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Hommage à Chavégoal, le roi des buts décisifs dans les dernières minutes...


Loïc Chaveriat voit le jour le 5 février 1977 à Mâcon. C’est donc logiquement dans le proche club de Louhans-Cuiseaux que ce solide attaquant de 1m84 pour 70 kg se révèle. Dès la saison 1994-95, il compte deux apparitions en équipe une, alors en troisième division. Il est jeune, il a des cheveux et il est prometteur aussi les deux saisons suivantes, il profite de l’accession du club de Saône-et-Loire en D2 pour ajouter quatre matches à son palmarès.


Loïc Chavériat (accroupi, 2e en partant de la droite)
lors de ses jeunes années en Bourgogne

Ce n’est que lors de la saison 1997-98 que la carrière de ce bon cru mâconnais démarre réellement (31 matches pour trois réalisations). Il y affronte l'ASSE mais ne peut cependant empêcher la relégation de son club formateur en National. Dans ce championnat semi-pro, il exprime néanmoins pleinement son talent lors de l’exercice 1998-99 avec douze buts au compteur pour 35 matches affichés. L'ASSE, qui a besoin de renouveler sa ligne offensive suite à son accession dans l'élite, le remarque et Loïc prend alors la direction du Forez.

A son arrivée, il déclare dans la presse: "Chez nous, l'ASSE c'est une histoire de famille. Mâcon est plus proche de Lyon que de Saint-Etienne mais mon père est un supporter des Verts et il m'a transmis sa passion. Dès l'âge de 6 ans, il m'a emmené au stade. Je garde d'ailleurs de bons souvenirs des derbies". S'il a déjà tout pour plaire au peuple Vert, Loïc Chavériat n’aura pourtant jamais véritablement l’opportunité de s’exprimer dans la capitale du football, sans doute à cause d’une arrivée tardive dans le milieu pro.


Loïc Chavériat à son arrivée à l'ASSE en 1999

Pour autant, son parcours reste honorable. Peu titulaire en D1, il saisit d’avantage sa chance lors des matches de Coupe de France ou de Coupe de la Ligue où il sauve régulièrement les Verts de situations difficiles par des gestes techniques dignes d’un Marco Van Basten. Ces prouesses, du reste, enflammeront les forums des supporters des Verts, certains voyant en lui l’héritier de Hervé Revelli, d’autres le considérant plutôt comme un clone de Flavio Cuca.

Son premier match en D1 a lieu le 30 juillet 1999 lors d’un mémorable 2-2 contre Monaco au stade Louis II. Sur la période 1999-01, Loïc joue 27 matches toutes compétitions confondues avec les Verts et marque à deux reprises, mais uniquement en Coupe (et uniquement face à un club ajaccien). Il inscrit également un superbe but de la tête à Angelo Peruzzi lors d'un match amical face à l'Inter Milan (2-1)

Chavegoal donne la victoire aux Verts en
Coupe de France face au Gazelec d'Ajaccio

Ce battant jamais battu prend ensuite la direction de Lausanne Sport, alors dans l’élite helvétique, sous la forme d’un prêt sans intérêt, ce qui reste un comble au pays des banques. Il goûte quand même 3 fois à la joie du buteur en 10 matches seulement sur cette saison 2001-02.

Déçu de ne pas avoir rencontré sa Heidi, Chavégoal revient dans l’un de ses deux clubs de cœur, l’ASSE, à l'orée de la saison 2002-03. Revenu en D2, Frédéric Antonetti lui donne, au total, 19 fois sa chance et obtiendra deux buts marqués en retour. Comble de l’ironie ou signe du destin, Loïc inscrit son tout dernier but sous le maillot vert et son tout premier en championnat (enfin !!) lors de son ultime match, pendant la rencontre ASSE-Grenoble pour le compte de la dernière journée du championnat 2002-03. Il entre en jeu à la 86e minute et marque à la 90e, pour donner la victoire à son équipe 2-1. Tout un symbole...

Au total, Loïc aura disputé 46 matches avec l’ASSE pour 4 buts marqués, tous décisifs. Sur la même période, il aura également joué 46 matches avec la CFA et marqué 22 buts, régalant ainsi souvent les dimanches après midi des spectateurs strassiens.


Le chef d'oeuvre de Chavériat face à l'Inter Milan en 1999

En 2003-04, le club de Nîmes, alors en National, le recrute. Son bilan s’y avère plutôt correct: 6 buts pour 37 matches joués. Il n’y restera, cependant, qu’une seule année. La saison suivante, il retrouve son équipe formatrice de Louhans-Cuiseaux, alors en CFA et pendant les trois années qui suivent, Loïc évolue en National, en Saône-et-Loire d'abord où il contribue à la stabilisation de son club d'origine, puis à Sète durant deux saisons.

En 2010, à 32 ans, Chavégoal s'engage à Béziers (CFA2) où il participe encore à une remontée, cette fois en CFA, mais il décide de redescendre d'un niveau pour évoluer au FC Mèze (PHB) où il met un terme à sa carrière en mars 2013 à la suite d'une blessure à la cheville. Il décide alors de changer de casquette et d'entamer une carrière d'entraîneur en coachant le club héraultais jusqu'en 2019. Il ouvre même un bar sur la rade de ce petit port du sud: le Bar à Quai et est un précieux conseiller pour son fils Simon, footballeur en devenir à Béziers, non loin de là.

Pendant un temps, Robert Nouzaret avait évoqué l’idée de reconvertir ce joueur rapide et hargneux en latéral pour relancer sa carrière. Cette expérience n’aura pas été poursuivie mais l’ensemble des supporters verts gardera toujours un excellent souvenir de ce joueur à la mentalité irréprochable, et dont les qualités collaient parfaitement à l’image de la maison verte: altruiste, courageux, vaillant et dur au mal.


Loïc Chavériat au FC Mèze en 2010

Extrait d'une ITW donnée par Chavégoal au site officiel du FC Mèze en 2011

Quel joueur vous a le plus marqué ?
J'ai joué avec la doublette de l'ASSE: Alex et Aloisio. A l'époque, ces deux joueurs étaient très bons et auraient pu faire une très grande carrière. C'était extraordinaire de les voir jouer !

Quel est le plus beau but que vous ayez marqué ?
C'était avec Saint-Étienne en Coupe de la Ligue contre Le Mans. J'étais au départ de l'action sur un une-deux, j'ai contrôlé le ballon de la poitrine et j'ai marqué d'une reprise de volée croisée à l’entrée des dix-huit mètres.

Quel est votre meilleur souvenir ?
J'en ai beaucoup ! Je pense que c'est mon premier match en Ligue 1 contre l'AS Monaco. J'ai également joué contre le Real de Madrid avec Lausanne et j'ai échangé mon maillot avec Zidane. Enfin, j'ai marqué contre l'Inter de Milan en match amical, j'ai devancé Laurent Blanc de la tête ! Ce sont des choses que l'on n'oublie pas.

Quel est le meilleur entraîneur que vous ayez connu ?
Robert Nouzaret. Il m'a fait venir à l'ASSE, j'aimais ses méthodes d'entraînements... J'ai également apprécié Frédéric Antonetti car c'était vraiment un coach avec beaucoup de caractère et de superbes méthodes.


Retrouvez l'interview exclusive de Loïc Chavériat par P² en 2012:
Partie 1 et Partie 2