Pressenti l'automne 2021 pour devenir directeur sportif des Verts mais exerçant finalement depuis le 20 juin dernier cette fonction au HAC (1er de L2 avec 25 points d'avance sur l'ASSE malgré un budget 2 fois moins important), l'ancien milieu de terrain stéphanois Mathieu Bodmer s'est confié hier à Jacques Vendroux sur Europe 1. Extraits.

"J’ai eu la chance de rencontrer Jean-Michel Roussier à la chaîne Téléfoot. Il m’a proposé de rentrer dans un club. Il s’est avéré que c’était Le Havre. Il m’a laissé venir avec mes adjoints (Momo El Kharraze et Julien Momont) et mon staff technique (Luka Elsner, Nico Douchez, Serge Costa et d’autres). Pour moi, la condition sine qua non pour venir c’était de pouvoir mettre nos idées en place. Ce n’était pas une question financière, il faut vraiment être dans un projet où on a les mains libres, où on peut travailler comme on en a envie, que ce soit chez les jeunes, chez les féminines et chez les pros. Cette saison, c’est une réussite pour les professionnels, garçons et filles car les féminines sont déjà maintenues en D1 pour la première fois de l’histoire assez tôt. Le président nous laisse faire ce qu’on a envie de faire, lui gère les cordons de la bourse.

Caen, Lille, Lyon, Paris, Sainté, Nice, Guingamp, Amiens… J’ai connu beaucoup de clubs dans ma carrière de joueur, ça m’a permis d’acquérir pas mal d’expérience, de voir ce qui se faisait dans tous ces clubs. Il y a différentes échelles, Guingamp et Amiens ne sont pas le PSG ou l’OL. Ce ne sont pas les mêmes moyens, la même structure, la même pression, le même environnement… Mais j’ai essayé de prendre les meilleures idées qu’on pouvait voir à droite ou à gauche. J’ai eu la grande chance d’être dirigés par beaucoup de bons coaches : Claude Puel, que j’ai eu pendant 9 saisons, Carlo Ancelotti, Antoine Kombouaré, Christophe Galtier, Lucien Favre, Jean-Louis Gasset…

J’ai surtout connu de grands dirigeants : Michel Seydoux à Lille, Guy Chambily et Jean-François Fortin à Caen, Jean-Michel Aulas à Lyon, Jean-Pierre Rivère à Nice. Ils connaissent le foot et sont passionnés. Un Monsieur comme Aulas, j’ai beaucoup de respect pour lui. Pendant 30 ans il a révolutionné le football, il a montré comment développer un club de foot. Regardez où était l’OL quand il a repris le club et ce que c’est devenu. Garçons et filles, ça ressemble à ce qu’on fait ici au Havre car on est le seul club en France où les filles jouent sur le même terrain que les garçons. On essaye de prendre le meilleur de chaque club avec nos moyens, avec notre histoire.

On a le deuxième meilleur centre de formation de France [derrière les vilains et juste devant les Verts, ndp2], beaucoup de garçons ont été formés à la Cavée verte et jouent en équipe de France ou dans les meilleurs clubs en Europe. On a une histoire, le club était juste un peu endormi. On l’a un peu réveillé, on a redonné un peu de plaisir, un peu de sourires. La finalité, ça reste le match de foot, ça doit être du plaisir, du bonheur. C’est le plus important pour moi. C’est vraiment ma passion, c’est ma vie. Plaisir, rigueur, travail, c’est ce que l’on essaye d’amener ici. Du travail, de la passion et du plaisir, c’est ce que je dis toujours aux jeunes."