Puel se livre dans la bible
27/01/2020
Claude Puel se livre dans l'autoproclamée "bible du football" à paraître demain. Extraits.
"J’ai commencé ma carrière de joueur il y a 40 ans. Clairement, il y avait beaucoup plus de qualités techniques qu’aujourd’hui en Ligue 1. On mettait le collectif en avant. Ce qui me frappe désormais, c’est ce manque de justesse et d’intelligence dans le jeu, de fluidité et de talent, de créativité mais aussi d’efficacité. A un moment, on s’est mis à rechercher des profils plus physiques, avec plus de vitesse, de la puissance et, petit à petit, on est arrivé là. Si Platini avait été un joueur physique, vous croyez qu’il aurait eu une telle dextérité ? Ce qui me gêne, c’est que dans la plupart des centres de formation, on continue de privilégier l’aspect physique. On perd ainsi en route beaucoup de gamins intéressants. Des petits gabarits souvent, qui se développent physiquement plus tard et ne peuvent exister dans un football de duels et de combat, mais qui en revanche sont créatifs, savent prendre l’info, se démarquer combiner, proposer des solutions et qui voient tout avant les autres.
Au très haut niveau, la qualité technique fait toujours la différence. Je préférerai toujours un joueur moins rapide et puissant mais plus intelligent et plus technique. Quel type de jeu veut-on ? Avec quels profils, quelles qualités ? Qui fait le recrutement, les dirigeants, les entraîneurs, les recruteurs ? Je ne pense pas qu’il y ait toujours une vraie réflexion. On ne peut pas prendre des joueurs à dominante physique, qui ont du mal à réussir un bon contrôle, une bonne passe, un bon décalage, une bonne frappe, ou simplement qui ne possèdent pas la bonne gestuelle devant le but ou les dans les vingt derniers mètres, et espérer développer du jeu. C’est une simple question de bons sens et de cohérence. On en revient toujours là : la technique, la créativité et l’intelligence de jeu n’ont pas de prix.
Lorsque que vous perdez vos quatre ou cinq meilleurs joueurs à la fin de saison, que vous ne pouvez pas les faire rester, renforcer l’équipe par deux ou trois éléments et la bonifier comme c’était le cas avant et comme je l’ai connu à Monaco, cela devient difficile de développer un vrai jeu collectif et même, tout simplement, de prendre le temps de développer un joueur, ce qui est encore plus dommageable. Il faut souvent aller au plus efficace. Si on a de bons joueurs, ça peut aller vite. Sinon, on balbutie et on recherche de nouveaux équilibres pendant la première moitié du championnat. Et surtout, on ne s’emmerde pas si un joueur ne fait pas l’affaire, de peur de se faire virer. Moi je n’arrive pas à m’y faire. Ce n’est ma conception du job, ni ma démarche : initier un projet, mettre une équipe et un club en ordre de match pour performer et aller titiller les meilleurs.
J’ai parfois l’impression qu’on veut toujours se sécuriser avec des grands gabarits. Mais pourquoi ? Ou, pire, former des joueurs non pour performer ou construire une équipe, mais simplement en prévision de faire une grosse plus-value sur le marché. « Tiens, en Premier League, ils aiment bien les joueurs physiques, rapides. » Si vous voulez développer une équipe et bien la faire jouer, vous ne pouvez pas vous permettre d’avoir deux ou trois joueurs qui ne correspondent pas à l’identité que vous souhaitez lui donner. Des joueurs en difficulté techniquement, qui perdent le ballon trop vite et qui, donc, mettent en péril à la fois tous les autres et le collectif.
Qu'est-ce qui m'intéresse ? Essayer de challenger les grosses équipes avec des moyens différents et avec certains profils, techniques, pas terminer au milieu du classement avec du jeu direct et un football de combat. Trouver les joueurs pour accompagner le développement du club et les amener à maturité, comme je l'ai fait à Lille et à Nice, et comme j'avais commencé à le faire aussi à Leicester en deux mercatos, le premier pour réduire l'effectif, le deuxième pour prendre des joueurs techniques à chaque poste. C'est la même idée et la même logique avec Saint-Etienne. Je ne m'arrête pas aux difficultés actuelles et je sais que le défi et l'exigence sont énormes. Mais j'aimerais bien que cette équipe joue la Ligue des champions dans cinq ans. Même si je ne suis plus là et que je n'en profite pas."

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