Avant-centre strasbourgeois, il a fait ses débuts en professionnel à Saint-Etienne. Même s'il ne pourra pas disputer la rencontre à cause d'une blessure au genou, Idriss Saadi a accepté de répondre à nos questions sur ce match de la 23e journée initialement prévu demain mais reporté à cause de la neige.


Comment vas-tu ? Comment évolue ta blessure au tendon rotulien ?

Je me suis blessé le 12 octobre, j’ai été opéré mais c’est long… En fait ça s’est bien passé sur la longue partie du tendon traité, mais il y a une petite partie qui n’a pas cicatrisé, donc ça m’embête encore et il doit me rester au moins deux mois de rétablissement je pense.

Un retour à temps pour la finale de Coupe de la Ligue ?

Ça risque d’être juste…

Comment tu vois la suite ?

Je suis sous contrat à Strasbourg, ma famille est installée, je connais bien le club et ça me permettrait de revenir donc pour l’instant je n’ai aucune perspective ailleurs. Mon idée c’est surtout de bien revenir et de ne plus avoir mal au genou. J’ai déjà beaucoup voyagé, et à Strasbourg je me sens bien, ma famille aussi puisque c’est une ville agréable et il y a un bon public. Donc maintenant il me reste quelques années de contrat, et c’est au niveau des blessures que ça se passe moins bien donc je vais essayer de progresser là-dessus.

Tu as débuté ta carrière professionnelle à Saint-Etienne mais tu as été prêté à plusieurs reprises… Comment s’est passé ton départ ? On ne te donnait pas assez ta chance ?

Je trouvais qu’on ne m’avait pas assez donné ma chance oui. A Saint-Etienne, on ne m’a ouvert aucune porte : j’étais formé au club mais on ne m’a présenté aucun projet d’avenir, c’était une manière de me dire de m’en aller. Galtier m’a fait comprendre qu’il ne comptait pas forcément sur moi, et puisque j’avais déjà fait une saison pleine avec le Gazélec (2012-2013, ndp²), après avoir été déjà prêté à Reims, j'ai préféré partir dans un club qui me faisait confiance.

En fait, vers la fin du mercato estival j’avais reçu certaines offres, mais je les ai refusées car je venais d’avoir ma fille. Le club n’a pas tellement apprécié mes refus et je n’étais pas dans leur plans donc ils m’ont envoyé en réserve. Et après 6 mois en réserve, j’ai compris le message donc je suis allé à Clermont où le coach m’avait fait comprendre qu’il comptait sur moi.

Puis à Clermont, j’ai trouvé de la stabilité mais je me suis fait les croisés (en janvier 2015, ndp²) au moment où j’étais meilleur buteur de ligue 2 et au top de ma forme. Je m’y sentais bien mais je n’y progressais plus tellement, j’ai donc décidé de quitter Clermont. Cardiff s’est proposé, et puisque le championnat anglais a toujours été un de mes rêves – ça l’est toujours d’ailleurs-, j’ai sauté sur l’occasion. Ça ne s’est pas très bien passé car je revenais des croisés et il me fallait du temps pour retrouver du rythme. Donc j’ai été prêté en Belgique (à Courtrai, saison 2016-2017, ndp²) et là ça s’est très bien passé puisque j’ai eu le temps de retrouver le rythme depuis mon opération, puis je suis retourné à Cardiff, et Strasbourg est venu me chercher (en 2017, ndp²).

A Strasbourg, malgré tes bons débuts, ce sont encore les blessures qui t’ont plombé…

Oui on peut dire ça comme ça. Ce sont des choses qui dataient en fait, parce que j’avais déjà eu des petits problèmes de tendinite au genou quand j’étais jeune, et donc sans trop le savoir ça m’a un peu abimé le genou…

Malheureusement, tu ne peux donc pas profiter de la belle saison de tes coéquipiers… Leurs performances te surprennent ?

Oui et non. Cela surprend dans le sens où ce qu’on fait est presque l’opposé de la saison dernière et on ne s’attendait pas à progresser aussi vite, mais en même temps on a un super groupe dans lequel tout le monde s’entend bien, et les recrues se sont très vite intégrées dans le noyau de bons joueurs qui étaient déjà présents. Donc on savait qu’on avait l’occasion de faire une meilleure saison, mais peut-être pas au point d’être 5ème et en finale d’Europa League… euh… de Coupe de de la Ligue (rires), j’espère que c’est un lapsus prémonitoire !

 Tu avais d’ailleurs eu l’occasion de disputer cette Europa League chez les verts …

En effet, jétais rentré en cours de match en Moldavie (contre Milsami, ndp²), puis on s’était fait éliminer par les Danois. J’ai vraiment envie d’y goûter plus avec Strasbourg, surtout qu’avec le jeu qu’on produit on peut s’éclater ! J’aimerais voir ce qu’on peut faire au niveau européen, car je sais qu’on pourrait faire un beau parcours avec notre groupe. Ce serait génial pour le club et les supporteurs.

Certains potonautes font le parallèle avec les verts de 2013 : un groupe très soudé, qui – poussé par son public - réalise une superbe saison conclue par une finale de Coupe de la Ligue. Tu es d’accord avec cette comparaison ?

C’est totalement ça ! J’avais été prêté au Gazelec donc j’ai vu cela de l’extérieur cette saison-là, mais je suis parfaitement d’accord !

De quel joueur devrions-nous nous méfier ce dimanche ?

Si je devais en sortir un, je dirais Kenny Lala. Il est au top de sa forme, et il a encore une très grande marge de progression. C’est un leader technique, il est performant à chaque match offensivement et défensivement, il fait une saison aboutie et j’espère qu’il va continuer comme ça !

Quel regard portes-tu sur cette saison des Verts ?

Je pense qu’ils ont franchi un cap à partir du moment où des joueurs d’un autre calibre sont arrivés, comme Khazri, Cabella, M'Vila… qui se sont ajoutés à Ruffier. Pour moi, ils visent maintenant les quatre premières places alors qu’avant on les voyait plutôt entre la 4ème et la 8ème place. Ils sont dans la tranche où ils peuvent viser la Ligue des Champions, et ils doivent la viser !

Pour cela, on doit passer par une victoire ce weekend ! Comment tu vois ce match ?

Je pense que pour cette année, avec la qualité de notre effectif, ce sera très dur pour Sainté. On remporte beaucoup de matchs car nos adversaires ne s’attendent pas à nous voir à ce niveau-là, et pourtant nous n'avons pas grand-chose à envier aux grandes équipes, en dehors du PSG. A l’heure actuelle, pour un match contre Saint-Etienne, il n’y a plus vraiment de favori.

Tu ne rassures pas du tout les potonautes les plus inquiets là !

(Rires) Oui mais ce n’est pas mon rôle de vous rassurer. J’ai confiance en mon groupe et en ce club dont on ressent nous-mêmes les progrès grâce au Président qui fait un travail remarquable, et on a les moyens de devenir à long terme un taulier du championnat. Maintenant, on continue notre chemin sans bruit mais en étant sûr de nos forces, parce qu’après l’excellent mois de janvier qu’on vient de réaliser, on se dit « pourquoi pas nous ? ». Le talent on l'a donc il suffit de continuer à travailler.

Quel est le joueur qui t’impressionne le plus chez les Verts ?

Khazri ! Franchement, ce qu'il fait c’est ouf ! C’est lui qui me fait le plus peur, parce que sur une frappe ou un enchîinement, il peut tuer une équipe. Après, évidemment il y a Ruffier : il fait toujours ses matchs et quand je regarde Saint-Etienne à chaque fois il relance l’équipe en renversant la tendance.

Vous portez tous les deux ce surnom : qui est le vrai « taureau » entre Loïs Diony et toi ?

(Rires). Ce n’est pas à moi de le dire, je ne sais pas. En tout cas j’aime beaucoup son profil de jeu, c’est quelqu’un qui a beaucoup de qualités, mais le public stéphanois est très exigeant, et les attaquants marchent tous à l’affectif… Donc ça a été compliqué pour lui car il a été la cible des supporteurs trop rapidement.

Seras-tu dans le Chaudron ce dimanche ?

Non. Quoi qu’il en soit, Saint-Etienne fait partie de mon passé mais je suis très content d’être à Strasbourg car je ne pensais jamais pouvoir retrouver un tel public, et finalement je me demande s’il n’est pas encore meilleur en Alsace ! En tout cas, peu de joueurs ont eu la chance d’évoluer devant ces deux publics, donc je suis très content, et maintenant j’espère que Strasbourg aura un bel avenir.

 

Merci à Idriss pour sa disponibilité.