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Débarqué à Saint-Etienne aussi mystérieusement qu'il en est parti, Ibrahim Razak n'a pas laissé de très grands souvenirs chez les Verts. Certains pourtant, le regrettent encore...


Ibrahim Abdul Razak ? C'est son plus grand fan qui en parle le mieux !
Subjugué par les premières apparitions du jeune milieu ghanéen sous le maillot vert, le potonaute Riz Cramé s'enflamme sur ASSE-Online en juillet 2002


Un (très bref) aperçu de la carrière de Razak

Razak le magicien
Comment un jeune joueur inconnu peut-il devenir dès le premier match de préparation la pièce maîtresse de l'équipe stéphanoise ? Par un joli tour de passes-passes, un sens du jeu inné et une certaine classe, Ibrahim Razak, jeune Ghanéen d'à peine 20 ans, se voit donner les clés du jeu stéphanois, tout simplement parce qu'il est ma-gi-que !


Le jeune Razak suscite beaucoup d'espoirs à son arrivée

Abracadabrazak !
Mesdames, Messieurs, venez voir le magicien ! Razak est une perle, Geoffroy sera son écrin.
Pardon ? Qui est-il ? D'où vient-il ? Vous ne l'avez pas vu venir ? Normal, le petit prestidigitateur ne fait pas de bruit et s'impose en douceur.

Ibrahim séjournait juqu'alors au pays des Fregoli et autres Bracchetti, plus précisément à Empoli. Malheureusement, malgré son talent monstrueux, le M. Loyal du coin (qui ne l'était pas vraiment) ne lui faisait pas les beaux yeux, et les joies du cirque étaient réservées aux plus vieux et aux plus grands.


Ibrahim Razak ne convainc pas sous le maillot d'Empoli

Le jeune Ibrahim en vint à migrer au nord, à Aalborg plus précisément, ou le coach danois ne le fit tout d'abord jouer qu'en réserve. Au bout de ce prêt de six mois où il s'imposa et impressionna tous les vikings esbaubis qui voulurent à tout prix le garder, il s'en retourna en Italie où il pensait enfin jouer. Il avait entre temps fait une tournée magistrale en Argentine, avec l'équipe du Ghana des U20, où il ne fut défait qu'en finale par l'équipe hôte, mais il quittait les lieux la tête haute et avec une place de titulaire en équipe première de la sélection nationale.


Razak portera 24 fois le maillot des Black Stars

Pourtant, de retour sur la piste, grosse désillusion pour le griot ilusionniste: l'entraîneur italien le voyait toujours en tenue de réserviste. L'insultante insolence péninsulaire pour sa prétendue trop grande jeunesse le fit alors maugréer, et quand il sut que le club avait refusé une offre d'un certain Antonetti, entraîneur qui semblait l'apprécier pour l'avoir maintes fois vu jouer, le joueur demanda prestement à être prêté à Sainté précisément, et apparut sous nos cieux comme par enchantement.


Premier but en Vert pour Razak en aout 2002 à Gueugnon

La nouvelle plaque tournante incontournable
De par ses dons en magie, tous les ballons passèrent rapidement par lui. Annoncé comme milieu défensif, il est très vite en fait le relais, le chaînon manquant entre attaquants et défenseurs, le nouveau maillon fort des maillots verts. A la fois récupérateur et passeur, il distille ainsi de ses coups de patte des ballons d'attaque ou écarte au mieux sur les ailes comme un vol de blanches tourterelles.

Au sommet de son art dès lors qu'il sent la confiance de son entraîneur (et bientôt assurément de tout Geoffroy-Guichard), il en vient même parfois à quitter son habit de lumineux joueur de l'ombre pour apporter le surnombre. Au four, au moulin et surtout au charbon, il ne peut que devenir le maître de cérémonie de la maison pour peu qu'il déteigne sur le jeu de ses partenaires, qui devront quand même le décharger un peu de ses talents multi-fonctions: un sacré numéro ne peut pas faire tout le spectacle !


Second but en Vert face à Clermont en décembre 2002

Simply the best !
A la question lors de son arrivée "Quel est votre objectif cette saison ?", Ibrahim répondit: "Être le meilleur", tout simplement.
Ce qui pourrait être perçu comme un dangereux manque de modestie est en fait un gage supplémentaire de sa volonté et de son talent. Malgré des lauriers déjà tressés par les supporters enflammés présents aux matches d'avant-saison, Ibrahim ne compte pas s'endormir dessus, sa vivacité naturelle reprenant vite le dessus pour ne faire aucun déçu parmi les observateurs les plus perplexes, qui ressortent au vu de ses prestations toujours convaincus.

La confirmation de ces promesses est attendue lors des premières joutes âpres de Ligue 2, mais le jeune distributeur-rabatteur jamais abattu est aguerri aux parties à bâtons rompus. Grâce à un bagage technique semblable à celui d'Alex, et à un jeu très étoffé, le jeune Ghanéen est prêt à en découdre, et pour peu qu'un public nombreux vienne assister à ses merveilleux tours, est même prêt à faire parler la poudre !!

Signé: Riz Cramé - Juillet 2002


Razak (à gauche) ne passera qu'une seule saison dans le Forez

Retour sur terre et à la réalité
En fait, au grand désespoir de Riz Cramé, la poudre ne parlera que deux fois en 28 matches, à chaque fois dans un but vide: à Gueugnon (sur un centre d'Hellebuyck) et à Geoffroy-Guichard contre Clermont (suite à un tir de Compan). Titulaire indiscutable au début de la saison 2002-03, Razak a un temps de jeu limité lors des matches retour après l'arrivée au mercato de Fabrice Jau. Légèrement blessé en janvier, il rentre en avril 2003 au Ghana suite à un deuil familial et tarde à rentrer dans le Forez. Du coup, Razak n'est pas conservé dans l'effectif stéphanois et retourne à Empoli la saison suivante.

Pendant deux saisons (2004-2006), il joue dans le championnat israélien, au Maccabi Natanya. Puis il rejoint un autre club israélien aux règles strictes: le Maccabi Ragnagna... pardon Ra'anana.
Durant les années 2000, il voyage en Afrique, au Ghana (Liberty Professionnals) et en Égypte (El-Ittihad) avant de retourner en Israël. Cette fois, il ne fait plus dans le Maccabi mais dans l'Hapoël (Acre et Be'er Sheva) !


Ibrahim Razak sous le maillot d'Acre (Israël) en 2010

Puis il s'engage en novembre 2012... au Vietnam (au Vissai Ninh Binh) avant de revenir à Be'er Sheva. Puis il va faire un petit tour en Géorgie à l'Imereti Khoni en 2014 et au Bahreïn (Al-Najma) en 2015. Mais passé l'été 2016, on perd sa trace alors qu'il vient de fêter ses 33 ans.
Son dernier tour d'illusionniste sans doute...