Cameraman de l'ASSE depuis 1972, l'inoxydable Alex Mahinc (77 ans) s'est confié au Progrès. Extraits.

"Lors d’une réunion des membres associés, Pierre Garonnaire est venu un soir et a lancé : "qui sait se servir d’une caméra ?" J’ai timidement levé la main. Je n’ai pas eu le temps de gamberger, il m’a dit : "dimanche tu filmeras le match." C’était folklorique au début. On installait la caméra dans une vieille tribune en bois et lorsque les gens marchaient, l’image tressautait.

On enregistrait le match sur un magnétoscope à 4 bandes de 1 pouce. Ensuite, dans la semaine on dressait un drap blanc dans les salons du stade et on projetait la rencontre. Robert Herbin, effectuait son analyse vidéo. On réenregistrait le match suivant par-dessus. On a travaillé comme cela de 1972 à 1990. C’est pour cette raison que nous n’avons pas d’archives de cette époque.

Il y a deux ans, j’ai pensé arrêter, car il ne faut jamais lâcher le ballon, et quand je termine une rencontre je suis vidé. Mais Roland Romeyer m’en a dissuadé. "Si tu arrêtes, tu es mort." J’ai filmé tous les matches sauf celui de l’Inter l’an passé. Un délégué de l’UEFA est venu me dire que je n’avais pas le droit. C’est encore le cas aujourd’hui pour la rencontre face à Rosenborg, alors, pour une fois je vais regarder le match en spectateur."