Les années passent et se ressemblent - peu importe le staff technique, après un début de match encourageant, une lourde défaite accompagne souvent les déplacements des Verts à Paris. 


Le scénario est classique et désormais bien connu par les Verts. Une équipe bien en place défensivement, qui empêche les Parisiens de développer leur jeu, mais qui n'arrive pas à les faire douter plus que ça. Et il suffit d'une seule erreur ou occasion pour encaisser un premier but et se faire punir par la suite, avec un score final assez large. Même si le staff technique et l'effectif ont changé, ça a été exactement le scénario du dernier déplacement au Parc...
 
Le déroulement tactique de ce match est déjà résumé par les maîtres tacticiens de l'ASSE, Gasset "Le plan de jeu était de jouer bas et de contrer en première mi-temps. Ça a été fait à la perfection. Malheureusement, on n'a pas réussi à marquer" et Perrin "A 2-0, on entre complètement dans leur jeu. On essaie de sortir mais on prend des vagues". Alors le reste de cet article se contentera d'illustrer leurs propos avec des exemples. 
 
 

Le scénario recherché

 
Une attaque parisienne après un gros quart d'heure de jeu nous permet d’apercevoir les deux systèmes tactiques :
 
 
Un 4-3-3 standard pour le PSG, avec un triangle "pointe basse" au milieu et trois attaquants. Pour l'ASSE, 5 défenseurs (KMP à droite, Silva à gauche), 4 milieux (Salibur à droite, Khazri à gauche) et un avant-centre, Diony. Comme on le verra par la suite, cette capture d'écran est très représentative pour la tactique défensive des Verts. Les 4 milieux enferment les milieux parisiens. Les trois défenseurs axiaux suivent les offensifs adverses, dès qu'un décroche, il est de suite suivi - dans cet exemple, Kolo suit Di Maria. Ceci est possible parce que les couloirs sont surveillés par Silva et KMP.
 
Sans possibilité de franchir le rideau défensif stéphanois, les Parisiens gardent le ballon sur la ligne médiane :
 
 
L'autre ailier décroche, suivi de près par Perrin - tout l'intérêt d'une défense à 5 est de permettre à un défenseur de sortir de l'alignement sans pour autant offrir un décalage à l'adversaire :
 
 
Le milieu de PSG est obligé de jouer en arrière, les 4 milieux stéphanois sont très axiaux et ils entourent toujours leurs trois adversaires :
 
 
C'est au tour de l'autre ailier de décrocher, suivi par Kolo :
 
 
L'avant-centre plonge dans l'espace libéré, mais Subotic peut couvrir. Bref, les Parisiens n'ont pas vraiment des solutions, leur animation offensive étant basée sur des offensifs qui font des appels entre les lignes, mais elle a été bien contrariée par la présence de ce défenseur supplémentaire, qui peut donc suivre l'attaquant sans laisser des espaces. L'alternative est donc de faire monter un milieu axial entre les lignes, mais comme les Stéphanois sont très proches dans l'axe, ils arrivent à couper les passes :
 
 
Et comme le ballon est récupéré, les Verts se projettent vite en contre...
 
 
... Salibur élimine un adversaire et monte avec le ballon, profitant des appels de Khazri et Diony. Un 3-contre-3 malheureusement mal joué, la dernière recrue stéphanoise faisant le choix de tirer de loin, obtenant seulement un corner.
 
 
Cet exemple de 30 secondes illustre parfaitement le plan initial du staff stéphanois, une défense qui contrarie très bien l'animation offensive adverse et des contres rapides. Malheureusement, on n'a pas conclu ces contres et il a suffit d'une seule passe qui a traversé le rideau défensif pour trouver un milieu axial placé entre les lignes et le PSG a ouvert le score.
 
 
 

Le scénario subi

 
La faille dans la défense stéphanoise étant clairement identifiée, le staff adverse a changé de dispositif tactique à la pause, passant en 4-2-3-1, donc avec un "10" placé entre les lignes. Et comme le deuxième but est vite arrivé, les Verts n'ont plus eu le choix et on dû se découvrir. L'entrée de Hamouma à la place de KMP les a fait passer de 5-4-1 en 4-4-2 / 4-2-3-1 :
 
 
Et en fin de match les entrées de Beric et Diousse à la place de Diony et Salibur ont préservé ce système, Diousse jouant dans le couloir gauche :
 
 
Le choix de Diousse ailier gauche est assez incompréhensible quand on est menés 3-0 et il reste 10 minutes à jouer, surtout qu'un ailier de métier se trouvait sur le banc (Nordin). Mais à la fin le choix des joueurs n'a pas eu d'incidence, être derrière au score et se découvrir contre Paris est le pire scénario pour une équipe.

Par exemple, à un quart d'heure de la fin, les Verts sont en attaque :
 
 
M'Vila trouve Khazri dans le couloir gauche avec une passe lobée. Kolo se projette vite pour l'aider, pendant que les trois autres offensifs se trouvent dans l'axe, dans le bloc parisien, bien en place. Khazri décide de jouer en arrière avec M'Vila...
 
 
... qui essaye de trouver Hamouma ou Salibur entre les lignes. Sauf que la passe est interceptée et les Parisiens partent en contre :
 
 
Heureusement, le milieu du PSG garde trop le ballon et même s'il combine avec le latéral gauche, le contre s'éteint et les Stéphanois commencent à être en place défensivement :
 
 
Si tous les Verts sauf Diony se trouvent dans leurs 30m, il n'y a pas beaucoup de Parisiens. Et donc même si Khazri part en contre lancé par M'Vila après une récupération de Salibur, il trouve toute la défense devant lui :
 
 
Non seulement les joueurs stéphanois ont du faire des aller-retours entre les deux camps, mais en plus ils ne trouvent pas de décalages. Pour permettre à ses coéquipiers de se replacer en attaque, Khazri temporise en échangeant avec Kolo :
 
 
... et ils continuent...
 
 
... avant que Kolo joue en arrière avec Subotic. Le bloc parisien est en place, les Verts changent de côté : 
 
 
Comme leurs compères dans le couloir gauche, Gabriel Silva et Hamouma échangent des passes avant de jouer dans l'axe avec Selnaes : 
 
 
La passe du milieu norvégien casse le rideau adverse et trouve Khazri entre les lignes, mais le contrôle est raté et un défenseur axial intercepte le ballon. Et le PSG part de nouveau en contre...
 
 
 

Conclusions

 
Il ne fallait pas attendre grande chose de ce match. Ni au point de vue comptable, ni pour des enseignements tactiques. Les premiers quatre matchs des Verts n'ont pas laissé émerger un style de jeu bien défini. On peut comprendre que la trêve internationale, avec des nombreux titulaires blessés ou en sélection, n'a pas permis de peaufiner l'animation offensive. Et que de toute façon, ce n'est pas à Paris qu'on allait pratiquer le foot que le staff technique recherche pour le reste de la saison. Mais il est temps que cette saison commence enfin - l'effectif est au complet, une semaine entière de travail avant une semaine à 3 matchs, dont deux réceptions devant des Kops pleins, tout est en place pour enfin voir le vrai visage de l'ASSE.