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Je hais Alain Sars. Faites en donc tous autant...


La feuille de match
Samedi 18 septembre 1999 - Championnat de France de D1 - Stade de l'Abbé-Deschamps
7e journée: Auxerre 2-1 ASSE
Spectateurs: 17.252 - Arbitre: A. Sars 

Buteurs: S. Guivarc'h (73e), S. Carnot (76e) pour Auxerre. Alex D. (50e) pour ASSE

Auxerre: F. Cool - T. Klos, L. Ciechelski, P.A. Reyes, F. Jay - T. Tainio, C. Jeunechamp (K. Agboh 79e), S. Carnot (J. Radet 85e) - S. Marlet, S. Guivarc'h, A. Comisetti (O. Kapo 63e). Entraîneur: Guy Roux
ASSE: J. Alonzo - B.T. Kvarme, J.G. Wallemme, L. Mettomo, L. Potillon - P. Sarr, J. Sablé (L. Chavériat 79e), T. Guel, S. Pédron - Alex D. (K. Ferhaoui 87e), J. Aloisio. Entraîneur: Robert Nouzaret

Les faits du match
Un déplacement pour un supporter, c’est comme un prénom qu’on s’apprête à choisir pour un enfant. Certains prénoms sont rejetés immédiatement simplement parce qu’on a connu un "tartempion" qui était très con.
Pareil pour l’équipe chez qui on se déplace … Ce samedi 18 septembre, je venais à l’Abbé-Deschamps pour la première fois. Depuis, j’ai une vraie dent contre Auxerre.

Avant cette septième journée de notre première saison en D1 après trois longues années en enfer, les hommes de Nouzaret sont seizèmes du championnat. Pourtant l’équipe affiche de belles promesses, avec déjà treize buts marqués, dont déjà deux d’Alex et trois d’Aloisio. Elle reste sur une injuste défaite à Sedan (3-2) et un nul face au Havre (3-3). A chaque fois les Verts avaient mené 2-0...
La mémoire est sélective sans doute, je crois surtout qu’elle accentue les impressions du moment. Du haut de la tribune bondée réservée aux supps verts, les chants descendent sans interruption pour marquer à la fois notre soutien et notre gratitude. Soutien car c’est notre marque de fabrique, gratitude car les Verts nous en mettent plein les yeux.

Il n’y a qu’une équipe sur le terrain où Alex et Aloisio jouent parfaitement leur célèbre partition. Ils donnent le tournis à la défense bourguignonne et après un premier acte qu’on a copieusement dominé, Alex, en début de seconde période, concrétise notre domination. Ce but ne change rien à la physionomie de la rencontre, nous enchaînons encore les actions dangereuses et à l’entame du dernier quart d’heure, il serait plus logique que le score soit de 0-3.


Duel déséquilibré entre Marlet et Potillon

Arrive alors l’insoutenable. Dans une vie de supporter, il y a chaque saison une ou deux actions qui restent très précisément, et à vie, imprimées sur nos rétines et dans nos mémoires.
Le défenseur auxerrois Tomasz Klos se présente à l’entrée de la surface, il presse Pédron et récupère le ballon. A un mètre de la surface, il dribble Wallemme puis s’écroule immédiatement. Même en direct, même sans ralenti, on voit alors précisément :
- que Wallemme n’a pas touché l’attaquant
- que le soi-disant contact a eu lieu en dehors de la surface.

Mais Monsieur Sars a probablement déjà sa caisse de Chablis qui l’attend dans le coffre de sa voiture et après un petit regard à son assistant, il désigne le point de pénalty. Nous sommes écœurés, scandalisés, attristés quand Guivarch’ transforme la sanction, et enfin révoltés quand ce crétin vient nous faire un doigt en guise de manifestation de sa joie.
Pour compléter ce scénario scabreux, face à onze Verts autant sous le choc que leurs supporters, les Bourguignons ajoutent trois minutes plus tard un deuxième but quand Stéphane Carnot (qui malgré son patronyme n'a jamais été tendre avec Saint-Étienne) prend la charnière centrale de vitesse et donne l'avantage aux locaux.


A l'image de Commisetti, les Auxerrois prennent le dessus sur les Verts

Dans les dix dernières minutes, les Verts auront encore des occasions mais il était écrit sans doute que ce match serait un concentré de frustration et colère.
Colère que l’ensemble de la tribune verte passera sur un pauvre préposé au remontage de panneau publicitaire pendant les longues minutes d’attente dans le parcage après le match. Le panneau était adossé au grillage, les sups du premier rang le faisaient systématiquement tomber, et notre moustachu, dix fois, vingt fois, de venir indigné mais pas résigné, sous les quolibets et les crachats, redresser le panneau que plus personne ne pouvait voir, le reste du stade étant vide. Les consignes sont faites pour être respectées jusqu’à l’absurde au pays de Guy Roux.

Après le match, ce dernier déclarera d'ailleurs que les Verts devaient arrêter de jouer les pleureuses, et que c’était ça l’apprentissage de la D1. Avant probablement d’aller déguster le Chablis avec son ami Sars...

Le Saviez-vous ?
- La justice l'emporte toujours à la fin: les Verts finiront le championnat à une belle 6e place, les Auxerrois à la 8e.

- Au match retour, les spectateurs de Geoffroy-Guichard assisteront à un triste 0-0 ennuyeux et hivernal.

- A l'époque, les Verts avaient l'habitude de perdre en terre bourguignonne. La dernière victoire stéphanoise remontait au 20 Février 1988 (0-1) et le match suivant comptera parmi les plus malheureux de son histoire. Il faudra attendre la saison 2007-08 pour voir enfin les Verts l'emporter à l'Abbé-Deschamps (1-3)

- Hasard ou coïncidence: le lendemain matin, Stéphane Guivarc'h est justement l'invité vedette de Téléfoot. Il aura beaucoup de mal à dissimuler sa gêne en visionnant les images du penalty imaginaire, se contentant d'un bref "On est vernis".

- Alain Sars est retraité depuis 2006. Il deviendra ensuite consultant sur Canal+ (la marque des grands), expert en dézinguage de ses anciens collègues dans divers médias puis directeur technique adjoint de l'arbitrage en charge du secteur amateur (DTAACSA donc) en 2013, suppléant Pascal Garibian dans sa fonction de DTA. On t'oubliera pas Alain, jamais...