Après s'être confié hier à la Pravda et à RMC, Oscar Garcia a accordé un entretien au média catalan Sport. Extraits.

"A Salzbourg, j'ai rendu meilleurs mes joueurs, j'ai fait monter de nombreux jeunes en équipe première et j'ai pu appliquer mes idées comme je le souhaitais. Mais il était temps de changer de club. Saint-Etienne a été le premier à me contacter. J'ai eu d'autres propositions, mais l'ASSE est un club spécial. C'est un club historique, suivi par beaucoup de supporters. J'ai discuté avec Dominique Rocheteau et je savais ce que le club voulait. Ça n'a pas été difficile de trouver un accord. Il est clair que ce n'est pas un club ordinaire. C'est Saint-Etienne ! C'est peut-être le club français qui a la plus riche histoire. Avec l'OM c'est celui qui attire le plus de supporters.

Il y a de la ferveur à Saint-Etienne, de la pression. C'est bien ! D'une certaine façon je retrouve les sensations que j'avais à Brighton : le soutien populaire est permanent, toute la ville est derrière son équipe. Cette adrénaline est toujours très spéciale. D'autres clubs que l'ASSE m'ont fait des propositions financières plus intéressantes mais j'avais donné mon accord à Saint-Etienne, c'est suffisant pour moi. Si mon choix avait été dicté par l'argent, je ne serais pas allé à Saint-Etienne. Mais je priorise toujours les conditions sportives. Je suis également plus près de chez moi. Je suis plus proche que lorsque j'entraînais à Tel Aviv ou à Salzbourg.

Saint-Etienne ressemble plus à Brighton qu'à Salzbourg au niveau de l'environnement. A Saint-Etienne, ça respire le football. C'est une réalité, c'est constant… J'adore ça ! Je suis toujours proche du Barça, le Barça sera toujours ma maison. Entraîner un jour le Barça ? Ce qui se passera dans le futur se passera, mais je ne vis pas juste pour entraîner le Barça, je vis pour prendre du plaisir dans mon travail. Valverde est un très bon coach pour le Barça. En plus de l'Athletic Bilbao, il a entraîné à Valence et en Grèce, où il y a également beaucoup de pression. Je suis convaincu que c'est un bon choix pour le Barça, je n'ai pas de doute là-dessus.

L'A.S. Saint-Etienne a le dixième budget de la Ligue 1, et est fière d'être l'un des rares clubs dont le capital est 100% français, mais on sait qu'on est en-dessous de beaucoup d'équipes. Notre objectif, on a été clairs là-dessus depuis le début, c'est de rendre les gens heureux, de rester le plus haut possible, et de faire parler les gens de Saint-Etienne. Les Verts n'ont plus été champions depuis 1981. On ne peut pas prétendre être des favoris pour le titre face à des équipes comme le PSG, Lyon, Monaco, Lille, Marseille, Nice et Nantes… L'important, c'est d'établir petit à petit une philosophie de jeu qui nous fasse grandir.

J'ai signé pour deux ans à Saint-Etienne. Je pense que les coachs qui restent plus de cinq ou six ans dans le même club, c'est déjà du passé. Le cycle d'un technicien, c'est trois ans. Après, il faut changer de modèle ou partir. Mon idée du football est connue, on m'a appelé aussi pour ça. Je viens d'une école très spécifique, celle du Barça, et mon intention est d'appliquer le meilleur de ce que j'ai appris. Le fond n'est pas négociable, mais on doit apprendre à faire évoluer les formes. Bien sûr j'ai changé depuis l'époque où j'entraînais les jeunes du Barça. Tu dois évoluer dans tes méthodes et dans tes conceptions.

Ce qui m'a le plus surpris depuis mon arrivée à Saint-Etienne, c'est la passion autour de l'équipe, le désir des gens d'être à tes côtés, leur état d'esprit, et bien sûr, de voir tant de supporters à l'entraînement et lors des matches de préparation. L'ASSE est un grand club, bien plus grand qu'il ne paraît vu de l'étranger. L'ASSE est un club qui fait beaucoup parler, c'est difficile de tout contrôler. Beaucoup de choses ont été discutées au début et les solutions sont arrivées plus tardivement que je ne l'attendais, de là à en déduire que je suis en colère comme l'ont dit les médias… Ce n'est pas du tout le cas ! Je ne vais pas rentrer dans les détails, mais bien sûr, je ne veux pas me laisser distraire une minute de mon travail."