C’est le match retour : l’EECN spécial UEFA expérimente encore, en tirant cette fois les enseignements du match aller.


Pas la peine de refaire une présentation en bonne et due forme de Karabükspor : celle de la semaine dernière reste d’autant plus d’actualité que les Turcs n’ont pas joué ce week-end, leur championnat étant toujours en vacances. Concentrons-nous plutôt sur quelques enseignements à tirer du match aller : il n’y a que de cette façon qu’on peut tirer quelque chose de positif d’une défaite…et renverser la vapeur dans le Chaudron.




1- La mise en faillite du milieu de terrain stéphanois

D’un point de vue tactique, le principal point du plan victorieux du coach turc saute aux yeux : neutraliser le milieu de terrain stéphanois par son propre trident, Incedemir-Sow-Traoré. Pendant les vingt premières minutes, les Verts ont joué avec le triangle tourné vers l’arrière, c’est-à-dire Clément devant la défense : Traoré l’a marqué à la culotte – et l’a complètement étouffé. Or l’on sait l’importance de cette sentinelle dans le 4-3-3. Dès que Clément vient se porter au niveau de Lemoine (aux alentours de la 20’), laissant Cohade prendre plus de libertés offensives, les stéphanois sortent la tête de l’eau.
Il faut quelques minutes (au cours desquelles les stéphanois se procurent trois occasions notables) aux Turcs pour s’adapter, mais ils le font : Traoré recule au niveau de Sow, et Incedemir se place devant la défense, bloquant à nouveau les Verts. Ce jeu se répètera également en seconde période.


2- L’absence d’un relais offensif axial

Les Verts ont également péché par une absence de poids offensif dans l’axe. Contrairement aux matches face à Guingamp et Reims, Erding n’a pas su peser assez ni par son apport dans la construction, ni par son apport dans la fixation de la défense adverse. Caricaturalement, on l’a même vu, dos au but et sous la pression de ses adversaires, au moins deux fois porter la balle sur dix mètres en direction de son propre camp… Cohade a apporté un mieux par intermittence (quand le triangle du milieu était tourné vers l’avant), qui correspond aux meilleures périodes de l’ASSE (avec la toute fin de match, ou Corgnet était entré sur la pelouse).

Peser dans l’axe est nécessaire dans le 4-3-3 de Galette ; cette déficience-là couplée avec celle de Clément au milieu a condamné les choix du coach stéphanois et explique en grande partie cette triste copie rendue par les Verts.



3- Un déficit physique et technique… à nuancer

L’équipe a également, et c’est certainement plus inquiétant, montré de grosses lacunes physiques (ce qui s’est traduit par des carences dans les duels et une réelle difficulté à accélérer le rythme) et techniques (que de passes et de contrôles ratés !). Le contraste avec les locaux a sauté aux yeux de tout le monde… Et pourtant : Karabükspor a semblé incapable de garder un gros rythme sur la durée, en s’appuyant très souvent sur un faux-rythme exploitant à merveille l’attentisme des stéphanois. Cela a été rendu possible notamment par une grosse efficacité à casser ledit rythme par tous les moyens (toutes ces simulations, de joueurs se roulant au sol au moindre choc comme si leur jambe avait été cassée…). Et puis surtout, en fin de match, malgré leurs limites, les Verts ont enfin réussi à imprimer quelque chose qui ressemblait à une domination.

En tout cas, jeudi soir, il n’y aura pas d’excuse à chercher du côté de la pelouse, de la température, du long voyage ou des kebabs porteurs de gastro.



4- L’importance des coups de pieds arrêtés

Un des gros regrets de jeudi dernier concerne les coups de pieds arrêtés. Les Turcs s’y sont montrés fébriles défensivement : la barre de Sall sur corner (27’) a marqué les esprits, mais on peut évoquer également les corners de la 20’ et de la 68’, la tête de KMP sur coup-franc à la 75’, etc.. Les situations étaient très chaudes, et auraient pu (dû ?) aboutir à un but vert. Il faut dire que Kafkas préconise à ses joueurs de défendre en zone, ce qui est assez rare sur phase arrêtée, et laisse la possibilité d’obliger un adversaire de « petite » taille à affronter un grand Vert.


En revanche, la gestion des CPA offensifs a été très intelligente par les Turcs, avec une variété non négligeable de choix (ballons dans la boîte, renversement de jeu rapide, jeu court, tir direct…)... Gare à la douche froide.


5- Attention aux contres !

Virtuellement qualifiés, les Turcs vont sans doute venir pour contrer. Jeudi dernier, les attaquants de Kafkas ont démontré une faculté inquiétante à jouer en passes rapides et dédoublées. L’ailier Kas, bouffeur de ligne à gauche comme à droite au hasard des permutations, a posé énormément de problèmes aux latéraux stéphanois ; son pendant, Özek, s’est plutôt attaché à piquer dans le dos des défenseurs stéphanois, d’autant plus facilement qu’au-delà de son but, l’avant-centre Kumbela a été très efficace dans ses dézonages pour participer à la construction. Et il ne faut pas croire que Karabükspor n’a pas de profondeur de banc : entrés en jeu en fin de match, Valentin Viola (ex-Sporting) et surtout Akpala (ex-Bruges) ne sont pas les premiers venus. Sans parler de Hakan Özmert, auteur du but qualificatif à Rosenborg…

 

Tout ça pour dire : Allez les Verts !