je ne le fais plus à Brest mais j’aimais bien fouler la pelouse du Chaudron avant les matches. Je ne sais pas si je le ferai ce dimanche pour fêter mes retrouvailles avec Geoffroy. Je pense que je vais me garder la sensation pour l’échauffement.
Tu ne risques pas de te tromper de vestiaire ce dimanche ?
Que je fasse gaffe de ne pas me planter ! (rires) Il faudra que je pense à aller à droite, c’est là où est le vestiaire des visiteurs. Je ne pense pas que ça ait changé. Je connais déjà un peu ce vestiaire car il m’est arrivé d’y passer pour voir des joueurs que je connaissais dans l’équipe d’en face.
Ton meilleur souvenir dans le Chaudron ?
Y’a pas photo, c’est la demi-finale contre Rennes. On sait qu’on va en finale. Le scénario du match fait que c’est magnifique. Arracher un succès à la 94e minute, je l’ai encore vécu pas plus tard que dimanche, c’est toujours un vrai kif. Mais quand en plus ça t’ouvre les portes du Stade de France… Ce qui est dommage, c’est qu’à cause du Covid la finale se soit jouée devant 5 000 spectateurs. On aurait préféré bien sûr jouer devant des dizaines de milliers de supporters stéphanois.
Tu te souviens de ton dernier match joué dans le Chaudron ?
Malheureusement oui. Un 0-6 contre le Havre. On avait fini à 8 contre 11. Et dans la foulée j’en ai pris 7 lors de mon premier match avec Brest à Francis Le Blé contre le Montpellier d’Olivier Dall’Oglio. Dans le camp d’en face il y avait mon ami Arnaud et aussi Falaye et Wahbi. J’ai su que ça avait fait couler un peu d’encre que je finisse mon aventure en vert par un 0-6 et que démarre en Bretagne avec un 0-7. C’était une période difficile pour moi mais il fallait passer par là. Quand tu t’accroches et que tu restes positif, ça finit par tourner.
Tu as été capitaine sous Claude Puel. Te remémores-tu une causerie marquante que tu as faite dans le Chaudron ou à défaut te souviens-tu d’une causerie frappante d’un de tes anciens entraîneurs stéphanois ?
Je n’ai pas le souvenir d’avoir fait une causerie plus marquante qu’une autre. A chaque match, t’essayes d’avoir un discours un peu différent. Dans une saison où tu joues le maintien, ce n’est pas pareil. Je me souviens que le coach Dupraz avait cette capacité à te donner envie de te motiver. Il faisait vraiment des bonnes causeries. Quand le coach Puel m’a nommé capitaine, c’était nouveau pour moi. C’était une expérience intéressante dans ma jeune carrière. J’étais épaulé par des anciens mais quand il fallait prendre la parole, je la prenais. Si le coach Puel m’a nommé capitaine, c’est qu’il pensait que je pouvais le faire.
Ta plus grosse dispute dans le Chaudron ?
Aucune ne me revient spontanément à l’esprit. Dans le football, il arrive que ça se fricote, il peut y avoir des moments où ça s’engueule un peu mais ça reste toujours dans un bon cadre.
Ton pire souvenir dans le Chaudron ?
Le barrage contre Auxerre, forcément ! La manita qu’on a prise lors du derby est aussi à classer au rayons des mauvais souvenirs. Tu te sens honteux de perdre contre Lyon sur un tel score. Mais le match contre Auxerre reste le pire souvenir car il était synonyme de descente en Ligue 2. C’était très dur à vivre. C’est que j’ai vécu de plus dur dans ma carrière de footballeur. En plus il y a eu les incidents qui ont éclaté à la fin de la séance de tirs au but. Je suis vite rentré aux vestiaires, certains étaient gazés etc.
Je me souviens surtout qu’il y avait un silence de mort dans notre vestiaire. C’était fini, on n’avait pas atteint notre objectif. C’était vraiment dur. Cette relégation, je l’ai prise un peu pour moi. Certes, j’ai marqué notre seul but lors de ce match mais je n’ai pas réussi à sauver le club. Ça m’a fait d’autant plus mal que j’étais attaché. Je voulais absolument laisser mon club formateur en Ligue 1 et j’ai échoué. Heureusement le club a su se relever et faire son retour dans l’élite.
Trois ans après leur survenance, les incidents à l’issue de ce barrage ont été invoqués par Bruno Retailleau dans son projet de dissolution des groupes ultras stéphanois. Le Sinistre de l’Intérieur n’a pas mis sa menace à exécution, sans doute échaudé par la forte mobilisation du peuple vert mais aussi de groupes de supporters d’autres club. Une manifestation de soutien aux Magics Fans et aux Green Angels a mobilisé le 29 mars à Sainté plusieurs milliers de personnes dont les dirigeants du club. Notre pétition lancée 3 jours plus tôt a recueilli près de 5 800 signatures dont la tienne.
Oui, je tenais à m’associer à ce mouvement d’opposition à la dissolution. Le Chaudron ne se dissout pas. Dissoudre les Green Angels et les Magic Fans, ce serait une catastrophe. La première chose à laquelle on pense quand on parle de Sainté, c’est les supporters. Il faut que ça reste comme ça, ce serait un non-sens de dissoudre les groupes ultras stéphanois. C’est grâce à eux que le Chaudron est l’une des plus grosses ambiances d’Europe. Ça me fait penser que je n’ai jamais suivi un match des Verts depuis l’un des deux kops, j’espère que j’aurai l’occasion de faire ça un jour ! Ce serait top comme expérience !
Quand j’étais à l’ASSE, j’ai eu l’occasion de rencontre des représentants des Magic Fans et des Green Angels. On avait eu des échanges constructifs. J’ai beaucoup de respect pour ces deux groupes, ils font vraiment vivre ce stade. On sait que lorsqu’ils sont en feu, et ils le sont souvent, c’est un vrai douzième homme. Et je trouve que les ultras valent bien mieux que l’image réductrice et trompeuse qu’on en donne parfois.
Je trouve qu’on ne met pas assez en avant leur côté communautaire, leur côté famille. C’est aussi grâce à eux que tu sens que Saint-Etienne est une famille. C’est dommage qu’on mette toujours les aspects négatifs en premier lieu, qu’on parle des ultras uniquement lorsque certains d’entre eux dérapent. On ne souligne pas assez leurs bonnes actions, leur implication pour diverses associations humanitaires.
Sans les ultras, le foot serait fade et aseptisé. On l’a bien vu pendant le Covid. Sans eux, le Chaudron n’était plus un Chaudron. C’était d’un triste... Quelque part, ce n’était plus le même sport. Je suis bien content que les Green Angels et les Magic Fans n’aient pas été dissous. Du coup ils seront là ce dimanche et je crois que tout le monde s’en réjouit en fait. Les Verts mais aussi les visiteurs aiment jouer dans un vrai Chaudron !
Personnellement j’aime les ambiances brûlantes, les beaux tifos, les fumigènes même si je sais que la Ligue n’aime pas trop les fumis. Perso j’aime bien, on voit ça aussi dans certains pays comme en Grèce. Jouer dans un stade Geoffroy-Guichard bouillant, c’est évidemment bien mieux que de jouer dans un stade morne et sans ambiance.
Quels sont les chants stéphanois que tu préfères ?
Ah, il y en a tellement.... Je ne connais pas un autre club où il y a autant de chants. C’est difficile d’en ressortir un. Peut-être le "Popolo popo popo", quand les deux kops se répondent. Ça fout des frissons et tu ne vois ça qu’à Sainté.
J’aime bien aussi le « shalalalalala, oh Saint-Etienne ! » Parce que ça commence doucement, ça monte en puissance et ensuite ça part dans tous les sens !
J’apprécie également le simple et efficace « Stéphanois, Stéphanois, ouais, ouais ! », quand les supporters se tiennent par les épaules, parfois dos au jeu !
Sans transition Mahdi, te souviens-tu du csc que t’a mis dans le Chaudron ?
Heu... je n’en ai pas mis !
On l’a programmé ce dimanche. Tu nous dois bien ça, Mahdi. Ça compensera le but que t’as marqué contre les Verts au match aller ! Notre maintien passera sans doute par ce geste élégant. On peut compter sur toi ?
(Rires) Non, je vais me donner à fond dans le Chaudron. Je souhaite de tout mon cœur que les Verts restent en Ligue 1 mais je suis Brestois et j’espère que mon équipe prendra les 3 points. Je serai le premier supporter des Verts les matches suivants, à commencer par le derby ! On sait que Sainté a besoin de points pour se sauver, mais nous aussi on a besoin de gagner pour rester dans la course à l’Europe.
On partait d’assez loin, on est encore un petit peu loin mais on n’a pas envie de finir la saison en roue libre. Il fallait gagner les deux derniers matches contre Toulouse et Monaco, on a réussi à le faire. C’est bien pour la confiance. Mais le coach nous a dit ce matin que ça n’allait pas être facile à Geoffroy. Que c’est toujours particulier dans le Chaudron. Que Saint-Etienne est une équipe avec beaucoup de qualités offensives. Les Verts peuvent notamment compter sur Irvin Cardona, que je connais bien.
Quand je suis arrivé à Brest, Irvin était à côté de moi dans le vestiaire. Ce sera cool de le revoir et je pense que pour lui aussi, ce sera aussi un match particulier. Le match aller, il n’était pas là mais à Barcelone. Il a été un des grands artisans de la montée de l’ASSE, j’espère qu’il aidera le club à se maintenir. J’ai vu qu’il a mis un doublé contre Angers et qu’il a été passeur décisif à Montpellier. Le dernier match à Lens il a raté un penalty mais ça arrive aux meilleurs joueurs. Irvin, c’est un bon attaquant et un bon gars !
Tu t’attends à un meilleur accueil ce dimanche à GG que celui que t’as eu début mars chez les vilains ?
Je l’espère ! En tout cas, tout ce que je sais, c’est que j’ai toujours essayé de tout donner sous le maillot vert. J’espère que les gens s’en sont rendus compte même si ça c’est mal terminé hélas. En tout cas, j’ai hâte et ce sera certainement mieux qu’à Lyon ! (rires)
Selon la Pravda, tu as un bon de sortie pour quitter Brest en fin de saison et tu compterais l’utiliser. Ton avenir s’écrit déjà loin du Finistère ?
Sincèrement, et sans faire de langue de bois, ce qui compte c’est le présent. Je suis un joueur du Stade Brestois, j’ai beaucoup de respect pour ce club. Je ne pense pas à ce qui se passera à la fin de la saison, je suis focus sur les six dernières journées du championnat. Après, si je veux viser plus haut, ça passe par des bonnes performances. Plus je suis performant avec le Stade Brestois, mieux ce sera.
Merci à Mahdi pour sa disponibilité !