Roro nostalgique n'a pas pour moteur le fric

20/02/2019
bookmark bookmark
share share
Image

Lors d'une conférence animée par Philippe Gastal à la résidence Séniorales de Saint-Etienne, Roland Romeyer a tenu des propos nostalgiques avant d'aborder un brin fataliste la concurrence avec les quatre clubs qui devancent actuellement Saint-Etienne au classement.

"Je suis à la tête du club, j'essaye de le diriger le mieux possible mais je dois composer avec des valeurs qui ne sont pas les miennes. Moi j'ai beaucoup travaillé, j'ai eu 16 entreprises, j'ai gagné de l'argent, mais l'argent n'était pas mon moteur. Ce n'était pas mon leitmotiv. Pour moi ce qui est important, c'est les amis, la famille et l'ASSE. Moi ce n'est pas ce que je retrouve avec les gens en face de moi. Les gens ne sont plus les mêmes. Les agents, les médias, l'argent... ça ne correspond pas à ma personnalité.

Avant les supporters suivaient leur équipe, ils supportaient, quand l'équipe allait moins bien ils étaient tous là pour les aider. Maintenant, vous voyez bien comment ça se passe. Ce n'est plus la même mentalité, je le déplore. Moi, si je suis à la tête de ce club, c'est que j'ai vécu des moments extraordinaires. C'était mon club. Il y avait entre tous les supporters et avec les joueurs une convivialité énorme, beaucoup de respect, de la sympathie. Maintenant ce n'est plus pareil. Maintenant je suis un des vieux, j'ai vécu des moments très forts qui correspondaient bien à ma philosophie, à ma personnalité. Ce que je vis maintenant, je le dis franchement, je ne suis plus bien dans la société.

Le foot que j'aimais est devenu un football business. En début de saison, je peux déjà vous dire qui sera sur le podium. Le premier sera Paris, le deuxième sera Lyon, le troisième sera Lille, le quatrième sera Marseille. Le cinquième, ce sera peut-être nous, on se bat pour cette place. Quand vous avez des budgets qui sont dix ou douze fois supérieurs aux autres, on ne peut pas rivaliser. J'ai été ravi de voir ces matches de Champions League mais il ne faut pas rêver, pour nous ça devient quelque chose d'impossible, à moins qu'on fasse la quête tout à l'heure, si on ramasse beaucoup d'argent on pourra se payer de grands joueurs (rires). On est à une époque où l'argent fait le club. Avec environ 70 M€, on a le sixième ou le septième budget. Paris, c'est 700 M€ !

Le budget de Lille est très important. Ils sont très endettés mais je pense qu'ils vont arriver à équilibrer leurs comptes en vendant des joueurs. Un joueur comme Pépé, ils vont le vendre très cher. Entre le football qu'on a connu des années 1968-1977 et le football d'aujourd'hui, il faut oublier. Cela n'a plus rien à voir, que ce soit au niveau des supporters et des clubs. A l'époque il y avait de la solidarité, du partage, du travail, les mineurs, la métallurgie, la sidérurgie... Il y avait du savoir-faire à Saint-Etienne, on pouvait en être fier : le cycle, les armes, Manufrance... Maintenant, Saint-Etienne, ce n'est plus pareil ! La société a changé, maintenant les gens sont des égoïstes.

Galtier, il est sorti à Saint-Etienne. C'est moi qui l'ai mis en place. Il était numéro deux. Quand on a viré Perrin, il a pris le manche, il a fait du bon travail. Mais la réussite d'un club, ce n'est pas un homme, c'est tous ensemble. S'il a fait du bon travail, c'est qu'il a eu aussi des bons joueurs. On parle de Lille actuellement, mais là-bas il a retrouvé un Aubameyang en Pépé. Cette année il a une équipe équilibrée avec des cadres qui ont été embauchés, des jeunes qui ont pris confiance, notamment Pépé. Quand ils ont le ballon, ils vont vite de l'avant comme à l'époque quand on avait Aubameyang. On lui donnait le ballon, il courait, il centrait. C'est l'équipe qui fait le bon entraîneur. S'il n'a que des chèvres, même s'il est super bon, il ne peut pas faire grand chose. La saison passée, Lille était très bas, ils n'avaient pris que des jeunes et la mayonnaise n'avait pas pris. Galtier a pris Lille après Bielsa, il a réussi à se sauver avec beaucoup de chance car ce sont des fonds d'investissement qui ont mis de l'argent. Devant la DNCG, certains fonds ont été obligés d'abandonner leurs comptes courants, sinon le club déposait son bilan. Ils ont pu recruter quelques anciens pour bâtir une équipe qui tient la route. Chaque saison il y a une équipe surprise, cette année c'est Lille.

Marseille, c'est compliqué. Ils ont fait quelques erreurs. Quand il y a déjà des changements dans la direction... Il y a l'ancien président, le copain de Bernard, Labrune, qui a vendu Mandanda et Payet. Vous avez vu, ils les ont rachetés plus chers qu'ils les ont vendus ! (rires) Mais Marseille a quand même une belle équipe. Pour les joueurs de Marseille, pour le moment, c'est plus facile de jouer à l'extérieur qu'au Stade Vélodrome car ils se font fracasser par les supporters. Mais Marseille va se qualifier à mon avis pour l'Europa League. Monaco, c'est autre chose, ils ont vendu pour 300 M€ en un an et demi. Si vous vendez tous vos meilleurs joueurs, ça devient difficile. Il y avait un problème entre le Russe et Vadim (sic) alors que Vadim je l'appréciait beaucoup, c'est un gars qui était bien. C'est très fragile un club, c'est compliqué."

Potins
26/04 09:51
Larso, 50 matchs à Haut niveau
26/04 09:23
Djo aux JO ? (4)
25/04 23:02
Nadé finalement dispo pour Caen
25/04 17:05
Batubinsika marque pour son fils
25/04 16:24
Gomis ne retrouvera pas les Verts
25/04 07:26
Abdi n'abdique pas
25/04 06:54
Briançon ménagé
25/04 06:42
Romain Thomas espère un exploit (2)
24/04 23:16
Seule la barre arrête Aubame
24/04 22:25
Diony se prenait déjà la tête avec Dall'Oglio
Articles
26/04/2024
Patrice Garande : "Malherbe peut inquiéter Sainté"
21/04/2024
Riera bien, qui ri(e)ra le dernier
21/04/2024
Popodo podo popodo
12/04/2024
Sainté - Angers, le match des calendriers
08/04/2024
Jessy Moulin : "Geoffroy-Guichard, c'est incomparable, c'est incroyable !"
07/04/2024
Pénurie de latéraux
23/03/2024
L'animation stéphanoise
19/03/2024
Damien Bridonneau : "Mangez, prenez, et vous allez vivre une histoire extraordinaire !"
10/03/2024
Une histoire de temps forts
05/03/2024
"Il aimait profondément Saint-Étienne et Saint-Étienne l’aimait"

Partager