
Bonnevay, heureux numéro deux (3)
12/04/2021

Jacky Bonnevay a accordé une longue et intéressante interview à En dehors de ma surface. Extraits.
"À ce jour je n’ai pas du tout envie de ré-entraîner. Depuis douze ans je me sens épanoui dans mon poste d’assistant, d’entraîneur adjoint. Je pense que c’est là que je suis à mon avis le plus performant. J’aime être sur le terrain, j’aime accompagner des gens. J’ai accompagné des gens brillants, chacun dans des qualités différentes. Que ce soit Laszlo Boloni, Gernot Rohr, Vahid Halilhodzic ou Claude Puel actuellement, ils sont tous brillants. Ils ont tous un passé, un CV. On sent aussi qu’il faut de l’adaptation. Quand on a aussi été entraîneur principal comme moi, on ressent bien les attentes et les demandes d’un entraîneur principal. Ça m’a aidé.
Quelqu’un m’a dit : « vous n’êtes que trois dans ce rôle-là dans le monde du foot, à avoir été au départ assistant, entraîneur de manière durable au minimum dix ans et redevenir assistant. » Il y a Jean-Louis Gasset, qui est après redevenu entraîneur comme il l’est actuellement à Bordeaux, et Guy Stephan, qui est actuellement l’assistant de Didier Deschamps. Certains ont fait ce parcours mais sans rester de façon durable entraîneur principal. On est trois « référencés » et ça nous permet je crois d’avoir tous les codes de ce qu’attend un entraîneur principal suivant la personnalité de chacun.
J’ai ce côté international qui fait que je me suis adapté dans plein de pays. Je me suis rendu compte qu’au niveau des langues c’est une priorité. Mes enfants avaient bien insisté là-dessus. Je m’y suis mis d’une façon puissante. Quand je suis retourné aux Emirats Arabes Unis, j’avais un anglais conséquent. Aux Emirats, c’est un anglais plus facile à comprendre. J’étais quand même performant pour faire les entraînements et tout ça. Ça m’a donné de la confiance. Si j’ai un conseil à donner à tous les éducateurs, c’est de travailler ardemment et le plus rapidement possible les langues.
Ça devient indispensable pour moi dans l’entraîneur de demain de manier les langues. Parce que déjà dans les effectifs on a énormément de joueurs de toutes les nationalités, ça permet de mieux comprendre. Et quand on revient en France ça permet aussi de mieux appréhender les joueurs étrangers, de savoir les difficultés et d’avoir un regard différent sur le football mais pas que le football, aussi le hors football, pour qu’ils soient bien équilibrés et accompagnés. On connaît parfois les difficultés d’être à l’étranger.
J’étais adjoint de Vahid Halilhodzic au Japon, on s’était qualifié pour la Coupe du Monde en Russie mais trois mois avant le début de la compétition, on a été limogés. J’étais dans le bureau de Claude Puel à Leicester quand Vahid m’a appelé pour me prévenir car je supervisais Okazaki. Je ne m’y attendais pas, c’était assez incroyable. C’était violent. Trois mois après, Claude m’a appelé pour que je devienne son assistant à Leicester. Je supervisais déjà Yoshida à Southampton, où Claude a vécu sa première expérience en Angleterre.
Je connaissais déjà Claude car on a à peu près le même âge et qu’on s’est rencontré à de nombreuses reprises quand on était joueur. Quand je l’ai rejoint à Leicester, Claude entraînait déjà ce club depuis un. J’ai succédé à Pascal Plancque dans son staff. Claude a régénéré cette équipe de Leicester. Celle qui est actuellement en place et joue les premiers rôles en Premier League est composé en majorité de joueurs que Claude a fait venir. À Leicester il y a un gros staff, c’est une grosse équipe avec des objectifs importants.
À Leicester, on se rend compte qu’on est tout de suite dès les premiers entraînements dans une équipe de haut niveau avec des joueurs de haut niveau. Là, ça va vite. Ce qui est bien à l’étranger, c’est qu’on n’a pas besoin de motiver les joueurs et on n’a pas besoin de parler de discipline, il y a un respect de l’institution qui est assez impressionnant. Je sens qu’on a encore des progrès à faire là-dessus en France. À l’étranger, l’investissement et le respect de l’institution sont très importants. À Leicester ou même à Trabzonspor, on sent que le club est au-dessus de tout. Il y a du respect. Un joueur qui ne joue pas ou qui peut avoir des états d’âme, il les garde pour lui.
Avec Claude, on a été remercié en février 2019. Ce n’est jamais très agréable, c’est quand même un choc émotionnel. Quand c’est les autres qui se font virer, on croit que ce n’est pas très grave. Actuellement, sur 20 entraîneurs de Ligue 1, cette saison 2020-2021 la moitié a été remerciée. 10 sur 20 ont quitté leur poste. Pas que les 10 mais souvent les staffs. Je ne dis pas qu’on s’habitue. Moi la première fois que j’ai été remercié, la saison d’avant j’avais été élu entraîneur de l’année en L2 à Beauvais. J’étais très courtisé, j’ai signé à Troyes pour la Coupe d’Europe et j’ai été viré au bout de six mois. C’est d’une violence extrême. Il y a des choses à faire avec l’UNECATEF pour accompagner les entraîneurs licenciés.
Claude a souhaité que je l’accompagne à Saint-Etienne. Moi qui suis de la Loire pour être natif de Roanne, je me suis dit « pourquoi pas ? » Ma mère était contente. J’ai failli venir en tant que joueur à l’ASSE, ça ne s’est jamais réalisé. C’est à cet âge-là, proche de la soixantaine, que j’ai fini par rejoindre ce club mythique et qui vit une saison compliquée pour différentes raisons."

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