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Un Congolais en transit sauve la baraque face à un club encore loin d'être livré aux Qataris...


La feuille de match
samedi 8 avril 2000 - Championnat de France de D1 - Stade Geoffroy-Guichard
30e journée: ASSE 1-1 PSG
Spectateurs: 32.286 - Arbitre: F. Glochon

Buteurs: Masudi (37e) pour l'ASSE, Robert (28e) pour le PSG
 
ASSE: J. Janot - B.T. Kvarme, L. Mettomo, J.G. Wallemme, L. Potillon - J. Sablé, P. Sarr (B. Carotti 79e), A. Masudi (F. Llacer 66e), S. Pédron - D. Alex, J. Aloisio (P. Revelles, 74e). Entraîneur: Robert Nouzaret
PSG: B. Lama - I. Yanovski, A. César, E. Rabesandratana, N. Laspalles - L. Robert (E. Murati 80e), E. Cissé (A. Cissé 71e), P. Ducrocq, A. Benarbia - M. Madar, K. Diawara. Entraîneur: Philippe Bergeroo

Les faits du match
(En direct de GG par deux commentateurs croisés de deux supporters émérites de l'ASSE et co-fondateurs de ce site vénéré qu'est Poteaux-Carrés. Le style est jeune et enflammé - punaise ! On était jeunes à l'époque... - nous avons tenu à le conserver).

Dès le début du match, comme pour faire écho à son unique ambition, on sent que le PSG est venu chercher le nul à Geoffroy-Guichard. Et les Verts ne goûtent guère ce genre de jeu. Ils ont du mal à percer une défense parisienne très bien organisée. Pourtant, à la 12e minute, Alex Dias récupère une balle mal renvoyée par le milieu parisien. Mais sa frappe spontanée heurte la barre.
Et puis Lama, non content d’avoir de la chance, sort LE match ! Pourquoi ne joue-t-il pas comme d’habitude ? Pourquoi a-t-il choisi d’être bon ce soir ? Heureusement que Madar, suite à une erreur défensive de Jean-Guy Wallemme, la seule du match, manque sa frappe (16e minute). Heureusement aussi que 7 minutes plus tard, il manque complètement sa tête suite à un corner parfaitement tiré au second poteau. Deux minutes plus tôt, c’était José Aloisio qui, servi par Pédron, voyait son tir dévié de justesse par un Lama en forme, une fois n’est pas coutume, sur son poteau. Et à la 27e minute, c’est une tête de notre autre brésilien qu’il détourne magistralement. Y en a déjà marre, là!


Stéphane Pedron à la lutte avec Nicolas Laspalles

Les occasions stéphanoises sont immanquablement suivies de contres parisiens.  Et à la 28e minute, c’est fatalement sur un contre que Laurent Robert, lancé par Kaba Diawara, après avoir éliminé Kvarme et ayant pris le dessus sur un Janot mal inspiré, inscrit le but parisien. Là, c’est pas qu’y en a marre, mais c’est écœurement qui se ressent dans les travées de GG.
Heureusement, le public stéphanois, connaisseur et fidèle, ne s’en laisse pas compter et continue après une petite minute de silence mortel, à soutenir son équipe. Ainsi les Verts ne baissent pas les bras, pas plus que les crampons. Ils attaquent et les corners ne manquent pas. Jusqu'à la 37e minute, quand Alex qui avait déjà gratifié le public de fantastiques gestes techniques, contrôle parfaitement une ouverture de Lionel Potillon, il décale non moins parfaitement le jeune Masudi qui après une feinte de frappe trouve enfin le chemin du but. Lama reste cette fois impuissant. Ouf! Jusqu’à la pause, le rythme ne baissera pas d’un cran dans cette première mi-temps enlevée.


Kaba Diawara pose des problèmes à Bjorn-Tore Kvarme

Pas d’incident dans le tunnel, la deuxième mi-temps peut reprendre avec les 22 protagonistes.
Cette fois, ce sont les deux équipes qui semblent parties avec des intentions offensives. En début de seconde période, le jeune Congolais est à deux doigts de doubler la mise mais Bernard Lama s'interpose avec talent (47e). Et, à la 48e minute, pour la troisième fois, Lama sera sauvé par ses montants, suite à une frappe en deux temps de Sarr lancé par Aloisio.
Mais c'est Jérémie Janot qui doit ensuite sortir le grand jeu sur une frappe de Diawara (51e). E. Cissé prend un carton jaune à la 56e minute pour jeu dangereux puis Benarbia pour anti-jeu (alors que la balle était déjà en touche, il shoote dedans).


Les deux buteurs, Masudi et Robert, au coude à coude

Les Verts se montrent entreprenants en restant toutefois sous la menace parisienne: Madar fait souffrir Lulu Mettomo mais se montre maladroit dans le dernier geste (64e). S’ensuivent une série de maladresses et/ou de manque de réussite, de la part des deux équipes, au moment du geste final, surtout chez nous, il est vrai...

A la fin du temps réglementaire, Pédron prend un carton pour une énième contestation. Mais ferme ta g... Stéphane ! Décidément, le Breton n’est pas sans rappeler un autre numéro 10, exilé alors à Glasgow. A croire que c’est le numéro qui veut ça...
Les Stéphanois dominent les 20 dernières minutes mais un Lama impérial permet au PSG de tenir le match nul.
Le match se termine sur ce score de parité avec quelques regrets mais quand même un petit soulagement, comme le précisera l’entraîneur stéphanois: "On peut être satisfait du résultat. Mathématiquement, c’est un bon point (NDPC: euh... mathématiquement, c’est un point... tout court, Robert). De plus, nous avons offert un spectacle intéressant. A un moment donné, nous n’avons pas su gagner ce match mais on a su aussi ne pas le perdre. On a manqué un peu de réussite mais on a également été maladroits dans la finition"

Le Saviez-vous ?
- Cette saison-là, l'ASSE réussit parfaitement son retour dans l'élite en terminant à la 6e place du classement, à 17 longueurs du champion monégasque et à 10 de son dauphin... le PSG !

- Formé à Bastia, Alain Masudi s'était révélé à Nîmes avant de rejoindre l'ASSE en janvier 2000. Le milieu offensif congolais inscrit ici contre Paris son unique but en Vert, en 9 matches. Après un bref passage à Lausanne puis au Lokomotiv Moscou, Masudi jouera deux saisons à Sturm Graz (Autriche), un an à Al Ittihad (Libye) avant de rejoindre le championnat israëlien (Bnei Sakhnin puis les differents Maccabi de Netanyah, Haïfa, Tel aviv, Herzilya, Ahi Nazareth) où il terminera sa carrière en 2012 après un petit passage au Chili (Dalian Shide)...

- Parti suite à l'affaire des faux passeports, Alex jouera la saison 2001-02 au PSG: moins en verve qu'à Sainté, il marquera seulement 3 buts en 17 matches. Son compère Aloisio portera d'ailleurs le maillot parisien une saison de plus, et marquera, lui, 14 buts en 54 matches.

- Entrés en jeu en seconde période, les joueurs stéphanois Bruno Carotti et Francis Llacer, avaient justement été prêtés par le PSG lors du mercato hivernal de cette saison 1999-00. Le premier marquera un but en 13 matches, le second explosera la jambe de Fred Mendy à l'entraînement...

- Le vendredi suivant, ce sera derby à Gerland. Rendez-vous sur l'éphéméride du 14/04 pour suivre ce match en léger différé...

- Au coup d'envoi, le kop Sud dévoile un bien joli tifo concocté par les Green Angels, une carte de France accompagnée d'une banderole : "Le championnat est un royaume dont nous sommes les Rois"

- Ce coup d'envoi sera d'ailleurs retardé d'une dizaine de minutes: après avoir courageusement jeté des fumigènes dans le kop stéphanois, quelques énergumènes parisiens rentrent sur le terrain avant d'être évacués manu militari. L'un d'entre eux sera envoyé sans passer par la case départ et sans toucher 20.000 francs* à la maison d'arrêt de la Talaudière... avant d'être vite dégagé, en raison des risques qu'il encourait face aux autres prisonniers peu enthousiastes à l'idée de partager leur cellule avec un supporter parisien !
Il y aura d'ailleurs beaucoup de dégâts dans la ville et aux abords du stade: cabines téléphoniques saccagées, voitures endommagées, supporters-trices insulté(e)s sur le chemin... Une fois n'est pas coutume, il vaudra mieux faire demi-tour aux abords du stade ! En effet, 150 Parisiens venus en train (et pas en bus comme c'est l'usage) mettront les forces de police en difficulté, des messages sur le net ayant même annoncé plus tôt la mise à sac de la ville... Ah... C'était le bon temps !

* Le franc est une vieille monnaie utilisée du temps où Chantal Goya s'envolait dans son soulier magique et où un modem, qui n'était pas encore un parti en voie de disparition, naviguait au rythme de 56kbit/s. Il reste des francs en usage, mais pas en France. A noter que le Stéphanois pur Furan dira plus volontiers des "fréan", en allongeant le "an". L'accent stéphanois est bien moins perceptible depuis l'arrivée des euros.

Source: Archives Paris Football