Platoche, gloire et déboires (3)

28/06/2016
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Dans sa biographie "Platoche, gloire et déboires d'un héros français" parue le 18 mai dernier aux éditions Flammarion, Jean-Philippe Leclaire revient sur les vertes années de Michel Platini. Troisième extrait.

 

A l'orée de cette saison 1979-1980, Robert Herbin attaque sa 22e année à l'AS Saint-Etienne, sa 7e comme entraîneur. Meilleur ouvrier puis parfait contremaître de la rude et exigeante "usine verte", il ne sait pas trop quoi penser de l'arrivée dans son effectif du footballeur favori des Français. Comment en effet ne pas s'enthousiasmer devant les prouesses techniques du joueur le plus doué qu'il ait jamais eu à diriger ? Mais comment ne pas s'inquiéter non plus des premières dérives d'un vedettariat qui colle si mal à la mentalité stéphanoise ?  Au pied des crassiers, ces monticules de poussière noire sortie des entrailles de la terre, on n'aime pas beaucoup les v'dettes (à prononcer avec l'accent d'Aimé Jacquet) qui refusent d'aller au charbon.

 

Adepte lui aussi d'un football très physique, Robert Herbin éprouvera toujours face à Platini une sorte de malaise qu'il mettra beaucoup de temps à s'expliquer vraiment. "Mon rêve aurait été de bâtir une équipe autour de Michel sur quatre, cinq ou six ans. Sur le terrain, il faut un joueur qui vous représente, un second entraîneur qui soit aussi acteur. Je voulais que Michel tienne ce rôle. Mais ce n'était pas possible, car très vite j'ai senti que Platini n'était que de passage à Saint-Etienne. D'où, entre nous, des rapports souvent ambigus et frustrants."

 

Sur le terrain, les nouveaux Verts de Michel Platini fonctionnent moins au charbon qu'au courant alternatif. Le 7 novembre 1979, ils signent un exploit qui hallucine toute l'Europe du football : battus 2-0 à l'aller par les Néerlandais du PSV Eindhoven, au deuxième tour de la Coupe UEFA, ils mettent le feu au Chaudron, en l'emportant 6-0 au retour, dont trois buts marqués lors des cinq premières minutes. Auteur lui-même de deux réalisations, dont un coup franc direct, Michel Platini se sent pour la première fois accepté et même aimé par le public stéphanois.

 

En début de saison, pour la remise de la première "Panthère du mois" qui récompensait le meilleur joueur de juillet, les membres associés avaient infligé un véritable camouflet à l'ex-Nancéien. Sur 162 bulletins, Michel Platini ne recevait que 6 malheureux suffrages contre 39 à Johnny Rep, 33 à Jacques Zimako, 24 à Rocheteau et 21 à Larios et Repellini. Mais en ce soir magique de Coupe d'Europe, Platini est le grand joueur enfin capable de rabibocher les Verts avec leur légende. Lorsqu'il sort à un quart d'heure de la fin, les 38 000 spectateurs scandent pour la première fois à Geoffroy-Guichard "Platini, Platini !"

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