Premier test pour les Verts avec deux difficultés majeures : le deuxième du dernier championnat et un déplacement. Premier test ? Pas vraiment. Sans aucune de ces difficultés, l'ASSE n'a accroché que le nul il y a 10 jours. Plutôt l'occasion de se rattraper et de ne pas risquer trop vite de tomber dans la morosité. Mais le LOSC est-il vraiment l'adversaire idéal pour cela, difficile de trancher tant la donne affiche d'inconnues.


1- Le parcours

Clairement, qu'on se le dise, le LOSC de l'année dernière aurait été difficilement bougeable par une équipe certes séduisante sur le papier mais pas encore tout à fait prête. Mais les débuts cette saison sont plus poussifs également de leur côté.

Les amicaux furent partagés. Certes, sur 7 matchs, les Dogues n'ont concédé que 2 défaites contre la Roma et le Celta Vigo et ont battu Braga, mais ils ont également été tenus en laisse par le Maritimo Funchal (0-0) et ne dégagent finalement pas un bilan si positif avec seulement 3 victoires et avec 9 buts marqués pour 6 buts encaissés.

Mais le début de saison est encore plus poussif. Contre Nantes, la victoire est quasi miraculeuse dans un match sans grande inspiration. Et la semaine suivante, les Lillois connaissaient déjà leur première défaite de la saison, certes à 10 contre 11, mais face à une équipe d'Amiens qui s'apprête de nouveau à lutter pour son maintien. Bref, c'est une préparation et un début de saison contrasté que l'on pourrait fortement rapprocher de ce que l'on observe chez... les Verts.

 

2- L’effectif

Saison à sur-performer par rapport aux attentes oblige, l'effectif lillois a subi des pertes, et pas des moindres avec 4 titulaires (Pepe, Thiago Mendes, Rafael Leao et Koné) dont le meilleur buteur et meilleur passeur, ainsi que 2 remplaçants (Dabila, 12 matchs et Rui Fonte, 18 matchs).

Dans les buts, s'il y a du changement, cela ne concerne pas le titulaire, Maignan, qui continuera à garder les cages, mais les deux doublures, parties en prêts et remplacées par Leo Jardim (qui a 24 ans et pas 45, on vous rassure). La défense a également peu évolué. Si Bradaric est arrivé pour occuper le flanc gauche, et probablement être préféré à Reinildo qui ne devrait pas bouger de sa position de doublure, le reste est stable. Jose Fonte verra toujours une vraie lutte entre le capitaine Soumaoro et la révélation Gabriel pour occuper l'axe et Celik devrait conserver sa place à droite devant Pied. Les seules autres recrues à noter dans ce secteur sont celles de deux axiaux, Agouzoul qui vient directement du Maroc et Tiago Djalo qui sort d'une saison blanche chez les pros au Milan AC après ses débuts au Sporting l'année précédente.

Au milieu, le changement est, en revanche, notoire. Avec une volonté de saut qualitatif puisque Xeka, titulaire la saison passée, pourrait bien démarrer sur le banc, derrière André et le pari Renato Sanches, lui qui sort de 3 saisons poussives après que son éclosion rapide l'a catalogué comme grand espoir du football mondial. Derrière eux, Soumaré, peu sollicité la saison dernière, devrait grappiller du temps de jeu. En revanche, c'est plutôt la sortie qui semble attendre Thiago Maia et, plus encore, Benzia, revenu de prêt mais pas intégré au groupe pro. Enfin, le jeune Zekaj devra se contenter, pour le moment, de la réserve ou d'un prêt. Devant eux, si Ikoné devrait encore pouvoir dépanner, vu l'absence de réelle doublure, c'est Yazici qui devra reprendre son rôle cette saison.

En attaque, du changement également. Tout d'abord, Ikoné prend du galon et sera chargé de remplacer Pepe, tandis que Bamba, lui, sera toujours là sur son côté. En pointe, les Lillois de Galette compteront sûrement majoritairement sur Osimhen, débauché de Charleroi et dont les récentes débuts donnent plutôt raison aux recruteurs du LOSC. Le banc, en revanche, ressemblera plus à ce qu'il y avait la saison dernière avec Luiz Araujo pour le côté et Remy pour la pointe. Et la concurrence à ce poste portera un nom que l'on connaît bien, Weah, fils de et déjà international.... américain à 19 ans, malgré une seule demi-saison ''pleine'' au Celtic (13 matchs dont 4 titularisations en 18 journées).

 

La compo probable : Les absents se comptent à la pelle côté lillois. En plus de Renato Sanches pas qualifié, Xeka et Weah sont blessés et Soumaré suspendu. Soumaoro et Gabriel sont en revanche de nouveau disponibles. De là à être alignés d'entrée ?

Maignan – Celik, Jose Fonte, Gabriel, Bradaric – André, Yazici – Bamba, Ikoné, Luiz Araujo – Osimhen

 

3– Souviens-toi la dernière fois

Il s'agissait alors d'un match relativement amorphe ressemblant typiquement au LOSC de la saison dernière, c'est-à-dire peu de rythme, peu d'occasions, une capacité à museler l’adversaire, en l'occurrence, nous, et une pique, en contre, signée Pepe. Bref, pas un hold-up mais une courte défaite 1-0 que l'on pouvait regretter tant les Lillois s'étaient ingénié à ne pas montré mieux que nous.

Globalement, si le bilan est plutôt équilibré depuis 2013-2014 (4 victoires, 2 nuls, 6 défaites), les déplacements sont franchement négatifs avec deux défaites 3-1 lors des deux dernières rencontres à Mauroy. Le dernier point qu'on avait été chercher là-bas date de janvier 2017, et était à mettre à l'actif de l'inévitable Hamouma, toujours en forme lorsque les Dogues s'avancent face à lui.

 

4- Le joueur à suivre

Il est à la fois celui qui stabilise l'équipe, celui qui lui donne une assise et qui lui a permis de franchir un cap et celui qui semble pouvoir, à tout moment, devenir handicapant, une source de soucis pour les Lillois, c'est Jose Fonte.

Car c'est bien avec son arrivée (certes, il n'est pas arrivé tout seul) que coïncide le passage d'une équipe malade se maintenant de justesse à cette machine froide et implacable que l'on a vu l'année dernière. Et si la BIP a évidemment contribué à cette réussite, l'international portugais a apporté à l'une des pires défenses de L1 devenus l'une des meilleures ce qui manquait tout particulièrement aux Lillois jusqu'alors : de l'expérience et de la sérénité. Toujours présent, toujours bien placé, solide, il a, la saison dernière, personnifié cette défense intraitable.

Mais cette position semble fragile. Il ne faut pas oublier qu'il sortait d'une demi-saison compliquée dans l'une des pires défenses du championnat chinois (avec pas moins de 19 buts encaissés en 7 matchs) et d'une Coupe du Monde poussive où la machine semblait rouillée et où il traînait sa lourde carcasse plus qu'autre chose. Et s'il ne fut pas particulièrement fautif ni ne mit son équipe dans un embarras particulier, c'est ce défenseur lourdaud, pataud et, disons le, largement vulnérable pour nos attaquants que nous avons pu apercevoir contre Nantes.