De la petite bière pour Nanard !

29/05/2014
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Vous avez raté l'intervention de Bernard Caïazzo hier sur Onzéo ? Pas de panique, Poteaux Carrés a retranscrit les propos de Nanard !

 

"On termine avec une dizaine de points d’avance devant de beaux clubs, de grands clubs qui ont des budgets deux ou trois fois supérieurs au nôtre comme l’OM et l’OL. C’est une grande satisfaction d’être devant ces clubs qui sont européens depuis 10 ans et 18 ans. On est en train de constituer un club européen mais il faudra encore le confirmer et le prouver sur le terrain lors des prochaines saisons. C’est une réalité, l’ASSE a franchi un palier. On a fini quand même avec 20 points d’avance sur le 8ème. Le championnat a battu des records de points sur les première et deuxième places, mais je ne crois pas me souvenir d’une 8ème place à 49 points. Je ne crois pas qu’on soit excité par une qualification en Coupe d’Europe. Ce qui est important, c’est d’être vivant jusqu’au bout. L’objectif est d’être le plus longtemps possible avec des choses intéressantes à jouer. L’aspect sportif reste une dominante forte de notre football.

 

L’année dernière l’OM était 2ème et a dépensé 35 millions d’euros. Ils ont perdu tous leurs matches de Champions League et ont fini 6èmes cette année en n’étant pas européens. A l’ASSE, on a terminé à deux points du 3ème. Sans deux grosses bourdes du gardien de Lorient Audard, on aurait peut-être terminé en Champions League. Notre équipe a quand même prouvé quelque chose. Pourquoi voudrait-on d’un coup changer, modifier, ne plus faire confiance à des garçons qui nous ont amenés à être largement devant de grosses cylindrées ? Qu’est-ce que ça veut dire ? Qu’il n’y a pas de loyauté, qu’on ne fait pas confiance à ces garçons, qu’ils sont devenus d’un coup mauvais ? Le coach veut consolider son groupe et l’améliorer par petites touches.

 

La France a un déficit de 2 000 milliards d’euros, la France est en déficit depuis 30 ans ! Combien de médias sont en déficit depuis des années et des années ? Beaucoup de journalistes, beaucoup de supporters pensent que l’on peut vivre un déficit pendant très longtemps sans que rien ne se passe. Mais un déficit, c’est comme si vous perdez votre sang. Vous pouvez le perdre peu, mais dans le temps vous finissez par crever. Le Mans, Strasbourg, Sedan, peut-être Valenciennes bientôt… On voit très bien qu’à un moment donné il y a des problèmes ! Les supporters, il faut leur expliquer que si on veut recruter des joueurs, il faut multiplier le prix des places par quatre.

 

On connaît la situation où, poussés par les médias, les supporters, on a connu des joueurs à 300 000 euros par mois. On a vu à un moment donné où ça pouvait nous amener. On voit très bien que les clubs qui ont de très lourds déficits en France ont des salaires outranciers, beaucoup trop importants par rapport à leurs moyens ! Parmi les sept premiers clubs de L1, on est le seul assuré d’être en équilibre financier cette saison. Ça ne veut pas dire qu’on est un club riche, mais ça veut dire qu’on est un club bien géré. Ce qui est dramatique, c’est de considérer que c’est presque un défaut de ne pas être en déficit, de dire qu’on est trop frileux.

 

Il faut revenir à une vision très germanique du football qu’on n’a pas ici. Le foot c’est un spectacle. C’est quoi un spectacle ? Est-ce que Saint-Etienne peut être champion de France ou gagner la Champions League ? Non, non, non ! Aujourd’hui, pour gagner la Champions League, il faut avoir un budget de 400 ou 500 millions d’euros. On peut être très heureux dans une entreprise à Saint-Etienne sans être obligatoirement le numéro un mondial.  Mais on peut produire du spectacle, bien jouer au football, rendre ses supporters heureux, créer du bonheur aux familles et aux enfants. La mission première du football n’est-elle pas de créer du bonheur ?

 

Comme le rappelle Jean-Pierre Louvel on n’a pas le droit de vendre de bière dans nos stades à cause de la loi Evin. En Allemagne, ça rapporte 40 millions d’euros par an, pratiquement le déficit de nos clubs français. En France c’est interdit alors que le bar d’en face vend autant de bières qu’il veut. C’est la raison pour laquelle à l’ASSE nous venons d’acheter le Chaudron vert, qui est en fait un hôtel-restaurant bodega. Dans le Chaudron vert on pourra vendre autant de bières qu’on veut. Cinq minutes après le supporter n’aura plus le droit à la bière car il sera à l’intérieur du stade. Il y a là quelque chose qui est tout à fait contradictoire ! On est dans une grande hypocrisie.

 

Aucun investisseur étranger ne va venir à Saint-Etienne et je vais vous dire pourquoi : il vient dans un système politique français où il y a une taxe de 75% qui est un non-sens total ! J’ai récemment déjeuné à Roland-Garros avec nos amis qataris. Si ce n’est pas Paris, combien leur a coûté en plus, en charges, en taxes, en impôts divers le fait d’être en France et de ne pas être en Espagne ou en Angleterre ? Mais c’est au moins 150 millions d’euros par an ! Avec cet argent ils auraient pu améliorer leur équipe, faire des choses intéressantes, se structurer plus… Parce que c’est Paris, ils s’accrochent à cette image, ils sont motivés, passionnés. Moi aussi je suis passionné. Il faut être terriblement passionné aux tripes, aimer le football aux tripes pour rester là !

 

Avec les autres présidents de club, on a beaucoup d’intérêts communs. Souvent on nous oppose à Jean-Michel Aulas. Mais moi je le dis publiquement et clairement : Jean-Michel Aulas serait venu à Saint-Etienne il y a vingt ans, les Verts auraient été plusieurs fois champions. Je reconnais ses qualités. Mais ce qui ne me plaît pas, c’est cette rivalité exacerbée au moment des derbies. On a l’impression qu’on a affaire à des animaux sauvages et que nous on est des pestiférés. Les sanctions ne sont pas assez sévères, il faut des sanctions très sévères. Lorsque vous aurez quatre matches sur un joueur qui aura critiqué, qui aura émis des propos négatifs pas seulement contre l’arbitrage mais contre l’image du football... Cela ne sert à rien de suspendre les dirigeants de club, mais si vous mettez 50 000 euros d’amendes ou 100 000 euros en cas de récidive, vous verrez que ça va se calmer. C’est quelque chose qu’il faut éradiquer car ça donne un mauvais exemple aux enfants. Moi j’ai un fils de six ans et demi. L’autre fois on jouait au foot, j’étais dix mètres derrière lui. Avant de marquer son but, il a baissé la tête pour rentrer le ballon comme Ntep l’a fait. Il l’avait vu à la télé. Cela ne m'a pas plu.

 

L’objectif principal de cet été, c’est de passer les barrages de l’Europa League et d’aller en phase de poules. Il faut vivre. Il y a des étapes à passer. L’étage supérieur de l’ASSE, c’est de vivre une aventure européenne qui ne soit pas une aventure de deux matches, mais qui soit une aventure d’un certain nombre de matches qui permettront de faire grandir le club. L’objectif est de devenir un club européen. Comment on devient un club européen si on ne vit pas une épopée européenne ? Dire qu’on n’a pas les moyens de jouer sur les deux tableaux et laisser tomber l’Europa League en phase de poule ? C’est impossible, vu le passé européen de l’ASSE, que le moindre joueur, que le moindre entraîneur que le moindre dirigeant ait ce type de raisonnement. Ce n’est pas pour faire plaisir aux supporters que je dis ça, c’est qu’à l’intérieur de lui-même, le club a l’Europe au fond des tripes, c’est une certitude !"

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