Après une période un peu compliquée, nous avons retrouvé le chemin de la victoire la semaine passée. Mais ce fut non sans difficultés et face à une équipe bien plus ouverte et bien moins en forme que celle qui viendra s'opposer à nous ce samedi. Il serait donc de bon ton de ne pas de nouveau voir notre progression gênée par un promu qui se défend.


1- Le parcours

C'est désormais presque une coutume, voilà de nouveau un promu, après Brest, ces mêmes Rémois, Nantes, Metz, Angers ou encore Troyes, qui se signale par un bon début de saison. Avec 17 points en 12 matchs, Reims s'est ainsi installé dans le top 10 du championnat, à seulement deux points des places européennes et du finaliste de la dernière Ligue Europa et à trois points des Verts.

Toutefois, ce n'est pas le football champagne qui peut expliquer ce début de saison réussi mais au contraire une solidité à tout crin. Ainsi, contrairement à notre dernier adversaire angevin et à nous-mêmes, les matchs des Champenois sont, depuis le début de saison, les moins fournis en but de la L1, et ce assez largement (18 buts depuis le début de la saison dans des matchs du promu contre 23 dans ceux de Nice, l'avant-dernière équipe de ce classement, et 34 pour Sainté).

Dans le détail, la solidité défensive évidente de la troisième équipe la moins perméable du championnat avec 10 buts encaissés (7 de moins que l'ASSE !) est contrebalancée par une attaque devenue presque muette après avoir enchaîné les buts en Ligue 2. Ainsi avec 8 buts marqués, c'est simplement la 19ème attaque du championnat qui s'avance face à notre balbutiante défense. Cette solidité sans génie conduit toutefois les Rémois à totaliser cinq matchs de rang sans défaite en Ligue 1. Si l'on occulte une défaite somme toute normale contre le QSG, la dernière défaite face à un adversaire ''normal'' remonte même au 1er septembre. Mais dans ce parcours, ce sont avant tout les matchs nuls qui prédominent malgré les deux récentes victoires, dont une à l'extérieur.

 

2- L’effectif

Si l'argument souvent avancé pour expliquer les bons débuts de saison des récents promus est la continuité, il est pourtant difficile d'envisager cet argument pour les Rémois chez lesquels ne subsistent du 11 titulaire de la saison passée que 4 joueurs dans celui de cette saison et qui ont même délaissé leur 4-4-2 pour un milieu à 3.

Dans les buts, Mendy n'est plus discuté et Johann Carasso patiente gentiment sur le banc. La ligne défensive, elle, fait la part belle à la colonie belge débarquée dans la région Grand Est cet été. Foket s'est imposé comme un titulaire à droite, de même qu'Engels dans l'axe, aux côtés d'Abdelhamid. La défense type étant complétée par le jeune international ivoirien Konan. Sur le banc, on retrouve Métanire comme seul latéral, à droite, en l’occurrence. Dans l'axe, en revanche, il n'y a pas juste Fontaine, mais également Disasi, dont le temps de jeu est toutefois très limité.

Le milieu est toutefois le secteur le plus profondément remanié. Parce qu'au-delà des hommes, c'est le système qui a changé. Ainsi, ne reste comme vestige de la saison passée que Chavalerin. Il est désormais accompagné par deux revenants : le vétéran togolais Romao, revenu de Grèce, et Marvin Martin, revenu du diable vauvert, c'est-à-dire du banc rémois, qu'il a principalement squatté en Ligue 2. Toutefois, si la charnière plus défensive n'a quasiment pas tourné et n'a laissé qu'un temps de jeu limité à Ndom et, pis encore, à Mbemba, obligé de s'exiler à un poste qui n'est pas le sien pour sa seule titularisation (latéral droit, en l’occurrence), Martin a bien plus été mis en concurrence, par le jeune Cafaro, dont le temps de jeu est absolument égal à celui de son ainé, malgré quelques titularisations en moins. Enfin, une interrogation se pose désormais avec le retour de Dingomé : qui, parmi les quatre titulaires potentiels dont il fait partie, va sauter du 11 type ? Le début de saison réussi de son club pendant son absence l'a-t-il condamné à rester remplaçant ?

Devant, le prolongement avec la saison passée (en matière d'effectif, donc, mais pas vraiment de statistiques) est plus évident, malgré la perte d'un avant-centre. Oudin, à droite, et Chavarria, dans l'axe, constituent toujours une bonne partie de l'animation offensive. C'est Doumbia qui complète le trio. Suk, lui, n'a pas su saisir sa chance et se retrouve condamné à un statut de remplaçant par le changement tactique effectué par David Guion. Kamara, lui, garde son statut de remplaçant à gauche même s'il se retrouve désormais en concurrence dans ce rôle avec Ojo, capable d'évoluer sur les deux côtés de l'attaque. Plus loin dans la hiérarchie, Pinson et Dia ont réussi à décrocher leur premières minutes en pro, plutôt que de faire jouer Ngamukol, désormais mis de côté après son départ avorté cet été.

 

La compo probable : L'absence la plus notable, et la plus certaine, est celle de Romao, suspendu. La composition de l'équipe dépendra également de la présence ou non de Martin, incertain. Les absences conjugués de ces deux milieux laisseraient trois possibilité à Guion : aligner Ndom et Cafaro, lancer enfin Dingomé, ou encore repasser en 4-4-2 et tenter l'association, a priori complémentaire, entre Suk et Chavarria. De notee côté, nous pencherions plutôt pour cette option : Mendy – Foket, Engels, Abdelhamid, Konan – Dingomé, Chavalerin, Cafaro – Oudin, Chavarria, Doumbia.

 

3– Souviens-toi la dernière fois

Cela s'était alors soldé par un décevant match nul 1-1 face à une équipe rémoise alors à la peine mais cela avait également marqué le seul but inscrit par Bahebeck sous le maillot vert en Ligue 1. Mais cela se passait alors à Delaune, lors de la même saison, la réception à Geoffroy-Guichard avait été plus riante, avec une large victoire, 3-0, ponctuée de buts de Beric et Eysseric, entrecoupé par un CSC d'Oniangué. On notera au passage que s'il reste encore 5 joueurs à Sainté ayant participé à l'une de ces deux rencontres (même si parmi eux, on retrouve Beric, abonné au banc, et Polomat, abonné aux tribunes), aucun des joueurs ayant évolué alors sous le maillot rémois n'appartient encore à l'effectif champenois.

 Plus généralement, Reims n'est plus très dangereux lors des dernières confrontations. Particulièrement à Geoffroy-Guichard où le bilan, sur le dernier passage rémois en Ligue 1 est de 3 victoires, après un nul inaugural, et de 10 buts marqués contre un seul encaissé. Les dernières victoires rémoises remontent à 2003 à Delaune et à... 1959 à Saint-Étienne. Bref, les rémois ont l'habitude qu'on ne les ménage pas chez nous, il faudra continuer à les faire trinquer à GG.

 

4- Le joueur à suivre

Si malgré les changements nombreux dans l'effectif, la situation du Stade de Reims est si positive en ce moment, c'est aussi parce que les recrues se fondent très bien dans l'effectif. Un des exemples les plus parlants est celui de Ghislain Konan. Deux caractéristiques sont particulièrement à dégager de son côté.

D'une part, ses qualités individuelles qui se traduisent notamment par une grosse capacité à avaler son couloir et apporter le surnombre sur son côté, à apporter des solutions à ses offensifs, tout en ne déséquilibrant pas le système défensif rémois.

D'autre part, sa belle capacité à se fondre dans le collectif. A cet égard, les combinaisons dont il est capable avec son binôme du côté gauche, le malien Doumbia, autre recrue sont particulièrement intéressantes et peuvent s'avérer dangereuses si l'on n'y prend pas garde. Toutefois, nul doute que Gasset aura pointé cet aspect du jeu rémois et que les joueurs y répondront sur le terrain. Soyons optimistes : allez, sa(i)nté !