Un printemps 76 (4)

20/04/2016
bookmark bookmark
share share


Image

 

Si ensuite il a mal tourné, au point de s'être acoquiné avec les vilains depuis plus de trente ans, le journaliste de la Pravda Vincent Duluc a replongé dans ses vertes années dans Un printemps 76, roman paru en janvier dernier aux éditions Stock. Troisième extrait.

 

"Au stade ils se retrouvaient, les ouvriers et les mineurs dans les populaires, les cadres dans les tribunes latérales, la géographie de Geoffroy-Guichard maintenait les frontières entre les territoires. "Tribune populaire", c'était marqué sur la contremarque, c'était le nom officiel ; on n'oserait plus stigmatiser une classe ou officialiser l'idée de réunir le prolétariat au même endroit, mais on osait alors, peut-être en prétendant que ce qui était populaire était aimé, et puis c'est de là que partait la chaleur, c'était la flamme qui entretenait le mythe du Chaudron, cette carte postale d'un lieu où passe le souffle d'une ville de charbon et d'acier. Ils criaient "à la mine !", oui, mais c'était difficile à scander, ils envoyaient l'homme au sifflet là ou même le roi devait aller à pied "aux chiottes l'arbitre"), ils émettaient des doutes publics sur le bonheur conjugal d'un adversaire fraîchement verni ("il est cocu"), mais le cœur de leur répertoire était ailleurs.

 

Personne ne savait qui avait inventé le texte, personne ne l'avait déposé, les chants qui partaient des tribunes ne franchissaient pas l'après-midi, parfois, d'autres suivaient plus longtemps sans que l'on sache pourquoi. "Qui, c'est, les plus forts, évidemment, les Verts" était une riche alternative à "Allez les Verts" mais ce n'était pas assez long pour un couplet et c'était même très court pour un refrain. C'était un chant sans notes, surtout, ou plutôt d'une seule note. Le peuple criait en morse : ta, ta, tatata, tatatata, tata. Au printemps 1976, l'air du temps était traversé pas ces mesures que les autorails klaxonnaient quand ils se croisaient entre Perrache et la gare de Châteaucreux.

 

C'était un slogan crié en tapant dans les mains. Monty a décidé de la chanter, a seulement rajouté "c'est" entre "évidemment" et "les Verts." Si l'ancien chanteur de charme n'a pas choisi d'être plus célèbre pour "Allez les Verts" que pour "Attends-moi", il l'a un peu cherché quand même. Il est passé de : "On s'est rencontrés un soir d'hiver, la neige qui tombait sur nos pas était blanche", qui témoignait d'une acuité d'auteur mésestimée, à : "Dans le vestiaire avant de rentrer, pour commencer à nous échauffer, tous en cœur nous chantons, on est les rois du ballond." Il avait fait considérablement pire avec un 45 jours dont le refrain était : "Ah, ce qu'il est beau le petit Rocheteau", un nanar de niveau olympique, mais tout marchait, tout se vendait, même n'importe quoi, surtout n'importe quoi."

Potins
15/09 12:08
Fouss a tout arraché
15/09 11:58
Ibra rit, Ibra pleure !
15/09 09:28
Les U16 ont déçu
15/09 07:01
Les Verts de 76 à la fête
15/09 06:40
Le meilleur départ depuis 12 ans
14/09 21:27
Crivelli buteur avec Sepahan contre Sirjan
14/09 21:00
Guillou s'amuse de la sortie de Fahmy
14/09 16:31
Abdelhamid démarre au FAR par une victoire
14/09 15:40
Bouanga a encore triplé !
14/09 15:05
U15 : jolie victoire à Joly
Articles
14/09/2025
Dans la moitié adverse
01/09/2025
Ouvrir les blocs bas
24/08/2025
Pas assez d'envie
21/08/2025
Duffus : un speed dating réussi
17/08/2025
Du plaisir à jouer ensemble
17/08/2025
Richard Coeur de Sainté
10/08/2025
Des choses prometteuses
05/08/2025
Les douze travaux de Gazidix
29/07/2025
Jean-Michel Larqué : "Cagliari, c'était l'apprentissage de la Coupe d'Europe"
09/07/2025
Mate ces stats !

Partager