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Christophe Chaintreuil est né le même jour que Rocco Siffredi. "Mais la comparaison s'arrête là", admet en rigolant l'ancien membre des Verts...


Christophe commence à jouer au football au FC Annecy, avant de rejoindre le club de Bagnols-sur-Cèze (30), sa ville natale. Libéro de formation, Chaintreuil quitte le Gard pour le Vaucluse: à 18 ans, il joue milieu offensif à Orange, en troisième division et seulement deux ans plus tard, en 1984, il découvre la deuxième division à Alès.
Milieu de terrain défensif au sein d'une formation qui découvre la D2, il joue sous la direction de Léonce Lavagne avec un futur vert (Gilles Leclerc) et un futur bleu (Sabri Lamouchi). Chaintreuil joue en tout six années dans la ville natale de Laurent Blanc, malgré un court intermède au Puy en 1988.


Christophe Chaintreuil lors de son ultime saison alésienne

Apprécié par Christian Sarramagna, qui connaît bien le football gardois pour avoir entraîné Pont-Saint-Esprit de 1985 à 1987, Chaintreuil n'hésite pas une seconde quand Pierre Garonnaire le sollicite. A 27 ans, il découvre la première division en signant à l'ASSE en 1991.

Le nouveau coach de l'ASSE en fait un titulaire insdiscutable sous sa direction et de solide joueur de D2, Chaintreuil devient un cadre dans l'élite en jouant 34 matches lors de sa première saison stéphanoise (1991-92). Il inscrit même cette année là contre Montpellier ce qui restera son unique but en vert: sur un corner mal dégagé par la défense héraultaise, Christophe trompe Barrabé et permet aux Verts d'égaliser à Geoffroy-Guichard.

La saison suivante, Chaintreuil dispute une vingtaine de matches mais le nouvel entraîneur Jacques Santini ne compte plus vraiment sur lui. Comme Tholot, Bouquet et Pagal, Christophe prend alors ce qu'il appelle "le charter pour Martigues" après 58 matches sous le plus beau maillot de France. 
Pour autant, le Gardois conserve de bons souvenirs de ses deux saisons en vert: "J'ai eu la chance de découvrir la première division dans un club mythique. C'est gratifiant de jouer dans un club comme l'ASSE. Souvent, on réalise son bonheur après-coup. Certains jeunes joueurs ne réalisent pas la chance qu'ils ont de jouer à Saint-Étienne. Pour moi, c'était différent car j'avais déjà une certaine maturité à 27 ans".


Christophe Chaintreuil supporte mal les coups marseillais en 1991-92

L'ancien milieu de terrain stéphanois est alors particulièrement marqué par la popularité du club: "A domicile comme à l'extérieur, c'était un vrai plaisir de jouer dans des stades pleins. A part Marseille, je ne connais aucun club en France qui suscite un tel engouement ! En quinze ans de professionnalisme, je n'ai joué que deux ans à Sainté. Mais les gens que je croise ne retiennent que mon passage chez les Verts: ça prouve que ce club a une aura incomparable".

Même si Christophe Chaintreuil n'a pas conservé de contacts avec ses anciens partenaires, il garde en mémoire les prestations de ses coéquipiers: "J'étais un p'tit joueur d'un niveau moyen, mais j'ai côtoyé de très bons joueurs à Sainté. Je pense notamment à Jean-Pierre Cyprien, qui avait un talent incroyable et est passé à côté d'une grande carrière. Lubo Moravcik était aussi un footballeur impressionnant. Et je garde un excellent souvenir de Joseph-Antoine Bell, qui avait encore un super niveau même s'il était en fin de carrière. Je suis persuadé que Grégory Coupet, qui était alors le troisième gardien, a beaucoup appris à son contact".


Martigues, une histoire, un maillot, un sponsor...

A Martigues, Chaintreuil se relance dans un club familial où il ressent moins de pression qu'à Sainté: "C'était tranquille, je retrouvais la douceur de vivre méditerranéenne. Le soleil, la plage, le foot. La belle vie quoi ! J'ai apprécié, ma famille aussi"
Du coup, forcément, Madame Chaintreuil fait un peu la tête quand son mari signe à Sochaux: "J'avais encore une année de contrat à Martigues mais au-delà mon avenir dans le club n'était pas assuré. J'ai préféré rejoindre Sochaux, un bon club de D2"

C
hristophe joue quatre saison dans le Doubs, où il évolue aux côtés de nombreux anciens et futurs Verts (Jean-Guy Wallemme, Olivier Baudry, Adel Chedli, Stéphane Santini...) avant de mettre un terme à sa carrière suite à une blessure au genou. "Mon aventure sochalienne s'est terminée en eau de boudin. Alors que j'étais un des joueurs cadres du club, le Président Gilles Daget a voulu se débarrasser de moi. J'ai même été en procès avec le club".


La carrière sportive de Christophe Chaintreuil en un clin d'oeil

En accident du travail pendant 3 ans (!), Christophe Chaintreuil, dont le fils sera pensionnaire du centre de formation sochalien (le lionceau n'est pas rancunier), retourne dans le Gard au début des années 2000. Après avoir entraîné les équipes de jeunes de Bagnols-sur-Cèze, il devient entraîneur de l'équipe première d'Avignon (DHR): "Ce club, qui a connu pas mal de déboires ces dernières années, a décidé de faire appel à moi. J'ai relevé ce défi, et cette expérience est très enrichissante. Mais dans un petit club comme ça, il faut s'occuper de tout, c'est très prenant. A terme, j'aimerais bien faire mes preuves dans un club mieux structuré. J'aimerais par exemple intégrer le centre de formation d'un club professionnel".

Après deux ans dans la ville des Papes, son souhait est exaucé lorsqu'il continue sa route vers le sud pour diriger les U17 du SC Bastia. Cette première expérience dans la formation dure jusqu'en 2010 où il est nommé entraîneur du Pontet, club vauclusien classé alors 13e dans son groupe de CFA. Mais il est démis de ses fonctions en avril 2012 et rebondit... au Qatar, où il prend en charge la formation de jeunes joueurs du Golfe en novembre de la même année.
Son retour en France a lieu en juin 2014, lorsqu'il est nommé à la tête du centre de formation de l'AC Arles-Avignon, qui lutte pour sa survie en Ligue 2.


Chaintreuil sur le banc du Pontet en 2010

Il y reste deux ans puis décide de prendre le large en 2016 en prenant la tête des U17 de... Singapour. Mais l'appel de Saint-Étienne est plus fort que celui du large et Christophe revient au bercail durant l'hiver 2018. Julien Sablé ayant été promu entraîneur de l'équipe professionnelle, le fauteuil de directeur du Centre de Formation est en effet vacant. Un temps pressenti pour l'occuper, Chaintreuil profite du chamboulement au sein de l'administratif stéphanois pour être finalement nommé à la tête des U17 régionaux, un poste qui colle davantage à son expérience du moment.
Mais comme à l'époque où il était joueur, Christophe ne reste qu'un an dans le Forez. L'appel du sud est à nouveau le plus fort: pas à Martigues cette fois mais à Nîmes où il dirige le centre de formation tout en entraînant les U19.
Puis Cricri reprend sa vie de patachon en déménageant au Sénégal, où il devient directeur technique de Diambars, l'académie partenaire de l'OM au pays de Mamadou Niang et d'Habib Beye. Son contrat y prend fin en juin 2022...

Finalement, Chantreuil supporte mieux les Marseillais avec l'âge

Christophe Chaintreuil a accepté de répondre au questionnaire de Proust revu et corrigé par Poteaux-Carrés: 

Ton équipe préférée ?
Mmm, j'ai le droit d'en citer deux ? Je dirais Saint-Étienne mais j'aime également l'OM !

L'équipe que tu détestes ?
Je ne déteste aucune équipe.

Ton geste technique favori?
Un petit pont.

D'Avignon j'imagine... Le son, le bruit du stade que tu aimes ?
Le bruit du chaudron. Je me souviendrai toujours du match contre Marseille à Geoffroy-Guichard, le jour de l'incident de la canette lancée sur JPP. Il y avait une ambiance incroyable dans le stade, on ne s'entendait pas sur le terrain tellement le vacarme était assourdissant.

Le son, le bruit du stade que tu détestes ?
Les insultes racistes.

Ton juron, gros mot ou blasphème favori lors d'un match ?
Merde. Je sais, ce n'est pas très original !

Un footballeur pour illustrer un nouveau billet de banque ?
Thierry Henry. C'est un super joueur, mon fils l'adore d'ailleurs !

Le métier du foot que tu n'aurais pas aimé faire ?
Préparateur physique, car tu n'es pas aimé des joueurs, tu les fatigues (rires) ! 

Le joueur, l'entraîneur ou l'arbitre dans lequel tu aurais aimé être réincarné ?
Thierry Henry.

Si le Dieu du football existe (on aurait entraperçu sa main lors d'un Angleterre-Argentine resté célèbre), qu'aimerais-tu, après ta mort, l'entendre te dire ?
Dis-moi, t'as pas joué à Sainté toi ?